Je croyais que j’avais la clé du médaillon

Où vivent ciselés dans leur écrin doré

Les scintillants reflets de ton cœur en haillons

Mais j’ai dû m’égarer et perdre l’adorée,

La clé du médaillon

Je croyais que j’avais découvert les sésames

Et remaillé les runes éraillées de rayons

Qui mènent sous la lune aux entrées de ton âme

Mais j’ai perdu le trait qui dessine au crayon

Les ors du médaillon

J'avais la sensation d’entendre des étoiles

Tes émaux d’émotions sonnant en carillon

Mais les grelots du soir ont rabaissé le voile

Et ont scellé leur voix, cachant sous leur baillon

Les sons du médaillon

Je peux briser le verre tout autour de toi

Laisser tomber par terre en débris décollés

Des petits bouts de moi, des petits bouts de toi

Que pleureront les pierres à l’endroit désolé

Où gît le médaillon

Et je peux enfermer aussi le médaillon

Au plus noir d’un tiroir en son ombre profonde

Pour finir d’effacer ses troublants tourbillons

L’oublier au mouroir que nul ne le confonde

Avec le médaillon

Mais je veux plus que tout un jour voir s’envoler

Ton cœur, oiseau blessé prisonnier des maillons

Par les chagrins tressés, chrysalide enroulée

Et je donnerais tout pour que le papillon

Quitte le médaillon

Je vais donc retrouver et te donner la clé

Et je verrai monter brillant l’émerillon

Tourbillonnante aura dans le ciel décerclé

Dès que la clé aura, libérant Cendrillon

Ouvert le médaillon

Herve Sabattier - December 2016