Le lit ne sera plus jamais blanc
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Le lit ne sera plus jamais blanc
Dans la semi-obscurité de la chambre,
Entre les rideaux, se glisse un rayon d' ambre.
Allongée, immobile sur ton lit blanc,
Tu regardes la lumière du soleil naissant.
Mèches noires éparpillées sur l' oreiller,
Yeux mi-clos tristes et ensomeillés.
Une brise entrouvre doucement les rideaux,
Dehors c'est le printemps, il fait beau.
Blanches comme ton lit et ton chemisier,
De belles et tendres fleurs de cerisier
S' envolent comme des flocons de neige.
Le voir, tu penses que c'est un privilège.
Le parfum suave des fleurs du printemps
Réveille des souvenirs oubliés le dernier temps.
Couchée entre les draps moelleux,
Tu vis avec tes rêves d'un temps joyeux.
Pour moi, chaque jour qui passe, c'est le chagrin,
Te voir encore, j'en remercie Dieu chaque matin.
Je te regarde, comme peu à peu tu t'effaces,
T'éteignant comme une flamme, tu rêvasses.
T'est encore là, mais la solitude s' empare de moi,
L' impuissance me chasse, comme si j' étais sa proie.
J'étouffe mon cri désespéré dans mon coeur
Et je te souris, pour que tu ne voies pas ma peur.
Un beau matin vers la fin du ce beau printemps,
Tu es partie et pour toi, s'est arrêté le temps.
Autour de toi, sur le drap d'un blanc innocent,
Comme une pivoine aux pétales rouges, ton sang.
Tu étais là, portrait aimé, en aquarelle,
Gravé dans mes yeux , immortelle.
Je te disais au revoir d'une voix tremblante,
Le lit ne sera plus jamais blanc.
L'image : peinture Mikhail Vasilyevich Nesterov "Femme malade" 1928