La Panse de Léo Henry
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La Panse de Léo Henry
Sa sœur jumelle ne donne plus de nouvelle depuis plusieurs mois, après une réunion de famille, un soir de Noël, Bastien va partir à sa recherche. Des indices convergents vers la défense, où un étrange groupe, « La Panse », agit dans l’ombre des tours.
Est-ce une secte ? Ou une antique société secrète dont les architectes de la défense sont les héritiers ? Bastien l’intègre-t-il pour retrouver sa sœur ou se fait-il happer par leurs méthodes implacables ? Alliant séduction et pression, la société aliène ses adhérents au groupe, à sa hiérarchie vorace et bien ordonné.
Dans ce thriller, qui nous happe lui aussi dans les méandres architecturaux de ce quartier, on découvre tout doucement le cauchemar sous-jacents la défense, place forte du capitalisme « à la française ».
Sous les pavés la science-fiction, l’auteur place dans les labyrinthes sous-terrain de la défense, une horreur sans nom digne de Lovecraft, lugubre et gluante, que « la panse » veille à bien nourrir, sans oublier d’en tirer son petit profit, un profit qui a la couleur de l’or.
Si j’ai aimé se livre ce n’est pas seulement pour son intrigue bien ficelé et ses références fantastiques, mais aussi pour la ramification des multiples thèmes qu’il induit.
Premièrement la réalité architecturale du dédale de salles gigantesques construites dans les années 70-80 et laissées depuis quasiment à l'abandon, à de quoi faire fantasmé plus d’un explorateur urbain en herbe, et pas seulement, puisque nombres de SDF s’y refugient aussi.
(Petite référence pour les amateurs « URBEX :50 lieux secrets et abandonnées en France » de Timothy Hannem)
Deuxièmement cette histoire est aussi l’occasion pour l’auteur de nous décrire merveilleusement bien le fonctionnement d’une secte, et comment lorsque l’on s’y plonge, même le plus censé des hommes peut y perdre tous ses repères.
Troisièmement j’y ai clairement vue une allégorie du capitalisme financier dont les tours en perpétuelle effervescence sont le coté visible de la bête immonde et assoiffé de chair humaine, où les membres de la secte en costard cravate courent après l’or comme un toxico derrière la valise de came de son dealer. Je vais me faire plaisir en vous renvoyant à la notion de « psychogéographie », que des auteurs comme Alan Moore continuent de développer (voire Jérusalem ou la coiffe de naissance), ou l’étude de l’impact de la géographie, voire de l’architecture sur les émotions et le comportement des individus. Que pourrait-on imaginer d’autre que « La panse » au milieu de ses gigantesques tours, de ce complexe urbain froid et bétonné ? Sans doute plein d’autres légendes urbaines plus sombre les unes que les autres…Et aussi évidemment des banquiers, des hommes d’affaires assoiffé d’or et sans aucune morale…