Episode 40 : Disparue
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Episode 40 : Disparue
Joe tournait en rond dans son labo. Léila était allongée sur une table en acier, celle qu’on utilisait habituellement pour les cadavres. Elle ne bougeait pas, mais ses yeux étaient grand ouverts. Une lueur rouge digne d’un Terminator illuminait son regard vide. C’était mauvais. Très mauvais. Et Joe ne semblait pas trop savoir quoi faire. Il s’arrachait les cheveux depuis deux jours. Depuis qu’elle avait convulsé.
On avait analysé le circuit qu’il avait enlevé de la tête de Léila. Et grâce aux ordis de Joe, j’avais réussi à remonter jusqu’au réseau sur lequel elle était connectée. Je n’avais pas pu le localiser précisément, mais tout semblait vouloir me ramener sur la bague terrestre. Putain, mais pourquoi ? Encore une histoire avec mon paternel ? Depuis ma dernière découverte, je n’avais pas pris le temps de me replonger dans nos dossiers… bien trop préoccupé par l’état de ma chère coéquipière ! Mais j’étais impuissant et rester dans les pattes de Joe ne servait à rien. Je devais m’occuper.
Je descendis dans notre bureau. Une vaste salle aseptisée bourrée de matos informatique et équipée de plusieurs panneaux de verre sur lesquels j’avais épinglé photos et rapports de toutes nos enquêtes. Je devais tout reprendre. D’un œil neuf. D’un œil nouveau…
Meurtre au paradis. Une victime, morte à quelques secondes, qui n’était pas la cible. L’arme du crime, un serpent bionique qu’on avait retrouvé à l’arrière de la maison. Cinq personnes présentes au moment du meurtre : Mr et Mme Moridan et trois de leurs domestiques. La femme de la victime était sortie faire des courses et le principal suspect, un gosse de quinze ans à peine, chez un ami.
En fouillant dans les archives de la scientifique, j’avais retrouvé des résultats d’analyse datant du lendemain du meurtre. Quelques heures après mon passage. Après le dépôt d’ADN prélevé sur la scène de crime. Ils avaient été classés comme irrecevables. Je n’avais aucun moyen de savoir s’il s’agissait bien de mes prélèvements, mais la coïncidence était trop grosse. Le hic, c’était que j’étais incapable de piger ce charabia.
– Du neuf de votre côté ?
Joe. Il se tenait juste derrière moi, deux tasses de café fumant dans les mains. Il m’en tendit une en ajoutant :
– On en a bien besoin, je crois…
Joe me regardait tristement, enfin, c’était l’impression que j’avais. Il se sentait coupable pour ce qui arrivait à Léila. Et ne pas trouver de solution le rendait fou.
Je soufflais sur le liquide infâme avant d’en prendre une gorgée. C’était dégueulasse, mais ça me permettait de tenir éveillé et lucide. Tout à fait ce qu’il me fallait !
– C’est quoi ?
Joe pointa l’écran sur lequel était affiché une série de lettres et de chiffres.
– Des résultats d’analyse… mais j’y comprends que dalle.
– Je peux ?
Il se pencha dessus avant même que je réponde. Je lui laissai la place pour aller me poster devant les tableaux de verre, essayant de comprendre le lien entre toutes ces affaires…
Après une bonne demi-heure, Joe se tourna vers moi, l’air soucieux :
– C’est étrange. Vraiment très étrange…
– Que se passe-t-il ? Vous avez trouvé quelque chose ?
– Eh bien, si j’en crois ces analyses, je suis votre tueur. Mais l’ADN que vous avez retrouvé n’est pas tout à fait comme le mien. Comme s’il avait muté.
– Ou s’il avait été synthétisé ?
– Oui… c’est fort possible. Vous pensez à ce synthé qui se fait passer pour moi ?
On en revenait toujours à ce salopard ! Mais pourquoi avoir dissimulé les résultats ? Ça n’avait aucun sens. Pourquoi faire accuser mon frangin ? Et quelle raison avait-il de vouloir supprimer mon père ? Pour résoudre cette affaire, je devais reprendre les autres.
Joe s’était repenché sur l’écran, relisant attentivement le rapport de la scientifique. Je le fixai sans vraiment le voir, perdu dans mes pensées, lorsqu’il releva la tête pour ajouter :
– Il y a un truc qui cloche, quand même… il semble y avoir un autre ADN. Comme si les prélèvements avaient été contaminés. Probablement pour cette raison qu’ils ont été considérés comme irrecevables.
– Impossible, je les ai faits moi-même et je les ai déposés directement au labo. S’il y a eu contamination, c’est au moment de l’analyse. Mais ce sont des robots qui les font pour éviter ce genre de problème. Alors…
– Ça veut dire que vous ne cherchez pas une seule personne… mais il n’est pas fiché.
Florigan n’était pas seul. Super ! Deux psychopathes dans la nature ? Ou encore un de ces jouets ? Comme Gram et Monsieur le Maire…
Soudain, un vacarme terrible résonna dans tout le bunker. Ça semblait venir du labo de Joe. On remontait en courant pour découvrir un bien triste spectacle : tout le matériel de Joe avait été brisé, piétiné. Il ne restait plus rien en état de marche. Quant à Léila, elle avait disparu…
Texte de L.S.Martins (35 minutes chrono, sans relecture).
Image par Stefan Keller de Pixabay : Fantaisie Android Terminateur - Photo gratuite sur Pixabay
Margot Eden 2 years ago
c'esr une histoire de plus en plus intéressante avec beaucoup de mystères !
L. S. Martins 2 years ago
merci beaucoup ;-)
Je suis heureuse qu'elle te plaise, c'est un exercice difficile. Une grande première pour moi. Je n'avais encore jamais bâti toute une histoire sous forme d'épisodes et surtout en fonction d'images que je n'ai pas choisies !
Margot Eden 2 years ago
oui, je me doute bien, écrire en fonction des images dirigent ton histoire.