Chapitre 9
On Panodyssey, you can read up to 10 publications per month without being logged in. Enjoy9 articles to discover this month.
To gain unlimited access, log in or create an account by clicking below. It's free!
Log in
Chapitre 9
Julia avait la clé de la voiture de Raoul dans sa main, Raoul ne s'en était pas aperçu et elle n'avait rien dit. Le temps pluvieux ne poussait pas à la promenade, mais cela n'arrêta pas Julia. Elle n'était pas venue pour s'enfermer. Elle marchait dans les flasques d'eau et la pluie rendait le paysage plus triste et gris. Maud comtemplait la devanture du magasin de chaussures, Julia se mit à côté pour l'aborder, elle toussa pour attirer son attention. Maud se retourna et lui sourit.
- Bonjour Maud, vous avez un peu de temps pour qu'on discute dans le bar pour faire connaissance.
Maud était intriguée et elle restait sur ses gardes, bouche bée par cette initiative. Elle accepta pour Raoul pour ne pas le contrarier si cela venait à ses oreilles et ne pas donner une mauvaise image d'elle. Le bar d'à côté avait un style particulier où Maud n'avait jamais mis les pieds dedans. Elle savait que les soirées étaient organisées avec des chanteurs à l'intérieur. Cela resemblait à un pub irlandais. Elles se positionnèrent à une table. Maud n'était pas dupe, Julia n'était pas là pour devenir amies, elle la testait pour voir sur quel terrain elle s'engageait. Un serveur avait pris la commande et repartit aussitôt.
- Je suis avec Raoul depuis peu et je désire préserver mon couple avec lui.
- Oui, c'est normal.
- Depuis votre rencontre, je le sens ailleurs et pris dans les pensées. Vous avez un passé avec lui et je me construis un avenir avec lui.
- Oui, je comprends.
- C'est déjà ça et je suis ravie que nous soyons sur les mêmes ondes. J'aimerais apprendre davantage sur votre relation avec Raoul lorsque vous étiez adolescente.
- Lui comme moi, nous l'avons dit que nous étions amis.
- Pas davantage ?
- Non. Vous n'avez rien à craindre de moi, je ne suis pas le genre de fille à « voler » le conjoint d'une autre.
Maud baissa la tête et sourit.
- J'ai quelqu'un dans ma vie aussi, vous n'êtes pas la seule.
- Oh ! Je n'aurais pas cru, je suis confuse si ma démarche est maladroite, mais lorsque je vous ai vu ensemble, vous étiez si connectés que j'ai interprété d'une autre manière.
Maud la fixa.
- Cela restera ainsi avec lui pour l'éternité et rien ni personne ne détruira notre vécu. Cependant, j'ai ce qu'il me faut, un homme qui a été présent dans un moment le plus douloureux de ma vie.
Maud baissa les yeux.
- Je n'irai pas dans les détails, cela concerne ma vie privée et je n'ai pas le désir de me replonger dans cette période.
- Je respecte votre volonté et vous avez votre jardin secret.
- Heureusement encore. Ai-je répondu correctement à votre demande ?
Maud avait été aussi directe que Julia, car elle avait ressenti une animosité à son égard. Derrière sa face d'ange, Maud ne se trompait pas, mais une ombre planait au-dessus d'elle et Raoul était naïf et aveugle. Interloquée,Julia bredouilla :
- Oui, mais ne voyez pas mal pour autant.
Maud se leva.
- Pas du tout, mais ça en dit long sur vous et cette franchise est appréciable.
- Cela restera entre nous.
Agacée, Maud soupira sans réponse et s'en alla en laissant en plan son verre vide. Julia, choquée par la réaction de Maud, se demanda si, en tout cas, elle agissait bien. C'était clair que Maud n'était pas un problème, mais elle n'était pas sûre qu'elle avait raison de s'adresser à elle de cette manière. Maud était énervée d'être la proie d'une personne jalouse. Ce manque de confiance envers Raoul ne retombait pas la colère. Maud, bien décidée à ne pas se mêler de leur couple, prit sur elle avant de se rendre à son travail. Elle continuait de se promener sur le trottoir.
Julia était déboussolée et honteuse à cause cette entrevue éclaire avec Maud. Elle croisait les doigts que Maud restera discrète et muette pour ne pas se retourner contre elle. Rien ne la maintenait plus seule, elle acquit sa boisson à la caisse et sortit à son tour. Elle flânait et traînait sur le port, regardant les bateaux, les passants et les voitures, et écoutait les oiseaux. L'entretien avec Maud l'avait convaincue de sa bonne foi et de son honnêteté. Pourquoi mentirait-elle ? Raoul et elle n'avaient pas encore eu l'occasion de se voir seuls. Elle était ridicule, elle devait prendre sur elle plutôt que de se laisser aller dans un tourment de jalousie. Ses idées étaient plus claires et il était temps de regagner la chambre d'hôtel avec Raoul. Les résolutions étaient nombreuses qu'elle tenait à tenir et elle faisait un demi-tour. Maud lui adressa un bonjour comme si rien n'était dans le hall où se croisaient les deux femmes. Julia lui répondit et baissa la tête et monta les escaliers. Elle arriva à la porte et frappa, elle rentra aussitôt. Raoul avait essuyé ses larmes, il téléphonait à son fils Il acheva la communication dès qu'il vit Julia, car il désirait la prendre dans ses bras. Ils se précipitèrent dans les bras de l'un et de l'autre, Julia s'excusa, elle était lamentable à ses yeux.Maud avait quelqu'un, elle était sérieuse et elle lui donnait sa chance. Julia reposait sa tête sur l'épaule de Raoul, il la serra.
- Mio amore, j'ai été idiote !
- N'en parlons plus ! Je t'aime Julia, il est inconcevable de se disputer pour des broutilles. J'ai cru que tu me quittais définitivement.
- Mais non, c'est trop beau entre nous !
- Oui, tu as raison. On n'est pas venus ici pour être cloîtrer…
- Que veux-tu faire sous une pluie froide et humide ?
- Allons nous documenter à l'office du tourisme ou à moins que tu veuilles prier dans une église…
- Je ne suis pas ici pour ça ! Un petit tour en ville, ça me branche bien !
Julia releva la tête, Raoul relâcha ses bras. Il l'embrassa sur ses lèvres.
- Excuse-moi encore...j'avais pris ta clé de voiture tout à l'heure, je pensais partir toute seule, puis… tout est retombé comme un soufflé sortit du four.
Raoul éclata de rire. Julia lui tendit sa clé et elle passa devant lui pour descendre. Elle souhaitait de ne pas être en face de Maud afin que ni l'une ni l'autre ne se trahisse. Le mieux était de foncer droit devant quitte à être sourde si Raoul l'appelait pour discuter avec Maud. Cependant, si Raoul désirait de s'arrêter pour échanger quelques mots avec Maud, il aurait été toute la liberté d'action sans l'approbation de Julia. Julia courait presque jusqu'à dehors si bien que Raoul n'eut pas le temps de remarquer si Maud était là. Il savait que Maud était la cause, mais il se taisait sur le sujet un peu gêné. Le temps s'améliorait, les nuages gris se dissipaient et le soleil reprenait sa place dans le ciel bleu avec sa chaleur qui réchauffait.
- Un peu de marche Raoul, ça dégourdirait nos jambes !
Raoul regardait autour de lui où les voitures bouchonnaient encore dans les rues.
- Ce serait plus raisonnables !
Le beau temps obligeait les touristes à sortir de leurs cachettes et se bousculaient sur les trottoirs, ce qui rendait le passage difficile. Ils partirent du port pour éviter la foule et plus d'accès dans la marche. La côte abrupte résista aux amoureux par des sueurs et l'essoufflement. Ils longèrent deux écoles et un gymnase avant de rejoindre l'église qui était unique avec son art roman et gothique en granit rose. Attirée par cette architecture, Julia invita Raoul à visiter l'intérieur. Elle avait trois entrées et une cour gravillonnée et un escalier avec quelques marches, puis une descente jusqu'à un parking. L'intérieur de l'édifice religieux n'avait rien de plus que les autres, mais elle n'était pas toute jeune. Au moment de pénétrer à l'intérieur, Julia reçut un appel de son père, elle fit signe à Raoul d'aller sans elle et qu'elle le rejoindrait après.
- Allô Julia ?
- Padre ! Que se passe-t-il ?
- Où es-tu ?
- Je suis à Perros Guirec, pourquoi ?
- J'ai reçu des nouvelles de la gendarmerie de Quiberon qui m'a informé que le type qui était devant chez toi, c'est quelqu'un qui te cherche.
- Pourquoi ?
- C'est en relation avec une affaire que tu traites actuellement. Je ne dispose pas d'autres éléments et l'enquête est toujours en cours.
- Merci padre de m'avoir prévenue.
- Sois prudente.
- Oui, ne t'inquiète pas. Bisous padre.