

Chapitre2 : choix 1:Partie 3
On Panodyssey, you can read up to 10 publications per month without being logged in. Enjoy6 articles to discover this month.
To gain unlimited access, log in or create an account by clicking below. It's free!
Log in
Chapitre2 : choix 1:Partie 3
Partie 3 :
Ils pénétrèrent plus profondément dans le bois, une forêt dense comme il en existe dans les Alpes. Soudain, ils aperçurent un homme au regard désespéré : il portait une tunique verte et un bonnet couvrant ses oreilles, de hautes bottes marron boueuses, et tenait à la main une laisse vide.
— Outido ! Outidoo ! Reviens ! criait-il.
— À qui parlez-vous ? demanda Oscar.
— Mon chien de chasse ! Je le cherche depuis que ce voleur a déboulé ici… Je n’arrête pas de le chercher… dit-il en sanglotant.
Un autre homme arriva sur un cheval gris, vêtu d’un costume semblable, mais avec une coiffe grise.
— Stop ! Dorsa, calme-toi, mon ami. Il ne peut pas être loin.
Oscar demanda :
— Savez-vous par où il est parti ?
— Oui, vers le sud… mais j’ai fait demi-tour, je n’ai rien trouvé… dit-il en tombant à genoux, épuisé.
Son compagnon descendit du cheval et leur lança :
— Si vous le voyez… ramenez-le-nous, je vous en prie.
— Bien sûr ! répondirent Annita et Oscar en chœur.
Annita ajouta :
— On va essayer de le retrouver. Quel est votre nom, messire ?
— Clovis.
Oscar posa une main sur son épaule.
— On va le retrouver. Viens, Annita, on file vers le sud.
Ils marchèrent jusqu’à un petit pont de bois. Là, un grognement résonna.
— Oscar, c’est bien un grognement de chien ?
— Oui, je crois.
Ils s’approchèrent prudemment et aperçurent le chien qui secouait violemment un pochon.
— On fait quoi ? chuchota Annita.
— J’ai appris en stage de survie qu’il ne faut pas le brusquer, surtout dans cet état. Il faut le distraire avec autre chose : bâton, friandises ou lui parler calmement.
— Nous avons trois options. Attends, j’ai encore un bout de pain du banquet dans ma poche. Ça peut marcher ?
— Parfait. J’Essaie !
Oscar s’agenouilla :
— Outido ! Regarde, petit… vient là. Tu veux du bon pain ?
Le chien, méfiant, montra encore les crocs puis lâcha le pochon pour attraper le morceau de pain.
Annita en profita pour ouvrir le sac et fouiller.
— M… regarde ! Il y a des trous partout… mais surtout une grosse partie du parchemin !
Elle assembla rapidement ce nouveau morceau avec les deux autres déjà récupérés.
— Ça commence à prendre forme ! Il nous manque juste un dernier bout pour tout reconstituer.
Oscar planta le drapeau près du pont.
— On doit ramener Outido à son maître.
— Oui. Allons-y !
Ils firent demi-tour. À la vue du chien, Clovis se mit à pleurer de joie.
— Vous l’avez retrouvé ! Oh, merci ! Merci !
Il se pencha et leur tendit une vieille clé de fer forgé.
— Prenez ça. Ça pourrait vous être utile.
Annita et Oscar échangèrent un regard complice.
— Merci !
Ils s’éloignèrent, et alors qu’ils marchaient, ils entendirent la voix de Clovis qui reprenait sa conversation.
— J’espère qu’ils trouveront le coffretier vers l’étable du sud… c’est terrible, cette histoire de vol. Il paraît qu’il y avait quelque chose d’important dedans, assez pour les rendre riches !
— T’es un benêt, toi. Pourquoi tu leur as filé la clé ?
— Tu rigoles ? J’ai tout ce qu’il me faut, moi !
Annita se tourna vers Oscar, intriguée.
— Tu crois que c’était vrai, cette histoire de richesse ?
— Peut-être à leur époque, mais aujourd’hui, un vieux parchemin, ce n’est pas un ticket de loto…
— Oscar ! dit-elle en riant, la chaleur te monte à la tête ou quoi ?
Elle lui donna un coup de coude dans les côtes, et ils éclatèrent de rire.
Un peu plus loin, près de l’étable, plusieurs participants tournaient en rond, l’air dépassé.
— On a peut-être notre chance, dit Annita. Grâce à ce qu’on a entendu…
— Sûrement. Mais prudence. Il ne faut pas foncer tête baissée. On réfléchit.
Elle regarda discrètement autour, puis glissa sa main dans sa poche pour observer la clé. Ses yeux se posèrent ensuite sur le coffretier, concentré à son ouvrage.
Un métier rare… pensa-t-elle. Ce type de serrure n’existe même plus. Et ce parchemin… Ce n’est pas de l’or. Alors pourquoi cette histoire de richesse ? Il y a quelque chose qui cloche.
Elle observa ses gestes précis, le bois sculpté, la patience infinie, et repense aux mots entendus : « Il y avait de quoi les rendre riches ».
« Le parchemin ce n’est pas de l’or. Il y a un truc qui ne colle pas. Et si c’était une fausse piste ? »
Elle se pencha vers Oscar, chuchotant :
— Oscar… et si c’était une fausse piste ?
Il fronça les sourcils.
— Hum… ouais. Ce n’est pas impossible. Voyons voir. Essaie de vérifier la serrure, sans te faire remarquer.
Annita se pencha légèrement, examinant discrètement la serrure sur le coffret : flambant neuve, brillante, avec des angles nets. Elle baissa les yeux vers la clé rugueuse et irrégulière, forgée grossièrement.
Elle eut un petit sourire.
— Elle n’entrera jamais là-dedans.
Oscar soupira, jetant un regard autour d’eux.
— Clovis nous a baladés, alors ?
— Peut-être pas. Il nous a donné un indice… mais la clé n’est pas pour ici.
Elle toucha la bourse à sa taille dans laquelle elle avait soigneusement glissé la clé.
— C’est moi qui l’ai. Je la garde. Jusqu’au bout.
Oscar hocha la tête, résigné.
— Alors, on fait quoi ?
— On l’observe. La serrure. Le mécanisme. Juste pour comprendre.
Elle approcha à nouveau, fixant les détails, mémorisant chaque forme, chaque gravure. Puis, elle recula doucement.
— Rien à faire ici. Mais je suis sûre qu’on trouvera la vraie serrure plus tard.
Elle tapota la bourse d’un geste protecteur.
— Je ne la lâche pas.
Oscar sourit malgré lui.
— Tu sais quoi ? Sherlock, tu gères.
Ils échangèrent un regard complice. Puis, ils s’éloignèrent du groupe, déterminés à garder leur avance.
Annita resserra sa prise sur la bourse.
« Ce n’est pas fini. Elle servira. J’en suis certaine. »
Ils quittèrent l’étable à pas rapides, la clé toujours en sécurité dans la bourse d’Annita. Une fois à l’écart, elle murmura :
— Oscar… Je suis sûre que cette clé n’est pas juste symbolique. Elle ouvre quelque chose de vrai.
— Je sais. Je te crois. Et tu sais quoi ? On va le trouver.
Ils traversèrent une allée, débouchant dans le jardin médiéval. Des carrés d’herbes ordonnés bordaient des bancs moussus. Au centre, un piano ancien, rongé par le temps, comme échoué dans l’Histoire.
— Regarde, là, dit-elle.
Ils l’ouvrirent :
Un parchemin roulé, contenant une version codée de la recette de la Chartreuse.
Plusieurs plantes séchées dans des pochons de lin.
De petits ustensiles d’herboristerie : pilon, alambic miniature, verrerie ancienne.
Oscar sourit :
— Le défi final, ce n’est pas juste de trouver la recette. C’est de la refaire.
Mais un bruissement derrière eux leur coupa le souffle. Deux autres participants s’approchaient.
L’un d’eux tenait une clé identique à celle d’Annita.
— Quoi ? dit-elle. Ils… ils l’ont aussi ?
— C’est une épreuve d’équipe, murmura Oscar. Pas une chasse au trésor.
— Mais je croyais qu’on était les seuls à l’avoir ! Je pensais…
— Annita. Respire. Reste concentrée. On a une longueur d’avance : on a observé On sait ce qu’on fait.
Elle hocha la tête, les mains serrées sur le parchemin.
Derrière, un moine vêtu d’une cape noir les appela :
— Gentes gens, approchez. La dernière épreuve commence ici.
Sous une tonnelle couverte de plantes, plusieurs postes avaient été installés : des paillasses d’herboristes, avec tout le nécessaire.
— Vous avez une heure pour reproduire l’élixir légendaire. Goût, couleur, consistance. Les moines goûteront. Que la meilleure Chartreuse triomphe.
Annita regarda Oscar, les yeux brillants :
— On peut le faire.
— Tu as raison. Comme au collège, quand on bricolait des potions avec du sirop et du vinaigre pour faire peur à maman.
Ils rirent. Puis, concentrés, ils s’installèrent à leur poste.
La dernière épreuve venait de commencer.
Annita déroula le parchemin avec précaution. Des lignes manuscrites, calligraphiées à l’encre noire, serpentaient entre des sigles étranges, des noms de plantes codés, des chiffres parfois raturés… Le tout semblait presque alchimique.
— Ce n’est pas une recette… c’est une énigme, souffla Oscar.
Il pointa du doigt les symboles associés aux pochons de plantes.
— Regarde, ça, c’est la coriandre. Et là, un “X” romain… dix grammes, peut-être ? Et ici, “0,5” pour le safran. Ça doit être une mesure au doigt, ou à la pincée.
— Ah ouais, pas con du tout. Tu as l’œil, admit Annita.
Elle hésita, balayant les fioles alignées devant eux.
— Par quoi on commence ? demanda-t-elle, incertaine.
— Je dirais la menthe fraîche. Une seule feuille.
Annita acquiesça, mais son regard glissa vers les concurrents à leur droite. L’un d’eux versait déjà un liquide doré dans une verrerie. Elle serra les dents.
— J’ai un doute… La marjolaine. Ce n’était pas dans la vraie recette, ça ? Je suis plus sûre de rien.
Oscar posa une main ferme sur le plan de travail.
— Annita, ne commence pas à t’égarer. Reste concentrée, s’il te plaît. Ce n'est pas le moment de flancher.
Elle le fixa, reprit une inspiration, et attrapa une feuille de menthe avec plus de détermination.
— Tu as raison. On y va, étape par étape.
— — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — —
Barbara Wonder
Image pixabay et Canva
Écrit le 31/07/25

