Glückwunsch! Deine Unterstützung wurde an den Autor gesendet
Chapitre 5/8 : L'étoile

Chapitre 5/8 : L'étoile

Veröffentlicht am 28, Dez., 2024 Aktualisiert am 31, Dez., 2025 Tale
time 5 min
0
Liebe ich
0
Solidarität
0
Wow
thumb Kommentar
lecture Lesezeit
1
Reaktion

Auf Panodyssey kannst du bis zu 10 Veröffentlichungen im Monat lesen ohne dich anmelden zu müssen. Viel Spaß mit 9 articles beim Entdecken.

Um unbegrenzten Zugang zu bekommen, logge dich ein oder erstelle kostenlos ein Konto über den Link unten. Einloggen

Chapitre 5/8 : L'étoile



« Regarde, dit la Rose, nous sommes dans un rêve…»


Ils étaient comme dans un cocon, fait d’un blanc coton, bercés par la respiration douce et régulière d’un dormeur et on aurait dit le flux et le reflux des vagues sur une plage déserte et tranquille du mois de mai. Ils oscillaient au sein de cet univers capitonné d’innocence, et leur vision se voilait quelquefois par des volutes d’une brume bleuâtre, rouleaux imaginaires que charriait une mer de sommeil, sillons frissonnants d’une terre qui s’ouvrait sous la volonté d’un soc dans le brouillard calme d’un matin d’hiver.


Un arbre se dressait tout droit et ses branches se perdaient en ramifications dans les plus hautes régions du rêve, comme s’il avait voulu en percer le firmament pour apparaitre enfin sous le soleil.


Il était seul. Mais survint bientôt un jeune nuage, élevé sous la mer, un nuage de lait qui se jouait des espaces aériens et semblait s’amuser.

« Etoile ? »

Le jeune nuage voguait dans la brume comme un courant sous l’eau.

« Etoile ? Ou es-tu ? Je vais t’attraper Etoile ! »


L’on vit soudain sortir de derrière nulle part une étoile, comme en dessine un enfant, une étoile de rêve.

« Je suis là ! Alors, tu m’attrapes ? »


Un joyeux éclat de rire les prit tous les deux et le nuage glissa vers l’étoile. Mais, alors qu’il frôlait l’arbre, une branche traitresse le heurta de plein fouet. La douleur fut telle qu’il s’accrocha encore plus aux bois et, comme l’animal prit dans un filet qui se débat et renforce les liens qui l’enserrent, il ne put bientôt plus sortir de ce piège inextricable que formait la ramure.


L’arbre, que la présence d’un tel hôte sur lui avait réveillé, essaya bien de faire quelques mouvements d’épaules pour s’en débarrasser mais en vain. L’étoile ne savait que faire. Si elle s’approchait trop, elle risquait de faire évaporer le nuage.


Voyant que son amie ne pouvait rien faire et que l’arbre, trop velléitaire, se déchargeait de toute responsabilité, le nuage se mit à pluie-rer, de chaudes larmes douces qui allaient néanmoins le faire mourir. Et, comme un danger n’arrive jamais seul, un nouveau danger se matérialisa dans l’inconscient du dormeur, empruntant les traits d’un crocodile nommé Crox. Quand il se rendit compte de la situation, il se mit à saliver d’impatience : c’était un crocodile de belle taille et il avait un fort appétit.

« La chair de cumulus est excellente à ce que l’on dit ! » annonça-t-il. Et il entreprit tout simplement de monter sur l’arbre. Les pluies du nuage redoublèrent. Conséquence inattendue : elles firent pousser l’arbre de plus balle et éloignèrent d’autant le prédateur de sa proie.

« Ah ça ! dit le crocodile, nous verrons lequel de nous deux aura le dernier mot ! »


L’étoile, comprenant que le nuage ne résisterait pas longtemps à un tel déluge lui cria qu’elle allait chercher de l’aide chez le Ver de ciel, Luisant, puis elle se mit à filer droite devant elle et devint bientôt un petit point minuscule, l’ombre d’elle-même.


Le Vieux et la rose assistaient au spectacle sans mot dire et cette partie du rêve s’effaça. La brume s’écarta alors sur une autre vision et c’était un ours en peluche qui pleurait lui aussi. Lui aussi était seul. Un autre rêve ? Un chagrin d’enfant ? L’étoile revint pourtant et s’approcha de l’ours.

« Que t’arrive-t-il donc pour avoir l’air si triste ? » demanda-t-elle.

L’ours hoqueta :

« J’ai mangé trop de flocons de neige et j’ai mal au ventre ! »

L’étoile, dans sa quête du Ver, ne put néanmoins l’ignorer : c’était une bonne étoile.

« Prends-moi dans tes bras et serre-moi fort contre toi », dit-elle.

L’ours essuya ses pleurs et prit l’étoile. Il sentit alors une douce chaleur le pénétrer et faire fondre les flocons de neige en lui. A son tour, il fondit, en remerciements, mais l’étoile ne l’entendait pas. Elle s’était trop affaiblie et comprenait qu’elle ne pourrait mener sa tâche à bien.

Que se passa-t-il dans la tête du dormeur ?


Pourquoi un ange rockeur arriva-t-il à ce moment sur sa mobylette de ciel à courants d’air avec deux ailes et aigle dans le dos ? En un instant l’étoile s’expliqua et Rocky sut ce qu’il devait faire. Il prit l’étoile sur son porte-bagage, salua une dernière fois l’ours en peluche et décolla du plus vite qu’il put.


Une respiration plus longue du dormeur liquéfia le rêve mais celui-ci réapparut bientôt sous la forme d’un arc-en-ciel. Pour aller chez Luisant, le Ver de Ciel, il suffisait de se laisser glisser sur ses sept couleurs, symbole de la réconciliation des Dieux.

« Je t’aime », lui dit-elle.

L’étoile, amoureuse du Ver…


Passion insensée du dormeur ? Amour fou, voué à une personne inaccessible ? Voué à l’échec ?

A présent, l’ange le Ver et l’étoile traversaient les espaces imaginaires qui les séparaient du nuage. Des champs inexistants s’étalaient sous leurs yeux, recouverts par des nappes d’une brume toujours aussi languissante.

« Arriver à temps » pensait l’étoile. Allait-elle être entendue par celui qui dormait là-bas et dont l’inconscient dictait le temps qui s’écoulait ?


Crox gagnait du terrain. Le nuage suait sang et eau et s’amenuisait dangereusement.  L’ange rockeur déposa le Ver sur l’arbre, laissa l’étoile sur place, et partir s’occuper personnellement du crocodile. Il eut d’ailleurs tôt fait de lui régler son compte car ses arguments étaient solides.

Le rêve ne dit pas comment le Ver parvint à porter secours et délivrer le malheureux nuage, désir secret et inavoué du dormeur sans doute…


A présent l’étoile rayonnait de joie et le crocodile pleurait. L’ange, qui n’était pas un mauvais diable, le consola en lui disant qu’après tout, un cumulus c’était beaucoup d’eau.

« Et puis, ajouta-t-il, si tu veux goûter à quelque chose de plus consistant, alors viens avec moi, je t’invite en concert.»


Qui l’eut cru ? Crox et Rocky étaient devenus des amis.


Un pétale de sable tourbillonna lentement au-dessus d’un corps endormi et se posa délicatement sur son sommeil. 

Etait-ce le sommeil d’un enfant ? Celui d’un adulte, dont l’inconscient  avait refusé de grandir ? Où était-ce le sommeil d’un poète dont la muse visitait ainsi les nuits ?



Panodyssey - Chapitre 6/8 : La ville - Erwann Avalach


lecture 30 Aufrufe
thumb Kommentar
1
Reaktion

Kommentar (0)

Du musst dich einloggen, um kommentieren zu können. Einloggen

Dir gefallen die Artikel von Panodyssey?
Unterstütze die freien Autoren!

Die Reise durch dieses Themengebiet verlängern Tale
Épisode 76 : Stratégies
Épisode 76 : Stratégies

- Et c'est seulement maintenant que vous me dites tout cela. Depuis toutes ces années ! Il est déjà bien tard. Il est peut-ê...

Jackie H
10 min
Épisode 74 : Sainte Alliance
Épisode 74 : Sainte Alliance

Mélusine et le Père Adalbéric n'ont jamais vraiment parlé la même langue, spirituellement parlant. Est-ce parce que la relig...

Jackie H
5 min
Épisode 73 : L'appel du vide
Épisode 73 : L'appel du vide

Tout le monde sait à la Petite Forteresse que Madame la Comtesse est désormais pleinement au courant de l'état mental de Mon...

Jackie H
17 min
Épisode 72 : Mêlée
Épisode 72 : Mêlée

Mélusine traverse le couloir des grandes salles en compagnie de Leni pour rejoindre l'escalier d'une des tours et descendre...

Jackie H
10 min
Épisode 71 : Folie
Épisode 71 : Folie

Mélusine a toujours été une comtesse très occupée. C'est sans doute cela qui lui a permis d'encaisser les hauts et les bas d...

Jackie H
2 min

donate Du kannst deine Lieblingsautoren unterstützen

promo

Download the Panodyssey mobile app