Cher journal,

Je lui ai écrit aujourd'hui. Je sais que, normalement, il faut laisser un peu de temps pour ne pas donner l'impression d'être pressé mais je n'ai pas pu m'empêcher. J'ai pensé à elle toute la journée. Il est 18h49, elle a vu mon message mais ne m'a pas encore répondu.

Ma journée au lycée était pas si mal, même si je traîne qu'avec des filles. J'ai toujours rêvé d'avoir un ami mais il semblerait que je sois différent des autres garçons. Ils parlent de fumer et de boire, ce qui ne m'intéresse pas vraiment mais je devrais peut-être essayer ? Histoire de m'amuser un peu.

19h52, toujours pas de réponse de L. J'en étais sûr ! Je suis d'un pathétique assommant. Comment j'ai pu croire qu'elle reviendrait pour parler à un débile comme moi ? Quelque chose se tord dans ma poitrine, comme si mes poumons étaient écrasés par le poids de ma stupidité.

20h35, je lui ai écrit encore et je n'ai toujours pas de retour. Elle aurait au moins pu me dire la vérité : je suis ennuyant et ça ne l'intéresse pas de me parler. Au lieu de ça, je me retrouve bêtement à attendre un signe de sa part, seul face à mon écran.

22h12, je suis définitivement le roi des imbéciles. Je sens la colère dans chacune de mes veines et j'ai une furieuse envie de faire couler le sang pour m'en libérer. J'ai promis à ma mère que je ne le ferais plus lorsqu'elle a trouvé mon compas rougeoyant la dernière fois.

23h59, désolée maman. Je suis faible et derrière mes yeux océan, je pleurs. Fallait pas m'appeler Tristan.

Je suis pas sûr d'être encore assez vivant pour t'écrire demain, cher journal.

T.