Episode 65 : Un rôle parfait pour moi
Auf Panodyssey kannst du bis zu 30 Veröffentlichungen im Monat lesen ohne dich anmelden zu müssen. Viel Spaß mit 27 articles beim Entdecken.
Um unbegrenzten Zugang zu bekommen, logge dich ein oder erstelle kostenlos ein Konto über den Link unten.
Einloggen
Episode 65 : Un rôle parfait pour moi
Lorsque Riffl m’aperçut, elle se redresse et me fit un salut militaire. Puis elle se détendit et, toujours avec ce petit sourire de satisfaction, elle m’accueillit :
– Heureuse de vous revoir parmi nous, chef !
Sans relever son ton un peu trop joyeux à mon goût, j’entrais dans son bureau et me figeai devant elle.
– J’ai besoin d’un topo et vite !
Je ne la calculai pas. Pas un regard. Je me dirigeai directement vers une carte du nouveau continent pour l’étudier et tenter d’en déchiffrer chaque annotation. Et comme pour montrer mon impatience, je me raclais la gorge tout en faisant semblant d’être absorbé par ce que j’avais sous les yeux. Elle s’approcha de moi avant de me répondre :
– Nous avons respecté votre plan à la lettre. Nous avons commandité les attaques sur chacun des points stratégiques que vous aviez identifiés pour mettre à terre notre ennemi. Nos alliés Uriens se sont montrés d’une efficacité remarquable ! Mais pour nos hommes, c’est une autre histoire. Sans vous, ils ont été beaucoup plus difficiles à convaincre et ont refusé de me suivre…
– Je me fiche de vos excuses à la con pour expliquer votre incompétence, Riffl. Les faits, voilà tout ce que je vous demande. C’est si compliqué ?
Jouer les hommes abjects avec cette femme n’était pas trop dur. Je la haïssais pour ce qu’elle était. Pour ce qu’elle représentait…, une trouillarde avide de reconnaissance qui se planquait derrière l’image de quelqu’un qui n’existait pas : moi.
– Alors ?
Riffl était blanche comme un linge. Les poings serrés, le visage fermé, elle n’osait me regarder dans les yeux. Elle avait créé un monstre et n’en prenait conscience qu’à cet instant.
– Bon, puisque le caporal est toujours cette même incapable que j’ai laissée il y a cinq ans, Léila, peux-tu prendre la relève et me résumer rapidement ce qu’il s’est passé pendant mon absence ?
Riffl réagit enfin. Avant que Léila n’ai pu me répondre, elle sortit de ses gonds pour me crier dessus :
– Comment osez-vous me traiter de la sorte ?
Elle tremblait de rage me regardant fixement. Tentant désespérément de déceler une faille. Mais je tenais parfaitement le personnage. Je connaissais parfaitement mon rôle…
– Pardon, Riffl. Vous aviez quelque chose à ajouter ? Non ? Ok, Léila ?
Je ne pouvais m’empêcher de jubiler intérieurement. La voir fulminer ainsi me rendait curieusement heureux.
– Nos alliés ont attaqué les différents sites, comme tu peux le voir sur cette carte. Les quelques survivants non lobotomisés par ce putain de système ont été évacués, avant les bombardements, par les égouts. Les autres n’ont eu que ce qu’ils méritaient. Au total, près d'un million de morts, infectés inclus, d’après nos estimations. Les usines techs ont été rasées du paysage, mais pas sans avoir été pillés avant. L’IAC a été délocalisée pour être mise à l’abri. Il ne reste plus que la bague, comme tu l’avais ordonné.
– Bien. Merci, Léila.
Je me tenais face à cette carte étrange couverte de punaises de couleur indiquant les lieux des attaques et ceux épargnés. Là où les survivants avaient été envoyés dans les terres les moins hostiles de notre pauvre planète, faisant d’eux des proies faciles.
– Et les forces armées ?
– Grâce à Léila, qui a parfaitement exécuté mes ordres, l’armée de Lyrion s’est lancé à vos trousses et a été anéantie, annonça fièrement Riffl.
– Bravo, Léila. J’ai toujours pu compter sur toi ! Sans ces soldats, nous ne risquons plus rien. Nous allons pouvoir investir la bague et nous y installer. C’est notre tour d'avoir la belle vie. Rassemblez les hommes, je veux leur parler. Je dois les rassurer !
Texte de L.S. Martins (30 minutes chrono, sans relecture).
D'après Image par Yaneev de Pixabay : Carte Précision Conquête - Photo gratuite sur Pixabay