Episode 26 : Sale affaire
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Episode 26 : Sale affaire
Nous avions décollé. Nous avions quitté la Terre direction les étoiles. Et pour quelle raison ? Pour que personne ne sorte de ce maudit vaisseau pendant que nous enquêtions. On avait été pris en otage pour résoudre un putain de meurtre dans cet espace clos et hermétique. Rien que d’y penser, j’en étais claustro !
Monsieur le Maire, après avoir riposté à l’attaque de Léila en l’envoyant s’écraser contre le mur de ma chambre, nous avait enfin expliqué le pourquoi de notre présence ici. Une histoire à dormir debout que j’avais encore du mal à avaler !
Un homme mystérieux avait fait son apparition quelques semaines auparavant pour lui parler de moi. Il lui avait prédit la mort de l’un des scientifiques de ce vaisseau ainsi que plusieurs attentats contre sa personne. Mais jamais il n’avait dévoilé l’auteur de ces crimes. Il disait ne rien savoir, n’avoir eu que de brèves visions de notre enquête, à Léila et moi. Voilà pourquoi il était primordial de nous attirer dans cette boite de conserve volante. Mon taré, comme aimé l’appeler Léila, avait encore frappé… Putain ! Il ne pouvait pas trouver un autre jouet !
Depuis deux jours, on nous avait installé dans une grande pièce, style loft, qui nous servait de bureau, de cuisine, de salle de bain, de chiotte et de dortoir. Bonjour l’intimité ! Je ne savais même pas que les synthés avaient été équipés d’un système digestif et urinaire…
Les débuts de l’enquête étaient compliqués. Pas de mobile. Pas d’arme du crime. Tous les habitants du site étaient suspects : droïdes, synthés, humains… Et le corps était dans un tel état de décomposition qu’il était impossible de savoir comment il avait été tué. Les médecins n’avaient pas jugé bon de le mettre en chambre froide ni même de faire une autopsie. Ils étaient tous très louches à mes yeux. Et Léila était ok avec moi.
Nous n’avions pas le droit de sortir sans une escorte armée, ni même l’autorisation de mener des interrogatoires sans la présence d’un membre de leur gestapo. Il n’y avait pas d’autre terme ! C’était de véritables fous furieux adeptes des coups au visage et des tortures en tout genre. Pas étonnant que certains aient voulu se rebeller. Et plus j’apprenais à connaître ce Monsieur le Maire, une bonne femme abominable, et moins j’avais envie de démasquer les soi-disant criminels.
– On est dans une sacrée merde, cette fois le bleu !
– Ouaip ! Et grâce à qui ? Qui voulait absolument partir pour la Nouvelle-Zélande ?
– Ça va ! Je sais… mais j’avais besoin de réponse. Je te rappelle que ce taré m’a cloué au lit pendant presque un mois !
– Justement ! On aurait pu prendre un peu plus de temps avant de se jeter dans la gueule du loup. Mieux s’organiser et surtout choisir une équipe qui tienne la route. Pas ces trouillards qui n’ont pas hésité une seconde à nous abandonner !
– J’avoue, j’ai déconné…
– Et pas qu’un peu, Léila ! Putain ! On se retrouve dans l’espace, enfermé dans ce vaisseau extraterrestre qui, il y a encore quelques jours, était coincé sous terre. Qui sait dans quel état il est vraiment. Il peut péter à tout instant. Tu entends comme il grince, il hurle… je vais devenir taré !
– Bah, tu sais ce qu’il nous reste à faire ! On doit résoudre rapidement cette affaire pour pouvoir rentrer…
Résoudre cette affaire. Plus facile à dire qu’à faire… On ne pouvait même pas aller pisser sans être fliqué !
Le seul point positif, c’était la vue depuis mon lit. Ça me changeait du cimetière de pierre et de métal que je voyais tous les matins en me levant…
– C’est pas le moment de rêvasser, le bleu !
Léila me mit une claque derrière la tête en passant derrière moi, avant de se poser devant notre grand tableau blanc. Dessus, on avait accroché des tas de photos : celles des quatre explosions qui avaient déjà eu lieu ; celles de la victime avant et après sa mort ; et enfin, celles des mecs les plus suspects que des prolos tout juste bons à nettoyer le cul de ces enfoirés de riches !
J’allais la rejoindre, quand une violente secousse me fit tomber les quatre fers en l’air ! Une putain de détonation qui fit trembler et couiner toute la carcasse d’acier. Putain, on était mal barré !
Texte de L.S.Martins (45 minutes chrono, sans relecture).
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