Episode 60 : La résistance
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Episode 60 : La résistance
La résistance. Ou plutôt une bande de paumés anarchistes totalement désorganisés. Très certainement ce qui m’avait poussé à les aider. Ils vivaient planqués dans l’ancien réseau d’égouts, à l’abri des patrouilles de flics et des infectés avides de chair fraîche. Enfin, vivre était un bien grand mot. Ils ne voyaient que très rarement le jour, respiraient leur propre merde et bouffaient les quelques bestioles qui avaient le malheur de passer dans les parages. Armés de quelques pétoires et de vieilles haches, ils n’avaient clairement aucune chance. Une véritable cause perdue.
Notre arrivée en ville ne passa pas inaperçue. Remarque, avec le boucan que faisait notre char d’assaut, même les morts nous avaient entendu approcher ! Les rues étaient à feu et à sang. Il ne restait pas grand-chose. Seuls quelques vestiges d’une ancienne civilisation baignant dans un chaos total. Comment en étions-nous arrivés là ? Détruire les installations viables qu’il nous restait pour détrôner une poignée de fous. Des fous qui gravitaient tout autour de la planète, sans jamais y mettre un pied… J’avais du mal à croire que j’avais pu jouer un rôle dans toute cette histoire. Ça n’avait aucun sens. S’il y avait bien un lieu à démolir, c’était cette fichue bague terrestre. Mais peut-être que c’était le dernier espoir de la race humaine…
– John est là. Il va pouvoir nous faire un topo sur la situation.
– Un topo sur la situation ? Je vais te le faire, Léila. C’est simple : tout a été ravagé
– Je t’ai déjà expliqué, Moridan. Ce n’est pas si évidant que ça…
Léila avait coupé le moteur avant de se tourner vers moi, le regard plein de tristesse. C’était bien la première fois que je pouvais voir ça sur son visage. Elle voulut me prendre la main, mais, une fois de plus, je la rejetai. Hors de question de me laisser amadouer aussi facilement. Et puis cette femme face à moi n’était pas ma coéquipière. Juste une bombe qui me faisait les yeux doux sans que je ne sache réellement pourquoi.
Un mec patibulaire s’avança vers nous, une hache à la main. Notre comité d’accueil, très certainement. Il ne semblait pas franchement d’humeur à nous faire un petit récap' sur ce qu’il s’était passé ici.
Léila n’insista pas et sortit de la voiture, suivie de Joe. Visiblement, c’était belle et bien la fin de notre voyage. Et ce John allait nous mener à nos chambres pour nous faire un brin de toilette avant le repas ? Fait chier !
– Vous êtes qui ?
– John, c’est moi, Léila. J’ai dû changer de corps pour brouiller les pistes…
– Et qu’est-ce qui m’prouve que c’est vrai ?
Le John en question cracha par terre, aux pieds de Léila. Puis il posa les yeux sur moi et son visage s’illumina.
– Moridan ! Enfin. Content de te revoir, mec !
Il s’approcha de moi, les bras ouverts. Il semblait réellement ravi, comme si nous étions de vieux potes de bar. Je lui tendis la main, simple signe de politesse :
– John, c’est ça ?
– Putain, mec ! Ils t’ont vraiment retourné la tête ? Et merde… Heureusement, le doc va pouvoir te remettre les idées en place. Tu lui avais confié une sauvegarde avant de disparaître. Tu te portes garants de ces deux-là ?
Il pointait du regard Joe et Léila. Je lui fis signe que oui. Il sourit, posa sa hache sur son épaule et dit gaillardement :
– Ok. Super. Suivez-moi, alors !
Texte de L.S. Martins (25 minutes chrono, sans relecture).
D'après Image par syaifulptak57 de Pixabay : Homme Guerrier Bataille En - Image gratuite sur Pixabay