Episode 20 : Le doguext !
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Episode 20 : Le doguext !
Un doguext ! C’était la première fois que j’en voyais un. Ces monstres étaient apparus sur Terre peu de temps après les globes. D’après les racontars, leur cri était si puissant qu’il faisait s’écrouler des villes entières. Et leur bave si acide que leur victime se liquéfiait en quelques secondes ; je n’ai jamais compris comment ils pouvaient se nourrir, du coup. De leurs yeux jaillissait une lueur hypnotisante pour quiconque osait soutenir leur regard. Leur peau, recouverte d’immenses épines d’acier, était impénétrable et leurs griffes si affûtées qu’elles pouvaient vous couper en deux d’une simple éraflure. Bref, le genre de créatures sur lesquelles personne ne veut tomber… pas même Léila !
Heureusement pour nous, ils étaient sourds comme un pot et totalement aveugles. Le seul sens réellement efficace chez eux était l’odorat. Une chance pour nous, parce qu’entre l’odeur immonde et nos combinaisons imperméables, impossible pour eux de nous repérer.
Nous étions à quelques mètres de lui, caché derrière les restes d’une baraque, observant nerveusement cet animal de l’espace. Merde ! Qu’est-ce qu’il foutait ici tout seul ? D’après ce que j’avais pu lire, c’étaient de vrais clébards débiles toujours tenus en laisse, avec à l’autre bout un de ces connards d’extraterrestres.
– T’en penses quoi, le bleu ?
– Qu’on devrait foutre le camp, et rapidos !
Nous n’étions pas équipés pour nous battre contre l’une de ces choses. Surtout moi, sans mes grolles. Je devais faire gaffe à chaque pas de ne pas déchirer les chaussettes de ma combi sur un morceau de roche ou de verre. Le moindre petit trou pouvait m’être fatal. Sans compter que nos armes n’étaient d’aucune utilité contre un doguext…
– Pourquoi il nous a fait venir ici à ton avis ?
– Comment tu veux que je sache, Léila ? J’suis pas dans sa tête à ce cinglé.
– Y’a forcément une raison… peut-être qu’il y a un groupe de survivants pris au piège dans le coin…
– Où peut-être qu’il voulait se débarrasser de nous !
Léila me faisait face. Elle était bien décidée à continuer à avancer. Mais elle savait que c’était beaucoup trop risqué pour moi. J’avais déjà eu pas mal de chance jusque-là. C’était un véritable miracle que lors de notre ascension, je ne me sois pas coupé sur un morceau de squelette, de verre ou de métal.
– Toi, tu retournes à l’hélico et t’appelles des renforts. Si tu leur expliques la situation, ils devraient bouger leur cul. Pendant ce temps, je prends un ou deux gars avec moi et on regarde ce qui s’trame ici.
Mais cette fois, aucun des G.I. Joe ne se porta volontaire. Ils scrutaient leurs pieds, penauds, sans dire un mot. Putain de mauviettes !
– Hugues ! Tu chausses du combien ?
– Du 45… pourquoi ?
– File-moi tes grolles !
– Nen, mais ça va pas ! Et je fais comment moi après ?
– Tu préfères accompagner Léila ?
Devant son air débile, je ne pus que sourire. J’en étais sûr. Rien dans le pantalon ! Je lui arrachai son arme des mains pour défaire la protection. Le fusil s’évapora au contact de l’air. Et avant que ce crétin de Hugues ne proteste, je lui tendis la housse.
– Il servait à rien, de toute façon. Maintenant, fait pareil avec celui d’un de tes potes et enroules les autour de tes pieds. Ça devrait te protéger. Vous descendez jusqu’à l’hélico et vous demandez du renfort.
Il posa son cul par terre, enleva ses bottes pour mes les donner et enfila les deux morceaux de plastique jusqu’aux genoux. À peine avait-il fini, que les cinq soldats de mes deux partirent sans demander leur reste. Du muscle, mais pas de courage ! Tout ce dont on avait besoin en ce moment…
– Vous vous tirez pas sans nous ! cria Léila avant qu’ils ne disparaissent dans le brouillard.
Je chaussai les grolles qu’il m’avait laissées sous le regard amusé de Léila.
– Tu peux pas te passer de moi, le bleu ?
– Disons que j’en ai ras le bol de devoir venir te sauver. Alors cette fois, je te lâche pas !
Elle me donna un coup dans l’épaule avant de se retourner vers le doguext. Il n’avait pas bougé. Comme s’il guettait quelque chose. Léila avait peut-être raison après tout…
– Bon, t’es prêt ? On fait le tour vite fait. Et surtout, ouvre l’œil. On ne sait pas ce qui nous attend derrière ce monstre !
Texte de L.S.Martins (35 minutes chrono, sans relecture).
Image par Vlad Min de Pixabay : Monstre Horreur Mauvais - Image gratuite sur Pixabay
Margot Eden vor 2 Jahren
Une horrible bête !!!