Ou « Amandine !» dans les mauvais jours.
Comme aujourd’hui ...

Parce que là tout de suite,            personne
(pas même ses parents qui l’adoraient) -
n’aurait eu envie de l’appeler    "trésor".

Alors que           au départ           c’était  " didon ! "  pour leur faire PLAI-SIR !!!

Tout à trac, inspirée par la fièvre
(comme son cousin quand il avait envie de faire plein de "trutres") -
elle avait regardé les murs blancs, tellement tristes que les fenêtres rendaient encore plus vides,
un monde dans lequel on s’amusait pas beaucoup.

Aussi était-elle allée chercher ses craies et ses feutres
pour dessiner des animaux,
très gentils
se promenant parmi des grosses fleurs et des arbres tout ronds que papa et maman pourraient regarder de leur lit,
tout autour d’eux
dans leur chambre.

D’abord maman était restée bouche ouverte puis papa avait poussé un hurlement, réveillant le petit frère d’Amandine qui trouva que papa exagérait.

Bon !
Elle n’avait pas eu le temps de finir : il lui restait encore deux pans de mur à décorer lorsqu’ils étaient rentrés
mais tout d’même !
Cela avait déjà de l’allure.

Sa bonne bouille ne suffirait pas à se faire pardonner ! avaient-ils dit presque méchamment.
Pardonner QUOI ?
Elle ne comprenait pas - elle avait juste voulu leur faire un cadeau !

Enfermée dans sa chambre, punie, elle regardait le bébé qui accroché aux barreaux de son lit, était en train de lui offrir son plus beau sourire.
Lui au moins avait l’air d’aimer son idée,
il tapait dans ses mains en baragouinant.

C’est là qu’elle comprit :
seuls les enfants savaient voir.

Photo de couverture et illustration dans le texte : Chantal Perrin Verdier