Episode 4 : Un crime parfait
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Episode 4 : Un crime parfait
– Putain ! J'croyais l’espèce éteinte ! criai-je, en reculant.
– Elle l’est. Pur produit de laboratoire. Un spécimen remarquable, non ? Regarde-moi cette merveille. Ses écailles en titane… Ses yeux hypnotisants… Époustouflant ! s’exclama Léila.
– Ouais… Ce que je vois surtout, c’est un monstre ! Et que notre macchabée, à côté, est sa victime.
– Bien vu, le bleu ! Tu viens de trouver l’arme du crime. Je te laisse t’en occuper. Je vais interroger tout ce beau monde.
Et comme d’hab’, Léila s’éloigna sans attendre de réponse. Elle me laissait en tête à tête avec cette erreur de la nature. Il me regardait fixement, me menaçant de sa langue fourchue chaque fois que j’approchais un peu trop la main. Elle était marrante, elle ! Comment j’allais faire avec un truc pareil ?
Je fouillai rapidement du regard les environs, à la recherche de n’importe quoi qui pourrait m’aider comme un bâton, un sac…, ou cette caisse là-bas ! Parfait. Une caisse de véto. Certainement celle qui avait été utilisée pour déposer ce cadeau empoisonné.
J’enfilai des gants pour éviter de contaminer cette pièce à conviction et l’attrapai. À l’intérieur, ça puait la mort. J’y trouvais des cadavres de souris, de chats…, mais rien qui ne puisse intéresser ce serpent. Il me fallait quelque chose de vivant pour l’appâter. Mais quoi ?
– Bon le bleu, t’as pas bientôt fini de jouer avec cette bestiole ? me cria Léila.
– Viens me filer un coup de main ! J’y arriverai pas tout seul.
Elle souffla, comme une gamine capricieuse, mais ne prit pas la peine de me répondre. Elle s’approcha du reptile, lui attrapa la tête et le balança dans la boite que je refermai avec hâte. Elle avait été tellement rapide qu’il n’avait même pas eu le temps de réagir. Sonné par le coup, il s’enroula au fond en sifflant.
– C’était pas si compliqué ! me cracha Léila. Bon. On rentre.
– Quoi ? Maintenant ? Mais ?! Et le mort ?
– Ben quoi ? On peut plus rien pour lui. On a trouvé le coupable et je viens de le mettre en cage. On peut rentrer !
– Il n’est pas v’nu ici tout seul. C’est un meurtre ! Tu le sais aussi bien que moi…
– Oui, je le sais parfaitement, le bleu. Ce n’est pas ma première affaire ! Nous ramenons le corps et le serpent avec nous pour analyse. J’ai pris des photos des lieux et interrogé les témoins pendant que tu faisais mumuse.
– Et tu as réussi en tirer quelque chose de tes témoins ? Je parie que non ! Tu ne parles pas leur langage. Moi si ! Laisse-moi leur parler.
– Comme tu voudras. Mais je te préviens, moi je rentre ! Tu te débrouilleras pour revenir à la base.
– Léila, bon sang ! Arrête de te comporter comme une conne ! hurlais-je.
Cette fois-ci, elle me répondit. Avec une grande baffe à travers la gueule ! L’oreille sifflante, la vue brouillée, je regardais Léila s’éloigner avec la cage de notre tueur sous le bras.
Elle ne me laissa pas le choix. Après avoir retrouvé mon équilibre, je courus dans l’hélico avant qu’il ne décolle. Le retour se fit dans le plus grand silence. Mais pas question que je m’excuse. Cette tête de mule l’avait bien cherché. J’en avais plus qu’assez de son attitude de diva !
Mais je savais que j’allais le regretter. Le capitaine allait sûrement me tomber dessus dès notre retour. Pour l’avoir insulté, mais surtout pour l’avoir laissé mener les interrogatoires. Mon père avait déjà dû se plaindre, criant au scandale pour la façon dont ils avaient été traités…
Comme si j’avais eu le choix ! Oh…, quel bonheur cette bonne femme !
Texte de L.S.Martins (20 minutes chrono, sans relecture).
Image par Yuri_B de Pixabay : Ligne Jungle Vert - Photo gratuite sur Pixabay