Episode 37 : Encore une énigme
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Episode 37 : Encore une énigme
Quelle merde ! Je me réveillais la gueule dans le sable traîné par les pieds. À force de prendre des coups sur la tête, j’y avais certainement laissé quelques neurones. C’était obligé. Par contre, mon crâne ne s’était pas endurci pour autant ! Ça me faisait toujours un mal de chien !
Je n’y voyais rien. Le vent froid balayait le sol formant un nuage de poussière étouffant et aveuglant. Les yeux me brûlaient et impossible de respirer sans avaler des tonnes de merde. J’essayai de me redresser, mais pas moyen. Mon corps était endolori et épuisé par la faim.
Des bribes d’une discussion me parvenaient sans que je ne sois capable de comprendre le moindre mot. Cette voix. Ce rire… Léila ? Oui. C’était bien elle ! Je voulus émettre un son, articuler quelque chose, mais seul un grincement rauque sortit de ma gorge sèche et douloureuse suivi par une quinte de toux violente à m’en décrocher les poumons.
– Enfin réveillé !
Mes pieds étaient tombés au sol sans que je ne puisse en amortir la chute et le visage de Léila apparut dans mon champ de vision. Elle m’aida à me redresser et me tendit une bouteille que je pris avec bon cœur. De l’eau. Enfin… Je bus goulûment avant de tout recracher en grimaçant. C’était tout sauf de l’eau ! J’avais la bouche en feu.
– Hé, vieux ! Gâche pas ! Si t’aimes pas laisse le aux autres !
Une putain de goule m’arracha des mains le récipient avant de le porter à ses lèvres… Enfin, ce qu’il en restait. Par réflexe, je cherchai mon arme, mais mon holster était vide. Léila s’interposa entre ce monstre et moi pour faire les présentations.
– Moridan, voici Joe. Il a la gentillesse de nous conduire chez lui pour qu’on puisse se reposer et en finir avec toute cette histoire.
– La gentillesse, mon cul ! Il veut nous bouffer, oui !
– Arrête tes conneries, le bleu ! Joe n’est pas un de ces dégénérés, mais un putain de survivant de toute cette merde. C’est d’ailleurs grâce à lui qu’on est sorti de ce terrier en un seul morceau. Sans son aide, je ne donne pas cher de ta peau !
– Et le coup derrière la tête ? C’est aussi grâce à lui ?
– Un malentendu, mon vieux. Un simple malentendu…
Il me regardait dans les yeux, un sourire déformait son visage décharné. Il me faisait froid dans le dos… et ne m’inspirait pas confiance. Mais pour le moment, il était notre unique chance de quitter ce désert en un seul morceau. Alors… je maugréai un salut et serrai la main qu’il me tendait.
Soudain, un oiseau noir, un corbeau me semblait-il, sortit de nulle part et vint se poser sur le bras de Joe. Il croassa et s’envola aussitôt.
– On ferait mieux de se dépêcher. Une tempête se lève et il nous reste pas mal de route à faire.
Sans attendre, il me tourna le dos et partit.
– Pas mal de route pour aller où, Léila ?
– Je te l’ai dit, le bleu. Il nous amène chez lui. Derrière les montagnes, là-bas…
Elle semblait réellement lui faire confiance. Comment le pouvait-elle ? On ne connaissait rien de ce zombie… Elle me tendit alors une photo en me faisant un clin d’œil avant de se pencher vers moi et de souffler à l’oreille :
– La chance a tourné, le bleu. Regarde sur qui nous sommes tombés !
L’image était abîmée, mais le visage de l’homme en blouse blanche était reconnaissable. Il n’y avait aucun doute possible, il s’agissait de feu Florigan. Le vrai en chair et en os.
– Tu veux dire que…
– Bingo, le bleu !
– Mais…
– C’est invraisemblable ? Je sais. Il a survécu, mais il a pris cher ! Les radiations ne l’ont pas tué, elles ont fait de lui une goule. Pas un de ces dégénérés avides de cerveaux. Il a toute sa tête, mais putain ce qu’il est moche !
– Mais…
– Le rapport avec notre affaire ? Pour le moment, j’en ai aucune idée. Mais c’est le mieux placé pour nous expliquer pourquoi un taré avec sa tronche fait mumuse avec nos nerfs et nos vies. Non ?
– Oui… mais ça peut aussi être un putain de piège. Tu ne crois pas ? Et comment il nous a retrouvés d’abord ? Qu’est-ce qu’il foutait aussi loin de chez lui ?
– Visiblement, j’ai une putain de puce qui permet de me tracer. Tu savais, toi ? Il a brouillé le signal et va me la désactiver une fois arrivés chez lui.
– Ok, il a capté ton signal, mais pourquoi venir ?
Elle haussa les épaules et accéléra le rythme pour rejoindre Joe me laissant comme un con. Je détestais quand elle faisait ça. Quand elle évitait mes questions en se barrant le sourire aux lèvres. Elle ne me disait pas tout, comme d’hab.
J’essayai de raccrocher les wagons. De donner du sens à toute cette histoire, mais j’avais de plus en plus de mal. Chaque jour, une nouvelle énigme venait complexifier l’affaire sans jamais répondre aux précédentes interrogations. C’était terriblement frustrant et fatigant. Quand est-ce que toute cette connerie va se terminer ?
J’accélérai le pas pour me mettre à la hauteur de Joe et de Léila, écoutant d’une oreille leurs échanges. Léila semblait fasciner par cet homme. Elle le considérait un peu comme un père. Celui à l’origine de la technologie qui la composait. Mais moi, je ne pouvais m’empêcher de me méfier. Impossible pour moi de faire comme si c’était normal, même pour une goule, de traverser le désert et de braver une tempête juste parce qu’il avait capté un signal. Non, il avait très certainement une excellente raison, mais laquelle ?
Texte de L.S.Martins (45 minutes chrono, sans relecture).
Image par Vlad Min de Pixabay : Cow-Boy Squelette Godille - Image gratuite sur Pixabay