Episode 31 : Direction les Badlands
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Episode 31 : Direction les Badlands
On était dans une merde noire. La tempête nous avait rattrapés plus tôt que prévu et la vieille baraque qui nous servait d’abris ne pouvait pas tenir le coup. À chaque coup de vent, elle menaçait de partir en morceaux. Et le plus fort de cette putain de tornade ne nous avait pas encore atteint ! On devait décamper et vite, mais pour aller où ?
Je tournais en rond, le cerveau en ébullition, cherchant un moyen de nous sortir de tout ce fourbi. De ce cercueil fragile. De cette histoire de génocide… mais aucune idée ne venait me percuter ! Rien. Que dalle. La moutarde me montait au nez quand ma chère coéquipière refit enfin son apparition, l’air de rien :
– Notre seule chance, c’est de prendre la moto et de foncer vers l’ouest.
– L’ouest. Bien sûr ! Prendre la direction de la zone la plus radioactive de la planète. Très bonne idée ! Pourquoi ne pas me mettre directement une balle dans la tête ?
– Parce qu’il ne me reste plus aucune munition !
Elle venait de me moucher ! Je ne m’attendais pas du tout à une telle réponse. Une véritable emmerdeuse, cette Léila. Avec un sacré sens de la répartie. Mais ça n’arrangeait pas pour autant mes affaires. Même avec la combi que j’avais récupéré dans le vaisseau, je n’avais aucune chance de survie. En admettant qu’elle résiste à la tempête de verre qu’on devait affronter avant d’atteindre le nuage toxique, elle n’était pas assez épaisse et le système de recyclage d’air pas assez efficace.
– Bon, rassemble quelques vivres pour le voyage. Il faut qu’on décolle avant que le toit nous tombe sur la gueule.
J’attrapai une bâche qui traînait sur le sol pour y jeter quelques trucs - eau potable et rations - avant de la refermer sur elle-même et de me l’accrocher dans le dos. Je n’étais toujours pas convaincu par ce nouveau plan, mais je n’avais rien d’autre à proposer.
– Au fait, j’ai eu des news du capitaine. Les images, c’est mort. On est foutu.
– Quoi ?
– Oui… soi-disant qu’elles ne sont pas assez claires pour être recevables.
– Et la suite ?
– Quoi la suite ? Tu crois réellement qu’on peut encore s’en sortir, le bleu ? Quel optimisme. Ce connard de Florigan nous l’a mis bien profond… Il faut absolument qu’on le retrouve. Et pour ça, on doit être vivant et surtout libre. Alors bouge ton cul !
Elle sortit sans m’attendre et fit hurler le moteur de la moto. Fait chier… Elle avait raison, il n’y avait pas de temps à perdre. Il ne restait que quelques minutes avant que cette bicoque ne parte en morceaux.
J’affrontai le vent et m’installai derrière Léila qui mit les gaz aussitôt. Direction l’ouest. Une zone désertée et dangereuse. Beaucoup plus qu’Osaka… nous nous enfoncions dans les nouvelles terres. Les attaques des extraterrestres avaient rudement secoué la planète. Durant des mois, les plaques techtomachins avaient bougé. Elles s’étaient écartées et entrechoquées pour ne former qu’un seul et unique continent dont le cœur était encore vierge de toute activité humaine. Et pour cause ! Un nuage hautement radioactif planait au-dessus du paysage. De quoi en décourager plus d’un…, mais nous visiblement. Non, nous étions suffisamment tarés pour aller se planquer là-bas…
Je jetai un dernier coup d’œil sur notre vieille baraque et la vis s’envoler. Rien ne résista à ce vent. Pas même les antiques pompes de gasoil qui avaient survécu à toutes ces années de sécheresse ! Bien accroché à ma coéquipière de malheur, j'observai ce décor surréaliste s’évaporer quand soudain une phrase me revint en mémoire : « Le diable se cache dans les détails, mon petit. Ne l’oublie jamais. » Mais bon sang ! Oui !
Le diable se cache dans les détails… mais lesquels ? Quels foutus détails avaient bien pu m’échapper ? Un mot de ce taré de Florigan ? Une bricole dans les différents tableaux ? En quoi la dernière image qu’il m’avait laissée pouvait m’aider ? Réfléchis !
Mais impossible d’avoir les idées claires en étant ballotté dans tous les sens. Le chemin était de plus en plus chaotique et la moto n’était clairement pas en état pour ce genre de périple. La tempête gagnait du terrain, avalant tout sur son passage. Elle semblait dévier de sa course initiale pour nous suivre dans les badlands. Putain, mais on peut pas avoir la paix !
Sans prévenir, Léila vira à droite. J’allais lui gueuler dessus lorsque je compris pourquoi elle avait fait ça. Une grotte ! On n’avait aucune chance de semer cette putain de tornade, mais se cacher dans les profondeurs de notre chère planète paraissait être une brillante idée…
Texte de L.S.Martins (45 minutes chrono, sans relecture).
Image par Tim Hill de Pixabay : Station-Essence Tornade Débris - Photo gratuite sur Pixabay