

5) Une infection, une seconde opération, une douleur.
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5) Une infection, une seconde opération, une douleur.
Une infection, une seconde opération, une douleur : mon parcours du combattant pour retrouver l’ouïe.
J’avais enfin retrouvé l’ouïe grâce à un système associant un appareil auditif et un implant, et j’étais ravie de pouvoir entendre à nouveau les sons du monde. Mais la malchance m’a rattrapée.
Une bactérie a infecté mon oreille, me contraignant à subir une seconde opération à l’oreille gauche. Ce fut un véritable calvaire. Chaque battement de mon cœur semblait résonner dans mon oreille infectée, comme un coup de marteau.
Le chirurgien m’a implanté un drain derrière l’oreille : un tube qui se remplissait de matière purulente. C’était à la fois un soulagement et un supplice.
Parfois, la douleur transperçait mon crâne avec une intensité telle que je voulais m’échapper de mon propre corps.
Avant le Nouvel An, le chirurgien m’a permis de sortir, en ôtant le drain qui me torturait. Pour alléger la pression, je comprimais mon oreiller contre mon oreille, cherchant désespérément un peu de répit.
Éreintée, nerveuse, mais déterminée, je suis rentrée chez moi, prête à continuer le combat pour retrouver une vie normale. J’avais mis toute mon âme et toute ma force à préparer mon examen de fin d’année.
Mes notes aux épreuves blanches étaient excellentes, et je me sentais prête à affronter le jour J. Mais un matin de mai, alors que je travaillais sur mon ordinateur, une sensation d’humidité dans mon cou m’a alertée.
Quand j’ai touché ma peau, j’ai découvert du pus, épais et jaune-vert. Mon cœur s’est figé. En voulant vérifier mon implant interne, je l’ai accidentellement détaché. Il était là, dans ma main, froid, métallique, aussi léger qu’une petite cuillère. Je n’entendais plus rien. Ce moment reste gravé dans ma mémoire comme l’un des plus terrifiants de ma vie. J’étais horrifiée et paralysée à l’idée de devoir tout recommencer.
Je savais que je ne pourrais pas entendre ni passer mes examens de juin comme je l’avais espéré.
Les semaines suivantes furent un véritable marathon. J’ai dû subir un traitement contre le staphylocoque, porter un bandage lourd et inconfortable, et affronter mes journées sans audition.
Malgré l’angoisse, je savais que je ne pouvais pas abandonner. Même si tout semblait s’écrouler autour de moi, je devais continuer, ne serait-ce que pour prouver ma force face à cette maladie.
La fin de l’année scolaire fut une épreuve supplémentaire. Mes parents et mes professeurs avaient décidé de mon avenir en fonction de mes résultats.
Si je réussissais mes examens, je pourrais intégrer la filière professionnelle de mon choix, le service à la personne.
Sinon, je devrais redoubler et espérer qu’une place soit encore disponible pour moi.
Le jour J Le jour de l’examen, je me suis rendue dans un autre lycée pour passer les épreuves.
Dans la salle d’examen, le silence était assourdissant pour moi. Pas de murmures d’élèves, pas de bruit de stylos, juste ce vide sonore dans lequel je devais me plonger pour me concentrer.
Le surveillant, immobile à son bureau, était mon seul repère. Je levais les yeux régulièrement pour guetter un signe de la fin du temps.
Chaque mot que j’écrivais semblait porter tout le poids de mes efforts des derniers mois.
Lorsque je rendis ma copie, une vague de soulagement m’envahit, mais elle fut vite remplacée par une question lancinante : Ai-je fait assez ? C’était le début des vacances d’été, et je me sentais à la fois joyeuse et perdue.
En discutant avec d’autres jeunes de mon âge, je réalisais tout ce que j’avais manqué, comme la comédie musicale Notre-Dame de Paris, très populaire à l’époque.
Je n’avais pas pu l’écouter, ni faire tant d’autres choses que les autres trouvaient banales. Cela me blessait et me frustrait. Pour communiquer avec eux, je leur montrais un petit cahier où ils pouvaient écrire. Même si je savais lire sur les lèvres, ils parlaient souvent trop vite, et je devais leur demander de répéter. Ils étaient gentils et jouaient le jeu.
Cela me permettait de participer à leurs conversations, même si je restais consciente de ma différence.
Un jour, je discutais avec un jeune d’origine étrangère qui ne parlait pas ma langue. Nos échanges se limitaient à des gestes, des sourires et des regards.
Pourtant, nous avons réussi à nous comprendre, à rire et à partager un moment sincère. Ces instants m’ont rappelé que les mots ne sont pas toujours nécessaires pour tisser un lien. Parfois, un simple geste ou un regard suffit à exprimer ce que le langage ne peut traduire. Pendant ces vacances, j’ai réussi à oublier mes soucis, ne serait-ce que pour un moment.
Bien que je sache que j’allais affronter une opération en août, je refusais de me laisser envahir par la peur. Je voulais vivre pleinement et apprécier la présence de mes amis.
C’était une journée lumineuse au camping. Même si je ne pouvais pas entendre le murmure des cours d’eau au loin, je pouvais les imaginer.
Le soleil brillait haut dans le ciel, et tout semblait paisible. En revenant à mon emplacement, j’ai remarqué une feuille de papier posée sur la table de camping.
Elle venait du propriétaire du camping et portait un message qui fit battre mon cœur plus vite.
Sév, une amie d’école, avait appelé pour me transmettre une merveilleuse nouvelle : j’avais réussi mon examen.
À cet instant, un immense soulagement m’envahit. Tous les efforts, la douleur et l’angoisse en valaient la peine. Cette victoire me rappelait que, malgré les défis, j’étais capable de surmonter bien plus que je ne l’aurais cru. Ce moment, je l’ai savouré avec tout mon cœur.
Fin (5)

