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4) Réentendre le monde : un parcours émotionnel.

4) Réentendre le monde : un parcours émotionnel.

Veröffentlicht am 4, Juni, 2025 Aktualisiert am 4, Juni, 2025 Biography
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4) Réentendre le monde : un parcours émotionnel.

Réentendre le monde : un parcours émotionnel.


Après trois semaines d’absence, je me suis présentée au lycée un lundi matin. Chaque pas vers le portail me demandait un effort surhumain. J’avais encore mal partout, une douleur sourde me rappelant chaque instant ce que mon corps venait de traverser. Les médicaments me rendaient faible et somnolente, tandis que l’implant dans mon oreille gauche provoquait une sensation étrange et pesante. Je me sentais comme une étrangère dans cet endroit pourtant familier. Je redoutais les regards insistants, les questions curieuses ou les moqueries involontaires. Tout ce que je souhaitais, c’était passer inaperçue. Mais dès que j’ai franchi le portail, mes craintes se sont dissipées. Un flot de paroles chaleureuses m’a accueillie. Mes camarades de classe sont venus vers moi, m’ont demandé comment j’allais, m’ont aidée à monter les escaliers, à porter mon sac et à m’installer à ma place. Ils m’ont prêté leurs notes, expliqué ce que j’avais raté et proposé de travailler avec eux.

Pendant les pauses, ils venaient me rejoindre pour partager les dernières nouvelles, des blagues ou des potins du lycée. Ils me faisaient rire, m’offrant un instant de répit dans ma douleur. Ils ne me voyaient pas comme une fille « différente », mais comme leur amie. Grâce à eux, je me sentais intégrée, reconnue et aimée. Quand je suis tombée malade à cause d’un nouveau médicament, ils ont continué à prendre de mes nouvelles.

Ils m’ont envoyé des mots gentils, apporté des devoirs et espéré que je me rétablisse vite. Pendant cette semaine alitée, leur absence m’a pesé.

Je me suis sentie seule, triste, presque abandonnée. Mais à mon retour, leur accueil m’a profondément touchée. Ils m’ont réservé un geste collectif qui témoignait de leur affection et de leur joie de me revoir. C’était simple, sincère et émouvant. Ce retour au lycée, bien que difficile, m’a redonné confiance.

Je réalisais que, même si l’implant cochléaire nécessitait un long apprentissage, il n’effaçait pas qui j’étais. Mes amis m’avaient accueillie telle que j’étais avec mes forces et mes fragilités. Grâce à eux, je me sentais prête à affronter les défis à venir. Le mois de novembre arriva, et avec lui, le jour tant attendu de mon rendez-vous à Paris.

J’allais enfin recevoir mon appareil auditif, celui qui me permettrait de réentendre le monde. J’étais à la fois impatiente et anxieuse. Je me demandais comment je réagirais à cette nouvelle sensation. Je voyais cela comme une chance de ne plus me sentir isolée ou gênée par mon handicap. Nous avons parcouru les 180 km qui séparaient Le Mans de Paris. À l’hôpital, nous sommes montés au 10ᵉ étage pour rencontrer l’orthophoniste. Elle s’est présentée et m’a expliqué le déroulement de la séance.

Mais avant de commencer, il fallait que je voie le chirurgien, celui qui m’avait opérée quelques mois plus tôt. Dans la salle d’examen, il a retiré le pansement qui recouvrait ma tête et examiné ma cicatrice avec attention.

J’observais son visage, espérant y lire une bonne nouvelle. Mais lorsqu’il fronça les sourcils, mon cœur se serra. « La plaie n’est pas encore bien cicatrisée », m’annonça-t-il gravement. « À cause de l’infection, poser l’aimant maintenant serait trop risqué. »

Ses mots résonnèrent comme un coup de marteau. Il fallait attendre encore quinze jours. Je me suis efforcée de rester calme, mais à l’intérieur, c’était le chaos.

J’étais déçue, triste, en colère. J’avais l’impression que la vie se moquait de moi, qu’elle me donnait de l’espoir pour mieux me le retirer.

J’attendis avec impatience le troisième rendez-vous, 9 décembre. prévu pour le Ce jour-là, après avoir examiné ma cicatrice, le chirurgien sembla rassuré.

Il me conduisit chez l’orthophoniste pour commencer les tests. J’étais curieuse de découvrir ce que cela ferait de réentendre, après tant d’années de silence.

Assise dans un fauteuil confortable, je regardais l’orthophoniste fixer l’appareil sur mon oreille. Elle branchait des câbles à un ordinateur et m’expliquait chaque étape avec patience.

Quand elle lança le premier son, je sursautai. Ce n’était pas un son comme je l’imaginais, mais une vibration métallique, presque irréelle. Mon cerveau tentait de comprendre, d’interpréter, mais c’était comme découvrir une langue inconnue. « C’est normal », m’a-t-elle dit. « Il faut du temps pour que votre cerveau s’adapte. » Malgré l’étrangeté, une chose était sûre : j’entendais.

C’était le début d’un nouveau voyage. J’ai décidé de réentendre le monde. L’orthophoniste a appuyé sur une touche, et un bip aigu a résonné dans mon oreille gauche.

J’ai sursauté, surprise par ce bruit inattendu. Ce n’était pas un son naturel, mais il était là : vibrant, vivant. J’avais presque oublié ce que cela signifiait d’entendre.

Chaque bip suivant me semblait étrange et mécanique, mais ils s’empilaient dans ma mémoire, créant une mélodie inattendue. Je lui ai fait signe que je les percevais. Il a continué à m’envoyer des bips, de plus en plus forts et variés. Je les ai tous entendus. J’étais émerveillée. Je sentais que mon oreille s’éveillait à la vie. Puis, il a changé de mode. Il a commencé à me parler dans le micro. J’ai entendu sa voix dans mon oreille gauche, mais elle était déformée et métallique, comme celle d’un robot. Ce n’était pas le son chaleureux que j’avais espéré.

Je n’arrivais pas à comprendre ce qu’il disait. Il m’a demandé de répéter ses mots, mais je n’y parvenais pas. La frustration et le découragement m’envahirent. Ce monde sonore que j’espérais semblait encore loin de moi. Il m’a rassurée : c’était normal. Mon cerveau devait se réhabituer à traiter les informations sonores. Il m’a conseillé d’être patiente et persévérante.

Après avoir terminé les réglages, il a débranché le câble. « Gardez l’appareil toute la journée », m’a-t-il dit, « et revenez demain pour un bilan. »

Quand je suis sortie de l’hôpital, j’étais à la fois curieuse et épuisée par cette expérience. Nous avons repris la route pour rentrer à la maison. Assise à l’arrière de la voiture, j’écoutais les bruits autour de moi. La radio était allumée, les bruits autour de moi. La radio était allumée, et mes parents discutaient à l’avant. Mais pour moi, tout n’était qu’une cacophonie étrange. Leurs voix, le bruit de la route et les sons diffusés par la radio se mêlaient en un brouhaha bizarre. C’était comme chercher une station de radio et tomber sur des parasites. Ce son grésillant et brouillé était désagréable, presque irritant.

J’essayais de me concentrer, de distinguer des mots ou des mélodies, mais tout m’échappait. Mon cerveau semblait incapable de trier les sons. Alors, je me suis rappelée les paroles de l’orthophoniste : c’était normal. Mon cerveau devait réapprendre à interpréter ces sons et à leur donner un sens. Malgré tout, ce chaos sonore me fascinait. C’était une preuve que j’entendais à nouveau, même si c’était imparfait.

Chaque bruit, même déformé, marquait une nouvelle étape dans ce voyage qui s’ouvrait devant moi. Fatiguée, mais remplie d’une étrange excitation, je laissais ces sons m’envahir, me promettant d’être patiente et de persévérer.

J’ai également réalisé que c’était une chance inouïe, une opportunité unique que je ne pouvais pas laisser passer. Ce cadeau merveilleux, cette possibilité de réentendre le monde, je devais l’accepter pleinement et l’apprécier à sa juste valeur. Je me suis promis de ne pas baisser les bras, même face aux difficultés.

J’ai décidé de ne pas renoncer à mon rêve : celui de retrouver les sons de la vie. J’ai choisi de faire confiance. Confiance en mon appareil, en mon implant, en mon oreille qui s’éveillait. Confiance aussi en ceux qui m’accompagnaient, le chirurgien, l’orthophoniste et confiance, enfin, en la vie elle-même. Ce n’était pas qu’une rééducation auditive : c’était une renaissance. Et cette renaissance, je savais qu’elle exigerait patience, effort et persévérance. Mais dans mon cœur, je sentais que je pouvais y arriver.


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