Le train train quotidien s’évapore lorsque je monte dans un Intercités. Le rond rond des roues sur les rails à une vitesse permettant à la rétine de suivre le défilé du paysage, à un rythme moins soutenu que les 290 km/heure du InOui, m’apaise comme nul autre moyen de transport. Monter à bord d’un train régional casse ma routine d’urbain, habitué à la marche, au tram et au vélo.

Savourer les remous de la Loire, parsemée de bancs de sable, laissant libre cours en arrière-plan à des arbres fleuris, n’a rien à envier à une peinture des Impressionnistes. En train, le temps semble être suspendu quelques instants. La montre a certes les aiguilles qui défilent mais l’émerveillement sonore d’un concert de Yann Tiersen, laissant la part belle aux gazouillis d’oiseaux enregistrés par le Breton sur "son" île d'Ouessant, magnifie chaque seconde de piano.

Aux nostalgiques des siècles précédents, j’aimerai leur demander s’ils sont prêts à oublier la technologie de nos casques audio, de l’informatique et de la disparition du charbon remplacé par l’électrique, pour revenir « à la belle époque ». Le déplacement en train, c’est aussi cela : le luxe d’une parenthèse de mobilités sans avoir à se soucier du chemin. Être sur de bons rails délivre de belles perspectives.