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Première partie

Première partie

Pubblicato 29 mar 2025 Aggiornato 29 mar 2025 Tale
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Première partie

C’était dans les ténèbres que naquit la lumière. Dans la poussière et le sang, parmi les râles de souffrance, venait de s’épanouir la vie. Une vie fragile et aveugle aux membres frémissants dont les glapissements résonnaient dans la cavité creuse de la tanière. Des boules de fourrures rousses, dont les cœurs palpitaient à l’unisson au rythme de la vie qui les habitait, se mirent à remuer, à la recherche de la source de leur existence. Dans le froid de la tanière elles cherchaient instinctivement leur mère. La renarde, les enveloppant de son regard maternel, les nettoya à coups de langue et se couchant sur le flanc, les nourrit de son lait revigorant.

C’est ainsi que débutait pour cinq renardeaux une existence sauvage et libre, régie par un instinct ancestrale et immuable. La tanière où régnait la sécurité était leur monde, un univers sombre dont leur mère était le centre. La lueur du soleil encore proscrite symbolisait la promesse d'une liberté future à laquelle ils aspiraient.

Le temps s’écoulait, les lunes se succédaient et le soleil se levait un nombre incalculable de fois. La nature chantait, les prairies se couvraient de fleurs et les arbres verdissaient. De longues semaines passèrent et les renardeaux grandissaient. Leurs fourrures s’épaississaient, leurs crocs poussaient et leurs membres s’affermissaient. Dans les ténèbres de leur refuge ils se chamaillaient, dormaient et mangeaient ensemble. Dans leur existence innocente rythmée par les sorties quotidiennes de leur mère, ils soupiraient après la liberté et le grand air.

« Que fais-tu Motema ? » demanda un jour un renardeau à sa sœur. Se détournant de la clarté de l’extérieur, l’intéressée répondit d’un grognement mélancolique et, se ramassant sur elle-même, bondit espièglement sur son frère, débutant un simulacre de combat qui la forgeait à sa future vie de chasseuse. Ladite Motema était la seule femelle de la portée, mais, loin d’être jalouse de ses frères déjà plus grands et plus forts, elle redoublait d’ingéniosité pour les faire rouler dans la poussière. Plus courageuse, elle n’hésitait pas à mordiller hardiment leurs oreilles pour lancer les hostilités.

Mais un jour, les jeunes renards se sentirent bientôt trop à l’étroit dans la tanière qui les avait vus naître et il fut temps pour eux d’en sortir. Ils découvrirent un monde baigné de soleil dont les myriades d’odeurs venaient leur chatouiller les naseaux. Ce nouveau terrain de jeu fut le théâtre de pléthore de combats amicaux, de festins sanglants et de découvertes surprenantes.

Le temps s’écoulait, les lunes se succédaient et le soleil se levait un millier de fois. La chaleur devint torride, les fleurs flétrirent et et l’herbe s’assécha. De longues semaines passèrent et les renardeaux grandissaient. Sous leur fourrure flamboyante leurs muscles s’affinaient et leur instinct s’aiguisait. Ils étaient désormais au seuil de l’indépendance avec leurs corps puissants d’adultes et leurs esprits émerveillés d’enfants. Il ne leur restait qu’une étape à franchir pour entrer dans la cour des grands.

Motema la franchit la première. Une chaude journée d’été où le soleil dardait ses rayons brûlants sur la terre, elle était tapie à l’orée de la forêt, la lumière et l’ombre dansant sur son pelage flamboyant. Les membres raides, les yeux fixés sur sa proie qui ne l’avait pas remarquée elle était aussi immobile que la pierre. Le mulot qui venait de quitter l’abri des hautes herbes sèches de la clairière fouillait de ses mains la terre, ses yeux noirs scrutant les alentours. D’un bond fulgurant, l’éclair roux fut sur lui, les crocs assoiffés de sang lui rompirent l’échine et après un ultime tressautement, la vie le quitta. Le rongeur gisait désormais à ses pieds et la renarde le regardait d’un œil nouveau, d’un œil d’adulte, de chasseresse. Désormais Motema n’était plus une enfant.

D’un bond elle se mit sur ses pattes et s’emparant de son trophée, prit le chemin de la tanière. Elle allait le montrer à sa mère et se vanter auprès de ses frères. Mais alors que son corps flamboyant se faufilait furtivement entre les hautes fougères et que le son de ses foulées feutrées s’estompait sur l’humus, un bruit assourdissant déchira le silence de la forêt. Effrayée, Motema, lâchant sa proie, s’aplatit au sol, son corps tremblant secoué d’imperceptibles soubresauts. Quatre autres détonations retentirent puis le calme retomba sur la forêt alarmée qui retenait son souffle. Lentement, la jeune renarde se leva et huma l’air à la recherche d’odeurs qui pourraient tout lui expliquer. Instantanément, l’effluve du sang lui chatouilla les naseaux et des relents de plomb polluèrent l’atmosphère. Oubliant sa proie, elle reprit le chemin de la tanière, ses foulées s’allongèrent et elle se mit à courir avec appréhension. Plus elle avançait, plus le vent lui portait l’odeur du sang.

Sa course effrénée la mena bientôt à la clairière qui l’avait vue grandir. Le temps semblait s'être arrêté. Dans l’étendue asséchée, rien ne bougeait, seulement le doux parfum sanglant, cette effluve à la fois synonyme de vie et de mort.

Quatre masses sombres gisaient près de l’entrée de sa tanière, encore chaudes de la vie qui les avait habités. Lentement Motema s’en approcha et à travers leurs yeux vitreux elle reconnut ceux qui jadis furent ses frères. Leur chair déchirée par le fer et leur âme emportée par l’ennemi de leur race. L’odeur du plomb flottait encore dans l’air et elle sentait le regard avide du meurtrier posé sur elle. Le danger tapi dans l’ombre la guettait, prêt à la précipiter dans la même voie funeste que ses frères. Malgré la colère muette qui montait en elle, Motema salua sa fratrie goûtant son dernier repos. Appelée par la vie qui coulait dans ses veines, elle se détourna de ce macabre tableau pour s’élancer vers l’inconnu qui lui tendait les bras. Mais à peine eut elle franchit le rideau des arbres que de nouveau le relent du néant l’interpela. Levant les yeux, elle vit la dépouille de sa mère suspendue au dessus d’elle, ballottée au grès du vent, dont l’échine rousse avait été brisée par un fil de lumière. Son regard vide lamentablement posé sur sa fille qui était, elle, vivante.

Sa mère occise, ses frères reposant pour l’éternité, elle était désormais seule, privée de sa famille par l’ennemi de sa race, le grand destructeur : l’Homme. La rage qui montait en elle la brûlait de l’intérieur. Jamais elle n’avait senti pareille fureur. Sortant de l’éther, sa colère se matérialisa sous la forme d'un serpent qui s'enroulant autour de son cou, lui siffla les doux mots de la vengeance, donna à sa vie un nouveau sens : la Haine.

Dés lors, il ne se passa pas un jour sans que cette nouvelle compagne ne soit au près d’elle. Elle la réchauffait durant les nuits glacées et éclairait son chemin solitaire dans le néant. La colère qui l’habitait rongeait son être mais elle ne s’en souciait guère, elle avait trouvé un but : affronter son ennemi et trouver un monde sans Homme.

Déterminée, elle cherchait conseil au près des animaux de la forêt mais son ambitieux projet était moqué et rendait goguenards ceux qui l’entendaient.

« Ô grand cerf, demanda-t-elle au roi de la forêt, toi qui es si fort, dis moi comment vaincre l'Homme. » Le souverain couronné de feuilles, baissant son regard de dédain sur la créature à ses pieds lui répondit irrité : « Laisse moi vil renard, nous sommes impuissants face à lui. Il se tapit dans l’ombre et nous transperce la chair de son bâton fumant. Il sonne de la corne pour appeler ses chiens qui nous poursuivent jusqu’aux portes de l’agonie. Renonce à ton projet. » Reprenant sa ronde, l’élégante bête s’en alla la laissant pantoise.

Toujours à sa quête Motema leva les yeux vers les cieux d’où le noir corbeau sur un arbre perché ouvrait ostensiblement ses ailes ténébreuses pour appeler son attention :

- Eh renard, quel est ton but ? Pourquoi ces questions étranges ?

- Je cherche une contrée sans Homme. Messager du trépas, toi qui voles haut dans le ciel,

ne la vois-tu pas ?

- Que tu es sotte fourrure de feu ! Ce genre de pays n’existe pas ! Les humains recouvrent la Terre et y prolifèrent comme de la vermine. Tu devrais le savoir, et moi qui vous pensais rusés !

Et d’un battement d’ailes d’onyx, il s’envola vers les cieux la laissant penaude.

La haine qui l'escortait, sentant le désarroi envahir Motema, se rapprocha d’elle, et lui murmura le chant du néant dont elle seule avait le secret. De nouveau galvanisée, la renarde vengeresse se dressa sur ses pattes et poursuivit sa quête. Le soleil s’endormit et la lune enveloppa le monde d’un rideau sombre. De son arbre, la chouette aux yeux d’or observait la renarde qui drapée de sa rage attirait les ombres.

- Renarde, dit-elle de sa voix sage, pourquoi es tu si troublée ?

- C’est à cause des Hommes, ils ont tant de vices que je les déteste. Grandes ailes de la nuit, toi qui es si âgée, connais tu une contrée sans Humain puisque nous ne pouvons rien contre eux ?

- Un tel refuge n’existe pas mon enfant et abandonne cette rage aveugle qui te guide. Tu n’es pas la seule à qui il a volé un être cher. Si tu veux t’en protéger, comprends qui il est, comprends sa nature et découvre ce qu’il veut. Pour cela, va dans son antre et tu sauras qui est l’Homme.

- Tes conseils sont médiocres vielle chouette ! s’emporta Motema. Si je pouvais monter aux arbres, je grimperais et te briserais l’échine de mes crocs !

- Tu cours à ta perte jeune renarde. Écoute donc la voix de la raison.

D’un battement silencieux de ses ailes fauves, la doyenne de la forêt disparut dans la nuit laissant Motema révoltée. Mais quand le voile de colère se dissipa, ces paroles de sagesse résonnèrent en elle.

Qui était l’Homme ? La chouette avait raison. Elle devait écouter le rapace nocturne et chercher ce que son ennemi voulait. Alors elle se lança sur les traces de son ennemi à la recherche de son territoire dénaturé.

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