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Remère

Remère

Pubblicato 26 giu 2025 Aggiornato 30 giu 2025 Tale
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Remère

Maman,


Depuis que tu es partie, tout est devenu gris. Pourtant, le gris avait déjà envahi ma vie.

Toi, tu étais mon phare dans la nuit, cette percée au milieu des nuages d’un ciel d’orage. J’étais perdue. Tu me guidais, bon gré mal gré, à mesure que j’étais capable d’écouter. « Tu es la fleur de ma vie », t’avais-je écrit dans le livre de Maman que j’avais façonné pour toi, à mes dix ans.


Puis, un jour, sans crier gare, tu t’es fanée.

Tu as fait le vide autour de toi.

Je n’avais plus qu’une main pour me relever : la mienne.


Dix ans…

Chaque pas, chaque regard, chaque son me ramenait à toi.

J’étais anéantie, désemparée.

Je ne savais plus : devais-je m’offrir les cadeaux que j’avais rêvé pour toi ?

Où pouvais-je déposer tout cet amour qui n’avait plus d’autel pour l’accueillir ?


À mon premier anniversaire sans toi, je t’ai invoqué à base de magie téléphonique.

Je t’ai lu, comme si tu étais toujours là, quelque part, à côté.

Tes mots : « il est né le divin enfant, il y a vingt-huit ans de cela à la grande joie de ces deux parents. Je t'aime mon chaton, bon anniversaire ».

Mon chaton… deux mots qui ont effrité un cœur déjà tari.


Tu m’as manqué chaque jour, chaque nuit et, je t’ai fait revivre à chaque fois plus intensément.

Tu ne m’as jamais vraiment quitté.

Ou bien si.

C’est moi, qui ne t’ai pas laissé t’en aller.

Tu étais mon modèle.

Ma mère.

Mon repère.

Ma remère.


D’abord, je t’ai cherchée en moi.

J’ai essayé d’être à ta hauteur : grande et digne.

J’ai porté tes vêtements (et je les porte encore, même s’ils sont trop grands).

M’envelopper de tes tissus, c’était m’éloigner de moi.

Un matin, dans le reflet de la salle de bain, j’ai vu tes traits dans les miens.

Et j’ai compris.

J’avais la permission : être moi sans t’oublier.

C’était devenu possible.


Je ne sais pas ce que tu dirais de ma vie aujourd'hui (comme si j’avais besoin de ta validation…). Mais je crois que tu serais heureuse.

J'ai pris ma vie en main, malgré le deuil : un master, un emploi gratifiant et deux enfants.

C’est bête, je voulais que ta mort serve un but.

Un gain plutôt qu’une perte.

Comme si la vie se résumait à ce que l’on possède…


Mais il reste un rêve en suspens.

Tu te souviens quand je t’ai dit : « Un jour, j’écrirai un roman » ?


Longtemps, j’ai su dessiner ou peindre… mais face à une page blanche, je me tétanisais. J’ai essayé la machine à écrire, comme s’il s’agissait d’une baguette magique. Aucune fée bleue n’est venue exaucer mes vœux. Concentrée sur l’objectif plutôt que sur le chemin, j’échouais à chaque balbutiement.


Quand je dessinais, je n'avais aucune idée de ce qu'il allait naître.

Je le découvrais au fil du crayon.

Alors je me suis dit : Et si j'arrêtais de jeter mes essais, mes brouillons, mes ratures ?

Et, j’écrivis tout le temps. Tous les matins. Au bout d’un moment, je tins quelque chose…

Telle une archéologue, j’ai fouillé en moi.

Petit à petit, un squelette est apparu et les mots sont venus.

Finalement, La fée… c’était moi !

Et, je me suis promis que, peu importe le comment ou le pourquoi, j’écrirai un roman de bout en bout.


Devine quoi ?

C’est chose faite.


Même si le besoin d'écrire me consume,

c'est une passion exigeante.

Je continue, maintiens le cap.

Tu avais la peinture.

Moi, j’ai choisi les mots.

Deux âmes d’artiste.

Chacune sa lumière.


J’ai toujours tes tableaux.

Certains ne sont plus accrochés — non pas que je les aime moins.

Peut-être suis-je simplement prête à te laisser t’envoler.

Je ne te reverrai pas demain,

ni après-demain,

ou en tout cas, pas sous les traits que j'ai connus.

Peut-être pas dans cette vie…

Je ne suis plus cette orpheline sans remère,

sur le quai de la vie.


Je t'aime, maman, de tout cœur.

Et je te dis : à bientôt…

dans une prochaine histoire.


Ta fille devenue fée des mots.


P.S : Je suis dans un jardin ensoleillé.

Mimi dort sur la chaise longue.

Un thé patiente à mes côtés.

Les oiseaux chantent gaiement.

J'écris le début de mon prochain roman.

À quand la publication ?

Wait and see…


Texte : Lilas Blythe

Illustration : AIgenerated par JDStanley (Pixabay)

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