Congratulazioni! Il tuo sostegno è stato inviato con successo all'autore
avatar
Je m'appelle Brahim

Je m'appelle Brahim

Pubblicato 8 ott 2024 Aggiornato 8 ott 2024 Society
time 2 min
1
Adoro
0
Solidarietà
0
Wow
thumb commento
lecture lettura
3
reazione

Su Panodyssey puoi leggere fino a 10 pubblicazioni al mese senza effettuare il login. Divertiti 9 articles da scoprire questo mese.

Per avere accesso illimitato ai contenuti, accedi o crea un account cliccando qui sotto: è gratis! Accedi

Je m'appelle Brahim

Je m’appelle Brahim, je suis Algérien, j’ai 20 ans. Mon rêve: foutre le camp! Partir coûte que coûte, là où les cœurs sont plus cléments et les politiques plus humains. Partir pour vivre parceque rester c’est mourir tous les jours.

Je sais ce que sera ma vie dans dix ans. Rien. Une terre en jachère, des songes desséchés, des espoirs brûlés et une jeunesse momifiée. Je vivrais toujours chez mes parents dans un appartement exigu, dans une cité malfamée, sans jardin, dans un immeuble sans concierge et sans ascenseur. Une cage à poule. Un piège à con ! Je manquerais d’espace, d’amour, de liberté, de sexe, d’écoute, d’amis, d’ambition et d’air. Je n’aurais pas de petite amie.

Me marier serait comme créer un parti politique, une cause perdue. Il faudrait d’abord trouver le soutien financier, une subvention conséquente, nos mariages coûtent la peau des fesses ici et le bonheur, tout comme le paradis, n’est jamais garanti. Puis, je travaillerais dans une entreprise publique ou privée (c’est pareil) pour mourir à petit feu sous le diktat des entreprises familiales. Au début, je toucherais moins que le SMIG, je ne serais peut-être pas déclaré. Je serais dépassé par le travail et je me plaindrais sans cesse de mes patrons. Des vampires ! Tous !

La rue est un défouloir. La culture du trottoir me nourrit. Je drague les femmes qui passent, jeunes ou moins jeunes, je m’informe de ce que devient le pays, je confie mes problèmes, j’écoute ceux de mes potes. Nous avons le même soucis : Nous manquons d’argent, de liberté et de dignité !  Vie de chien !

Je sais aussi ce que je perds maintenant et ce que je n’aurais plus jamais. Ailleurs, ça ne sera, peut-être pas l’eldorado mais rester ne l’est pas non plus ! Alors, je veux choisir ma mort, tenter l’impossible, provoquer le destin et défier ma jeunesse. Je veux recommencer.

Alger me manquera, ses cafés forts, ses ruelles bandées, ses bus qui n’arrivent jamais, ses chauffeurs de taxis qui ne vous déposent jamais à destination, ses frites omelettes, ses femmes et mes discussions avec mes amis.

Partir, noyé de vie, de rêves brisés, de solitudes et de folie !

Je veux essayer de vivre et ne plus me contenter de survivre. Prendre mon sac, mes papiers et essayer de construire quelque chose avec le peu de moi qui me reste. Je brûle de l’intérieur, une voix s’élève, me secoue, me bouscule, me tue tous les jours. Et rien ne se pointe à l’horizon. Mes couleurs s’estampent, le temps et l'âge me traquent, le vide m’effraie et m(aspire. Comment faire pour ne pas mourir ? Comment faire pour ne plus vivre ce cauchemar les yeux grands ouverts ? Pour ne pas sombrer comme tout mes amis dans la drogue, les vols et le désespoir ?

Je souhaite passer à autre chose.

Partir c’est passer à autre chose. 

lecture 120 letture
thumb commento
3
reazione

Commento (3)

Devi effettuare l'accesso per commentare Accedi
Jackie H verif

Jackie H 8 mesi fa

Nous on se plaint en Occident mais on n'imagine même pas à quel point ailleurs, c'est le désespoir...

Hide answers Show answers
Irane Belkredim verif

Irane Belkredim 8 mesi fa

Les jeunes ont leurs problèmes. Là où ils sont. Le désespoir prend différentes formes seulement.

Jackie H verif

Jackie H 8 mesi fa

C'est sûr que les problèmes ne sont pas les mêmes...

Ti piacciono gli articoli su Panodyssey?
Sostieni gli autori indipendenti!

Proseguire l'esplorazione dell'universo Society
Jour 209
Jour 209

Le temps ne guérit rien, il enterre juste ce qu’on ne veut plus voir. — Fran...

Franck Labat
1 min
Dans ces temps tourmentés
Dans ces temps tourmentés

Dans ces temps tourmentés où tout est bousculégardons-nous d'emprunter des chemins égarésLa peur des différenc...

Ferjeux Mougin
1 min
Jour 208
Jour 208

L’Homme moderne croit tout savoir, et c’est là sa plus grande ignorance. — F...

Franck Labat
1 min
Ode aux égarés
Ode aux égarés

Ce texte est pour les égarés, les ratés, les rejetés de la société, ceux que le système a oublié. Pour les moches, les gros,...

Al De Leerey
1 min
Jour 206
Jour 206

Dans une société de clones, l’individualisme est un crime. — Franck Labat

Franck Labat
1 min

donate Puoi sostenere i tuoi scrittori preferiti

promo

Download the Panodyssey mobile app