Question / réponse sur 1% de hasard
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Question / réponse sur 1% de hasard
J’ai ouvert une créative room dans laquelle je réponds aux questions et commentaires de mes lecteurs. Aujourd'hui, j’ai reçu ce commentaire posté sur Linkedin émanant d’ Eva Matesanz, Consultant Psychodynamicien et Ecosystemicien à propos de l’article 1% de hasard.
Le commentaire
Le 1% de hasard, je dirais que cela peut être bien plus. Puisque pour moi, et d'après mon expérience personnelle et professionnelle, c'est la liberté qu'on gagne à bien connaître les trois sources identitaires, sans les sublimer outre-mesure, sans les renier ni les refouler non plus. Les liens entre elles sont un point de départ accessible à tous : penser ces liens, les incarner. Cela dépasse bien d'écueils qui sont à l'origine des personnalités rigides ou psychorigides comme chacun l'évoque sans rien connaître au procédé de diagnostic toujours différentiel et évolutif. Comme chacun peut le reconnaître autour de soi mais plus difficilement le reconnaître en soi et de sa part. Une fois reconnus, ces liens, ce serait davantage "libre à soi" de les refaire ou les défaire, un peu, respirer. Et ensemble, recréer. Je parle ici en m'avançant sur mon pied gauche de psychodynamicien. Est-ce que ce point à propos des liens entre les trois grands domaines de référence a été abordé en écosystémiciens et comment ? Pour mon propre ressourcement et pour celui de ceux qui nous lisent.
Réponse
Henri Laborit avait précisé que son schéma en trois instances : génétique, culture et activités était pédagogique, un tantinet caricatural. il semblait proposer ainsi un dépassement des controverses clivantes entre inné et acquis. Je pense qu’Il introduisait le hasard pour nous signaler que les liens que nous avions construits en notre sein, avec nos ancêtres, les autres, notre environnement pouvaient être chamboulés par un événement porteur d’incertitude et d’inintelligibilité au moment où il se produit. Le hasard serait une circonstance imprévue à la fois porteuse de disruption et élargissant notre potentiel de choix.
Quant aux liens systémiques entre les instances, il n’en parla pas , et je m’autorise aujourd’hui à les tracer.
L’écosystème génétique intègre des liens entre flux sanguin, densité osseuse, hormones, musculature, appareil respiratoire, etc. chacun étant lui même un écosystème. A cet écheveau complexe de liens internes interfèrent les liens avec les données génétiques des géniteurs, eux mêmes en lien avec leurs lignées respectives officielles et clandestines.
Dans le même temps, la culture s’en mêle - ou s’emmêle- avec les prescriptions et injonctions de l’entourage, les moeurs et les valeurs locales, les règles de vie commune, la morale, les héros emblématiques et la scolarité…C’est le bain dans lequel la personnalité s’esquisse et dans lequel nous avons notre disposition un large spectre de choix qui va de la sur-adaptation à la rébellion. Choix en liens significatifs avec nos données physiologiques. Eric Berne, inventeur de l’analyse transactionnelle, nous informait qu’un enfant ne recevant pas ou peu de signes de reconnaissances de la part de son entourage avait la moelle épinière qui se flétrissait.
Les activités culturelles , sportives, professionnelles ainsi que les contextes dans lesquelles elles s’exercent participent d’un scénario de vie dépendant des liens précités et de choix ouvrant des espaces d’aventures, d’apprentissages et d’expérimentations. l’hygiène de vie contribue aussi à l’équilibre du système physiologique. Dans la frontière poreuses entre le hasard et nos choix de vie cohabitent des rencontres inopinées enrichissantes ou destructrices, des révélations et extases mystiques ainsi que des désirs et angoisses inconscients.
Je reprends pour non clore mes réponses la réplique de Meryl Streep dans le film de Clint Eastwood , la route de Madison : « Nous sommes la somme de nos choix »