Le livre que je vous propose et que je vais vous conter est un coup de coeur.J'aurais aimé qu'il soit accepté, comme mes précédents ouvrages par une maison d'édition soucieuse de faire connaître cet anatomiste au plus grand nombre. Car il le mérite. Mais les arguments financiers priment sur toute autre considération en cette époque et c'est bien regrettable à mes yeux. Vous seuls serez juges.

Ce livre est une niche !

 Comment peut-on dire cela quand notre héros sillonne les plus belles villes de la Renaissance, rencontre les personnes les plus marquantes de cette époque. Un siècle, où, après l’obscurantisme médiéval et la visite des lieux saints, on découvre les plus belles villes d’Europe, on se tourne vers une nouvelle architecture qui nous vient d’Italie, la sculpture, la peinture, pays que Charles VIII, Louis XII et surtout François Ier regardent avec les yeux de Chimène et qu’ils veulent conquérir. Siècle qui nous apporte les grandes découvertes maritimes… Siècle de renouveau de la pensée, de la philosophie et du développement d’un esprit critique grâce à l’apport de l’imprimerie rendant la lecture plus accessible.  Nos rois font venir des artistes italiens en France, Léonard de Vinci n’étant qu’un parmi tant d’autres. Michel Servet, médecin, théologien, humaniste, l’un des esprits les plus brillants du siècle, brûlé à Genève sur ordre de Calvin, qui aura fait en sorte que le bois du bûcher soit vert, afin d’aggraver le supplice. Rabelais que l’on ne présentera pas. Fracastor, qui décrira la syphilis (ou mal français pour les étrangers). Jacques Dubois, un des médecins les plus réputés de son temps, fervent défenseur de Galien. Gabriel Fallope et Bartolomeo Eustachi qui décriront les organes du même nom. Ambroise Paré, bien sûr, ami de notre héros, peut-être le chirurgien le plus connu de l’histoire de France   avec qui Vésale soignera en vain le roi Henri II. Bernard Palissy, réformé, qui mourra emprisonné à la Bastille et qu’Henri II, son protecteur, ne pourra sauver, mort peu de temps avant. Ignace de Loyola, Copernic, Érasme, le plus grand des humanistes, Paracelse, le premier trublion…et tant d’autres !

Cette époque aura vu naître l’ordonnance de Villers-Cotterêts qui imposera que la langue officielle pour les actes juridiques soit la langue du peuple, autrement dit le « François », cimentant le royaume. Mais aussi et surtout, pour le malheur de la population noire, la controverse de Valladolid, initiée par Charles-Quint.

Une explosion de la connaissance grossie par l’arrivée des lettrés après la chute de Constantinople et leur fuite vers l’Occident !  

 Un inconnu Vésale ?

Certainement le plus grand anatomiste de tous les temps, titulaire de la chaire d’anatomie et de chirurgie à Padoue à l’âge de 23 ans, il a révolutionné le dogme galénique, intangible depuis 1300 ans, prouvant que Galien avait disséqué des macaques et transposé ad integrum ses conclusions à l’homme, se faisant ainsi un grand nombre d’ennemis. Auteur de la fabrique du corps humain en 7 volumes, agrémenté de planches anatomiques exceptionnelles dessinées par Jan Calcar (élève du Titien) et qui restent d’actualité. J’ai eu la chance exceptionnelle de voir la réédition de son ouvrage, datant de 1555 à la médiathèque de Saint-Denis, présentée par le conservateur du fonds patrimonial, accompagné de mon frère et d’un ami médiéviste…

Ce fut un choc ! Et pourtant ! Qui connaît de nos jours, André Vésale ? Même les Brabançons l’ont boudé et seul un hôpital porte son nom, le CHU André Vésale de Montigny-le-Tilleul près de Charleroi, que l’on peut opposer aux centaines d’établissements médicaux qui portent en France le nom d’Ambroise Paré.

Inconnu ? Alors il est vraiment temps de le connaître ou de le reconnaître !

Il m’a fallu 5 ans depuis cette visite pour reconstituer tant bien que mal la vie de ce médecin d’exception, mais quel bonheur !

Alors, des niches comme celles-ci, j’en veux bien d’autres. Et l’autoédition devenait une absolue nécessité en l’hommage à l’homme oublié, même de son vivant, rejeté par tous et disparu après avoir été aussi rejeté par la mer sur l’île de Zante après un pèlerinage à Jérusalem.

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