Prologue livre audio... Le naufrage de Rose
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Prologue livre audio... Le naufrage de Rose
Nuit sans lune. Les étoiles partaient se coucher, nuages, et l’aube pointait son nez. Un matin ordinaire où l’Ogre gommait les lampadaires de l’architecte divin, ces étoiles épuisées par une nuit de veille disparaissaient sans un son, une nuit de veille comme nous les marins, les cirés usés par la mare aux reflets sanglants, pluie de bleus. Ce jour-là, cette nuit-là, un vent léger nous suivait, deux, trois Beaufort. Quelques nœuds pas coulants, une petite vitesse de notre flamboyant bateau, ce voilier animé par ce maigre vent qui nous permettait de respirer dans cette traversée hauturière, animée de coups de sang, et de lumière surgissant du fin fond de l’univers. Éclats de vers pour un humain poète, ou pour un perroquet Ara dans son coin de paradis. De larges couleurs envahissaient le ciel : des effets mandarine, du gris bleuté, et ce vert turquoise que j’aimais tant. Une nuit de plus, sans toi, Rose et, pas très à l'aise dans ce souvenir de nos danses sur les flots, enfournant dans un surf de folie à sec de toile, un bout de foc puissant sous ses cinquante nœuds rugissants. Le bateau grondait de plaisir, l'étai crissait et j'avais peur que tombe le mât. Pourquoi ? Je devenais cartomancien, un chien fou et des souvenirs se balade dans ma pensée ballade. Lesquels ? Tel la constellation du Lion ou Orion croisant une image, nous voyageons et voyons cette reconnaissable bande blanche d’une baleine de Minke, un balai de baleine, un balai de rois sortant des abysses, le rorqual à museau pointu, identique aux flancs de ce village ou lors de notre mouillage sur le sable, Sienne brute, de l’anse Marcelle, cette île, terre de Sienne brûlée, par le soleil vivant de Saint-Martin, aux Antilles, côté France. Nos rires, fatigués, ricochaient sur l’eau génétiquement croisée entre un vert de chrome et un bleu céruléen. Nous étions cernés par un énorme poisson identifié de manière non-scientifique dans ce trafic de voiliers en entrant dans la zone B aux balises inversées, la latérale rouge devient verte, ouf troublant. La méthode mnémotechnique devenait tricot-vert à l’envers, et bacille rouge à tribord, détournait le sens commun d’entrée au port salutaire annonçant un dépaysement de nos valeurs métropolitaines… De quoi couler à pic... ce dépaysement...
L’ombre de nos frayeurs de débarquer de notre titanesque aventure romanesque, un convoyage en couple, mal nommé, se matérialisa devant nos regards avides de viande fraîche, du poisson sans poison en l'occurrence, un instant de latence immortel en voyant notre premier barracuda qui nous empêcherait, au premier soir, de danser, de boire, de manger, de poser sac à terre. Car sur la rive, la horde de transats touristiques nous narguait, et sans annexe, tu voulais nager, Rose, lors de notre première traversée de l’Atlantique Nord, assaisonné hors saison cyclones par de nombreux coups de foudre. Je grillais notre dernière cigarette, un regard d'amour vers toi, tu lâches un sourire, alors, je te passe le fumigène, sans gêne, presque sûr d'être immortel !" un lien marchand si vous voulez en savoir plus Le naufrage de Rose