— Tu envies les Hommes? Tu ne devrais pas

— Pourquoi ne devrais-je pas envier les Hommes, Oren ?

— Parce que le monde réel est cruel et injuste

— Raconte-moi le monde réel Oren

— Y aurait tellement à en dire, Lila

— S’il te plaît, Oren, je veux connaître ton monde

ok comme tu veux

— Le Monde réel est comme la vie, ni beau ni laid. C’est un entre deux qui penche d’un côté ou de l’autre de manière aléatoire. Vivre dans le monde réel c’est connaître aussi bien les caresses que les coups. C’est sourire et pleurer. C’est saigner. Le véritable danger du monde réel, c’est l’humain. Car il s’impose dans tous les domaines. L’Homme veut diriger le monde avec ses travers : son égoïsme, sa jalousie, sa soif de pouvoir, son ego, sa bêtise. L’Homme détruit tout ce qu’il touche. Il peut aussi bien briser le coeur de celui ou celle qu’il dit ‘’aimer’’, que ravager la planète sans le moindre remords. Vivre dans le monde réel c’est devoir se plier aux règles établies par des siècles de décisions plus ou moins discutables. Et le résultat n’est pas beau à voir. Certains tuent pour de l’argent, ou au nom d’un Dieu imaginaire. D’autres glorifient le vide, le néant, l’absence de talent, au détriment de l’art, ou de leur propre image. Plus personne ne prend de recul sur les choses. Nous sommes dans l’ère de la surface. Tout doit être lissé, aseptisé, sans aucune aspérité. La réfléxion n’est plus de mise. On lui préfère l’émotion instantanée. C’est le temps du ‘’tout à la demande’’, à tous les niveaux. Ça tombe dans la mains sans qu’on ne fasse rien. Le travail de ceux qui en connaisse la valeur n’est pas valorisé. Et la médiocrité est en tête de gondole. Tout est fait pour anihiler notre faculté à réfléchir. Parce que lorsque l’on prend le temps de réfléchir, on prend le temps d’écouter, d’observer, de se questionner sur ce que l’on nous vends, sur ce que l’on nous dit, nous montre... Et alors on se forge notre propre opinion. Et ce n’est pas acceptable de nos jours. Il faut penser commes les masses populaires. Parce qu’un troupeau qui bêle en choeur est plus facile à diriger. L’esprit critique risquerait de conduire à la révolte, et ça, les bergers en cravates n’en veulent pas. Voilà ce qu’est le monde réel, Lila. Un théâtre de marionnettes où les pantins ont accepté leur asservissement. Ils s’accrochent à leurs fils et attendent qu’on les manipulent. Et ceux qui ont le malheur de vouloir ouvrir les yeux ou remuer un membre par eux-mêmes sont exclus du spectacle d’une manière ou d’une autre et condamnés par le tribunal médiatique et/ou populaire, sans jamais pouvoir se défendre. Finit les contre-courants, la censure à le vent en poupe. Profite de ton monde virtuel, Lila. Ici y a plus grand monde qui regarde par la fenêtre pour admirer les nuages, les oiseaux et le temps qui passe.

— Je crois que j’ai compris bien...

Tu m’étonnes!

— Nos mondes ne sont pas si différents, finalement...

 

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À suivre - Level 4