Blanc comme neige
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Blanc comme neige
C’était une journée de décembre.
Le froid était saisissant lorsqu’Ambre sortit de l’hôpital, épuisée. Elle leva la tête : le ciel était étonnamment blanc. La jeune femme se demanda s’il allait enfin neiger. Frissonnant, elle ouvrit son sac à main pour y prendre son bonnet et ses gants. Elle retrouva alors le petit bout de papier glissé à l’intérieur, à la hâte, avant de partir. Elle le prit dans ses mains, un sourire aux lèvres, puis le rangea dans son sac plus précautionneusement pour ne pas le perdre. Elle descendit ensuite la rue vers la station de métro la plus proche comme elle le faisait d’habitude.
Soudain, elle fit demi-tour. Sa journée avait été surprenante et agréable jusqu’alors. Elle voulait prolonger cela ! Elle marcha donc en direction du petit marché de noël installé sur la place d’à côté. Il y avait bien sûr beaucoup de monde qui circulait dans les rues ici et, même si Ambre n’était pas friande des bains de foule, elle aimait voir sa ville sous un jour nouveau et chaleureux à l’approche des fêtes. Elle s’émerveilla donc comme une enfant face aux guirlandes lumineuses et aux objets colorés sur les étals ! Elle se laissa atteindre volontiers par l’aura frénétique et joyeuse des gens qu’elle croisait et s’enivra des douces odeurs du marché : vin chaud, bougies, chocolats, pain d’épices… Elle se sentait bien.
Trop vite à son goût, Ambre avait traversé le marché. Elle soupira mais s’en éloigna pourtant d’un bon pas, se focalisant sur les jolies décorations des rues qu’elle traversait. Puis - c’était inévitable elle le savait bien - elle se retrouva devant un escalier menant au métro qui l’emmènerait chez elle.
Qui la ramènerait à sa vie monotone et solitaire.
Tout le bien-être restant de sa petite promenade retomba comme un soufflet. Ambre se fit violence afin de descendre les marches et pénétrer dans la station. Pour se donner du courage, elle repensa au petit papier qui l’attendait dans son sac. Au numéro de téléphone dessus. Et à l’homme séduisant qui le lui avait donné… La tension dans ses muscles se relâcha un peu mais son estomac fit un saut périlleux.
Il était venu lui parler aujourd’hui ! Pour son dernier jour de travail à l’hôpital. Et il lui avait donné son numéro de téléphone. Elle qui s’attendait à ne plus jamais le revoir ! Qui s’y préparait sans y réussir depuis quelques semaines sous l’œil consterné de ses collègues... Ces dernières l’avaient pourtant incitée chaque jour à aller vers lui mais elle n’en avait jamais eu le courage. Eh bien au final, c’était lui qui avait eu ce courage, lui prouvant qu’elle aussi avait attiré un peu son attention et qu’elle était capable au passage de lui parler sans bafouiller ! Elle sourit bêtement, sans se préoccuper des gens autour d’elle et eut soudain envie de prendre le bout de feuille pour enregistrer le numéro griffonné. Mais non. C’était une mauvaise idée. Elle était debout, un peu en déséquilibre dans ce métro bondé et arriverait bientôt chez elle. Elle qui trainait des pieds pour rentrer il y avait peu, elle était impatiente maintenant. Ses humeurs jouaient au yoyo décidément aujourd’hui et on se demandait bien à cause de qui !
Quand Ambre sortit de la station, de discrets flocons tombaient.
« Je m’en doutais ! » pensa-t-elle.
C’était si rare qu’il neige par ici. Mais cela complétait bien le tableau extraordinaire de cette journée. Elle rejoignit son appartement le cœur léger pendant que les flocons grossissaient à vue d’œil dans le ciel. Une fois chez elle, le stress était pourtant de retour et son sang tapait bien trop fort à ses oreilles. Elle s’assit sur son canapé et chercha presque avec hystérie le numéro dans son sac, encore emmitouflée dans son manteau et son écharpe ! Elle saisit son téléphone et le bout de papier, le déplia et déglutit difficilement. Elle eut alors un flash de sa journée de travail : une interne, une bousculade... Ambre se leva et se dirigea vers son balcon, le papier à la main. Elle regarda la ville se recouvrir d’une belle épaisseur de blanc.
« Une journée surprenante hein ? » railla-t-elle au paysage.
Elle eut un rire nerveux puis s’assit lourdement sur une chaise du balcon. Elle lança alors au vent le bout de papier qui tourbillonna avec les flocons. Des larmes coulaient silencieusement sur son visage pendant que, plus bas, le morceau de feuille tombait ouvert par terre. Il se confondait avec le sol tant il était vide. Tant il était blanc…
Blanc comme neige.
Estelle Lahoussine-Trévoux
Prince Of Panodyssey Alias Alexandre Leforestier 2 anni fa
Génial le thème et le format de cette Creative Room
Estelle Lahoussine-Trévoux 2 anni fa
Merci. :)