Une vie d'amour - 02 - Tarbes
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Une vie d'amour - 02 - Tarbes
Ça, c’est mon espace de danse, et ça, c’est ton espace de danse. Tu n’envahis pas mon espace, je n’envahis pas ton espace ! (Dirty Dancing)
Une vie d'amour - 02 - Tarbes
Gabriel aurait bien fait des heures supplémentaires avec elle ce soir, rien que pour la regarder, encore et encore. Croiser son regard quand elle levait les yeux vers lui, attraper son sourire et s’y accrocher indéfiniment lorsqu’ils se lançaient des plaisanteries. Cela faisait juste quelques semaines qu’ils collaboraient et ils étaient réellement devenus cul et chemise comme s’amusaient à le dire les autres. S’ils savaient à quel point les mots cul et chemise résonnaient autrement dans sa tête, bien qu’il trouvât le premier moins approprié quand il pensait à la forme de ses fesses enveloppées à la perfection dans ses jeans moulants. Une telle délicatesse de son fessier ne pouvait pas se contenter d’un mot aussi inapproprié. Ça n’était pas un cul, mais une véritable œuvre d’art.
Il était quasiment certain qu’elle avait le même ressenti pour lui, mais le moindre doute n’était pas permis. Même s’il savait qu’il pouvait encore séduire, ça n’était pas ce qui le retenait. Elle sortait d’une peine de cœur, lui avait-on apprit lors d’une discussion anodine entre collègues de bureau, et il ne voulait en rien être un pansement. Son cœur avait bien d’autres projets pour elle. Elle n’était pas la splendide brune qu’il fallait accrocher à tout prix à son tableau de chasse avant de passer à une autre proie, non, il l’aimait vraiment. Ainsi, il avait suffisamment gagné en maturité pour que ses propres amours passées soient des leçons, et des leçons retenues. Il était hors de question donc d’être le lourd de service comme il pouvait en voir, tournant autour d’elle et mimant après son passage des obscénités de machos juvéniles. Ses sentiments étaient profonds, sincères comme jamais il n’avait pu en ressentir. Il ne voulait de ce fait surtout pas gâcher son amour si pur en sacrifiant la complicité et la tendresse sur l’autel d’une simple histoire de fesses.
— Gabriel ! Tu peux venir ?
Elle venait de lui décocher une nouvelle flèche en plein cœur. Un frisson s’amusait à parcourir son corps en faisant des allers et des retours dans tous ses membres.
— C’est une proposition ?
Il enveloppa sa question d’une voix grave qu’elle reçut comme un puissant vibrato qui la fit frissonner à son tour. Elle le suivit du regard tandis qu’il faisait glisser sa chaise à roulettes dans sa direction d’un coup de rein qui la laissa songeuse. Intérieurement, elle espérait qu’il manque son coup et vienne la percuter, pas trop fort, mais juste assez pour qu’ils se touchent. Elle en rêvait depuis que ce matin il avait posé les yeux sur elle. Depuis qu’elle s’était vue dans le reflet de ses pupilles. Elle s’y était vue femme, belle, désirable, sans aucune pointe de lubricité comme elle le voyait trop souvent dans le regard des hommes. Il ne manqua cependant pas son accostage et la chaise vînt se ranger juste à côté de la sienne. Elle tenta de cacher sa déception, il tenta de cacher la sienne d’avoir manqué de la percuter comme il l’avait prévu.
Ainsi, ils se regardèrent quelques secondes tous les deux, des secondes à rompre avant de se perdre irrévocablement l’un dans l’autre. Il fit passer sa jambe droite par-dessus sa gauche, les croisant avec un sourire en coin, elle sut instantanément pourquoi. Elle ressentait aussi ce désir qui papillonnait dans son bas ventre, accompagné d’une chaleur qui irradiait dans ses entrailles. Elle n’avait pas besoin de croiser les jambes dans son pantalon noir, mais sentait l’humidité gagner son entrejambe, souriant à son tour.
— Ton espace, mon espace, lança-t-il en référence au film Dirty Dancing.
Elle sourit en accrochant les dents sur sa lèvre inférieure. Un tic qu’elle exécutait avec une exquise intensité séductrice qui lui donna envie instantanément de prendre cette bouche et de ne plus s’en détacher.
— J’ai ce dossier pour toi Gabriel, essaya-t-elle d’articuler pour reprendre le contrôle de la situation. Sans le montrer, elle se sentait prête à lui bondir dessus comme elle avait imaginé le faire dans la salle de réunion préparatoire, où ils s’étaient entretenus lors de son arrivée dans l’équipe. Ils ne partageaient pas encore tous leurs secrets, mais avaient sans le savoir fait ce rêve en commun dans cette salle. Rêve qu’elle avait soulagé dans son bain à l’aide d’un sextoy étanche et qu’elle agrémentait au cours des nuits suivantes.
Après quelques explications sur le dossier pour une chronique à paraître dans un hors-série du magazine, ils avaient un peu parlé d’eux. Ils aimaient prendre du temps pour échanger quelques mots, discutaient de tout et de rien. Mais, professionnels l’un et l'autre, ils retournaient se mettre au travail en se regardant s’éloigner. Depuis quelques soirées, ils discutaient aussi par messagerie instantanée et les heures défilaient sans qu’aucun d’eux ne s’en aperçoive. S’il savait franchement qu’il était amoureux, à lui laisser son cœur entre ses mains. Il s’en était ouvert après qu’elle lui ait avoué son trouble, elle, n’arrivait pas encore à définir son propre état. La douleur de son chagrin était encore trop présente et elle refusait également de vivre avec lui une simple partie de jambes en l’air. Elle sentait que cela risquait d’être un gâchis que de s’abandonner trop vite. Elle le sentait d’autant plus qu’il la comprenait. Et, pour une fois qu’un homme prenait le temps d’écouter, d’entendre, de discuter et de comprendre, il ne fallait pas tout envoyer valser. Elle en était aussi heureuse que triste. Triste de le faire attendre certes, mais cela lui faisait quelque chose de voir qu’il ne changeait pas son comportement vis-à-vis d’elle et ça la rassurait en permanence.
Malgré les nombreux dossiers à boucler et les recherches d’autres sujets, ils ne cessèrent de s’envoyer de petites piques au décours de la journée. Surtout lorsque Gabriel devait passer des appels téléphoniques. Selon les interlocuteurs qu’il avait au bout du fil, il s’amusait à utiliser certains termes à double sens tout en prenant soin de capter le regard de sa muse. Elle n’en manquait rien, riant avec lui dans un regard qui en disait long et n’hésitait pas à se manifester quand Gabriel en utilisait un de façon inconsciente. Elle le regardait et se mordillait régulièrement la lèvre dans son sourire ensorceleur. Le geste, loin d’être anodin, était une invitation au plaisir. C’était autant pour l’un et l’autre un véritable regret que de voir l’heure tourner à toute vitesse à la pendule. Mais, hélas, elle finissait toujours par sonner la trêve de leur vagabondage virtuel.
Gabriel venait de pénétrer dans l’ascenseur et retînt immédiatement la porte lorsqu’elle déboucha sur le palier. Il l’avait entendu venir, reconnaissant déjà son pas sur le carrelage suranné de l’immeuble qui abritait la rédaction. Un fil invisible les reliait et il rétrécissait en les attirant l’un et l’autre. Elle arriva à sa hauteur sans savoir pourquoi puisqu’elle ne prenait jamais l’ascenseur et que les escaliers commençaient bien avant la porte qu’il maintenait ouverte en appuyant sur le bouton dédié.
— Et non, lança-t-elle, faisant pétiller ses yeux et fondre ceux de Gabriel.
— On se croirait en Provence là, avec ce vent plus fort que le mistral que tu viens de me mettre, dit-il en faisant mine de tituber.
— À demain, répondit-elle en faisant un demi-tour endiablé et lui jetant au passage une pleine bouffée de son parfum qu’il huma davantage que ses poumons ne pouvaient contenir d’air. La porte se referma sur son prochain train de nuit qui commençait à germer dans son esprit et l’emporterait tout à l’heure sur les rails de son sommeil.
Photo : Cottonbro Studio, Pexel
Le trajet jusqu’à son domicile était passé comme un rêve. Maria repensait à la journée. À ces petits moments qui faisaient les heures plus courtes entre deux échanges avec lui. Tout était si simple, si évident, si facile et plaisant. Elle pouvait discuter de tout. Il lui prêtait une oreille attentive et s’impliquait dans ses discussions avec elle. Et, il s’en souvenait surtout. Les mots qu’ils échangeaient n’étaient pas des paroles en l’air qui s’envolaient pour se perdre comme ceux de la plupart des hommes. Son regard, ses attitudes, sa façon de fonctionner était si différente, si touchante qu’elle arrivait à oublier la tristesse d’un passé encore trop ancré en elle et douloureux parfois. Elle était encore dans ses pensées quand elle s’aperçut qu’elle venait de garer sa voiture sur sa place de parking. Elle ramassa ses affaires, coupa le contact et verrouilla machinalement les portières, avec le même automatisme qui l’avait ramené chez elle.
En entrant dans le hall, elle alluma la lumière tamisée du séjour. Elle avait envie de se plonger dans un bon bain chaud et de se lover dans la douceur des rêves. Dans la salle de bain, elle ouvrit le robinet de la baignoire et commença à laisser couler l’eau chaude. Un peu de bain moussant parfum lavande, quelques gouttes d’huile essentielle, puis elle alluma des bougies et commença à se déshabiller. Elle fit glisser son pantalon, et le laissa tomber au sol. Son T-shirt le rejoignit aussitôt. Elle eut un peu plus de mal avec son string qui marquait une certaine adhérence sur la manifestation que ses lèvres avaient laissée tout au long de la journée. Elle allait, dans un rêve choisi, embrasser son corps dénudé dans la chaleur humide de sa baignoire lorsque son téléphone lui indiqua qu’un message venait d’arriver. Elle s’en saisit pour le lire aussitôt : Coucou toi. Dans mon bain. Je n’ai rien fait, pas encore… quoique… voilà… voilà… Sa réponse était sans équivoque : Je n’ai encore rien fait non plus, quoique… voilà… voilà… Un double échange de smiley mit fin à la conversation. Sans s’en apercevoir, elle avait gagné sa chambre au lieu de se plonger dans le bain et s’était assise au bord de son lit. Elle laissa le téléphone sur sa table de chevet et ouvrit un tiroir. Elle en sorti un godemichet au touché de velours qu’elle posa à côté d’elle. Elle s’allongea, ferma les yeux et commença à se caresser. Le ventre, les flancs, les seins, elle prenait soin de ne pas se jeter avec avidité sur ses mamelons. Elle préparait d’abord son corps du bout des doigts, du bout des ongles.
Elle jouait d’une main lascive avec l’intérieur de ses cuisses, allant et venant autour de son sexe. De l’autre, elle s’effleurait la base d’un sein. Fermant les yeux, elle l’imaginait, lui, promenant ses mains si douces sur son corps. Tandis qu’elle commençait à frémir, elle glissa son index vers son sexe, doucement, prenant le temps de l’attente. Elle suivait le sillon de ses lèvres, posément, mais elles demandaient davantage, alors Maria remonta lentement sa main, en gestes mesurés, tantôt appuyés, tantôt plus légers. Contenant son envie d’entrer en elle en pensant à son membre à lui, elle joint son majeur à son index pour glisser sur ses petites lèvres engorgées. Elle se mit à les écarter délicatement comme s’ouvre une corole de rose sous la chaleur du soleil. Enserrant son sein avec plus d’emprises, elle ouvrit la bouche et lâcha un premier soupir en humectant de sa langue sa lèvre inférieure qu’elle mordilla dans la foulée. Elle commençait à se cambrer. Son bassin ondulait sous les mouvements de ses doigts. Ses lèvres s’imprégnaient du nectar de sa rose. Elle s’ouvrait, allant chercher son eau lubrifiante à l’ouverture de son vagin. Son souffle s’accélérait. Tout son corps se mouvait en une danse charnelle, sensuelle. Son cœur suivait, s’emballait. Il se contractait comme les muscles de son périnée. Elle tressaillait en mouvement, plus alangui encore et encore à mesure que son clitoris s’élevait. Sa fleur s’écartait encore tandis qu’elle lissait son bouton, se malaxait la poitrine. Elle ne respirait plus, mais inspirait bruyamment par sa bouche qui se desséchait à mesure que suintait le miel autour de ses doigts, autour de son orifice qui se dilatait de plus en plus. Des vagues ininterrompues de plaisir se joignaient et accompagnaient ses gémissements qui lui donnaient le vertige. Elle écarta ses jambes et les faisait monter l’une à l’autre en alternance, renforçant la friction de ses doigts. La paroi de son vagin s’électrisait des signaux que son clitoris envoyait, préparant la pénétration. Elle lâcha son sein et s’empara de son sextoy qui l’attendait patiemment. Il était sa gourmandise de substitution. Il était la verge dressée de Gabriel. Tout en continuant sa masturbation, elle approcha le gland nervuré de son jouet vers son sexe qui n’était plus qu’un océan de plaisir. Elle tâtonna pour le lubrifier de sa cyprine comme elle aurait fait en contrôlant le membre turgescent de Gabriel. Toc, toc, puis-je entrer ! Mais, vas-y hurlait-elle intérieurement, tout en se retenant encore, comme il l’aurait probablement fait lui-même afin de l’exciter toujours et encore. Elle sentait bien qu’il était de ce style d’homme à tout faire pour procurer davantage de plaisir à sa partenaire. D’être à l’écoute de son plaisir, de ses besoins, de ses sens. Puis ne tenant plus, elle entra en elle, accompagnant le mouvement de sa main, son bassin, ses hanches, ses reins. Elle cria son plaisir qui lui revint en écho, répercuté par les murs de sa chambre. Elle allait et venait en changeant le rythme, en modifiant la direction de la pénétration. Gabriel était là. Son plaisir rauque résonnait en elle, en ses oreilles. Elle pouvait sentir son parfum, son corps sur le sien, son membre érigé gorgé de son plaisir pour elle. Elle le sentait plus intensément en elle. Ses doigts sur son clitoris allaient et venaient, stimulant toutes ses zones érogènes, elle s’inondait d’un plaisir qu’elle lui dédiait en pensée. Elle n’était plus que souffle, chaleur et humidité. Elle ne faisait plus qu’un avec tous ses sens. Elle n’était plus qu’un plaisir immense qui éclata brusquement en une violente décharge qui secoua tout son corps en un spasme ruisselant. Elle exultait en un long orgasme, le second après s’être longuement stimulée avant la pénétration. L’orgasme intense, puissant, pulsait au travers elle, lui dessinant un visage, un regard, un corps. Gabriel.
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