Et si les torts étaient partagés !

Il se débat, tonitrue, gesticule, geint, vocifère et se défend en tentant de pointer du doigts les aberrations d'une situation dans laquelle Ubu et Kafka auraient eu à maux dire. Il attaque, affabule, égratigne (?), griffe (??) et mordrait presque mais ne lâchera jamais le morceau ; en un mot elles étaient consentantes et même de leur propre chef, elles ont tout fait pour se servir goulument sur la bête déjà écorchée avant même d'atteindre l'hallali salvateur. Pas besoin de curée pour finir par donner...

La réalité pourrait être toute autre, chacune de son côté elles auraient abusé de lui. Niqué le Damien, violé par deux meufs, une honte difficile à conjuguer avec une situation déjà ô combien surnaturelle. Forcé de s'exécuter, d'entrouvrir les jambes pour baisser le futal (écartelé bonhomme), pour subir leurs sarcasmes sur l'inattendu de la situation, supporter, entrevoir, saillir en douceur et très saillir de doux leurres, jusqu'à s'inventer une exultation et finalement y croire !

Ce n'est pas l'envie qui lui aura manqué à notre grand manipulateur, mais c'est la manière et c'est la méthode ! Damien n'a jamais été un manuel. Ca se saurait. A l'UDF à peine arrivé, on l'avait "chargé d'études", alors qu'il ne pouvait physiquement pas les supporter.

Abad, quoiqu'on en dise n'a jamais été outillé pour subvenir à ses besoins, même les plus primaires A ses basques un aidant dévoué tente de compenser ses défaillances tant il lui est impossile de bricoler de ses dits doigts, même quand on peut compter sur des embryons de doigts donneurs...

Ou t'y es ou pas, là est la question !

Damien a le cric mais pas la manivelle, l'intention mais pas le savoir-faire et quand il a la parole il ne peut y joindre le geste. Un handicap impossible, dévastateur, désespérant. Comment violerait t'on dans ces conditions sans l'aval d'avaleuses patentées ?

A ce stade du raisonnement, nul ne peur nier l'ingéniosité de certaines drôlesses pour arriver à leurs faims et le raisonnement tenant debout, nôtre homme serait-il innocent de ces dits faits ou de ces non-gestes ?

Par une récente "brève" de mon cru, il a été démontré qu'en position de fellation un simple mouvement d'appuie-tête donnerait le bon axe pour qui voudrait s'enivrer d'une giclée d'eau-de-vit rédemptrice. Là est certainement sa faute, là serait-il coupable. Mais messieurs le juges, que lui resterait-il donc à couper ?

Il se dit qu'Abad se promenait avec un couteau suisse (outils pliables rentrant dans le manche) : un tourne-vices, un décapsuleur pour faire sauter des rondelles, un tire-bouchon pour entortiller les fillettes de l'année comme les dames-Jeannes passées, un cure-dent pour maintenir un sourire forcé, un poinçon pour percer dans la politique ; un ouvre-boîtes : sésame pour ses sorties nocturnes et une lame pour couper court à toute discussion ; peut-on pour autant blâmer les possesseurs de couteaux-suisses, de s'être dotés d'aides aussi performantes pour piquer l'intérêt de bricoleuses acharnées ?

Pour en finir avec notre quidam, ce couteau salvateur, comment faire pour l'ouvrir ? 

Avec ou sans l'aidant !

Dessin de couverture de Chaunu

dessin ; couteau de marque Victorinox