

régénération vitale
Questo è l'ultimo articolo che puoi leggere questo mese senza essere registrato.
Per superare il limite e sfruttare appieno le nuove funzionalità, accedi o crea un account facendo clic qui sotto: è gratis!
Accedi
régénération vitale
À la lueur d’un étrange éveil, je vagabonde. À l’essence de mon être devenu papillon, par monts et par vaux, je m’achemine. Je brave l’Éphémère d’un jour autre. Je découvre divers continents. Certains semblent en suspens tel un coucher de soleil inachevé. Une acre fumée noire voile l’horizon. Je me perds un instant en des songes funestes.
Au passage d’un détroit, je côtoie une petite algue verte. Spirituelle, elle demeure aux frontières du réel. Elle se meurt de soif. Égarée en des dunes lunaires, elle rêve d’oasis.
Je l’abreuve d’eau, d’un papillon suave et délicat.
Repue, à l’éclat d’un soleil d’or, elle renaît et rejoint le jardin des océans. En une algue rubiconde, elle pare désormais les coraux d’apparats brillants.
À la chaleur des volcans sous-marins, surgissent en des chambres magnanimes des raies Manta ; Le temps se fige et s’égare. La mémoire du monde frémit. Un crépuscule vermeil se profile. Les siècles se confondent alors. Des âmes vertueuses d’illustres disparus émergent. Un parchemin vieux de 10 000 ans s’émeut. Arraché à d’humbles rêves de réconciliation, il hante l’espace des flots amers. De violentes bourrasques balaient l’horizon en quête d’une nature identitaire. Le souffle saccadé de l’instant s’agite.
Néanmoins, du cœur incandescent, jailliront des terres neuves aux courbes encore fumantes. Les âmes anciennes, portées par le vent des siècles, murmureront des chants d’espérance. Le parchemin déposera des signes de paix et de promesses oubliées. Sous les flots apaisés, les récifs se pareront de coraux naissants, les abysses s’illumineront d’algues phosphorescentes. Un monde inédit s’ébauchera et la mémoire du monde, longtemps figée, s’épanouira en germe d’avenir.
Aux aguets, les saisons se révoltent aussi pour renaître. Elles rêvent de réunir les mondes. Au paradis de naguère, elles songent :
" L’automne, dont les feuilles mordorées tapissent l’âme, se noient en des chagrins de boue. Puis, l’hiver au blanc manteau n’est plu. La pluie blanchie d’étoile, triste, se liquéfie en brume grisâtre. Lorsque l’été, paré de bois aux frondaisons jaunis, se meurt, seules de folles fougères, façonnées par des vents équatoriaux, résistent. Des arbres millénaires pour certains dénudés patientent silencieux mais dignes. En des sols arides, ils puisent la résilience du désespoir."
C’est alors que des flammes au loin colorent le ciel de pourpre. Des conifères, à la jeunesse volée, râlent d’agonie. Les hôtes des lieux, terrifiés, sombrent dans la folie. Sous un brasier d’ardente chaleur, ils quittent le vieux continent.
Enfin, le tonnerre gronde, les flots de pluie raniment les terres rêches et infertiles. Un plant de coquelicots submerge les lieux en messager de l’espoir. Une litière végétale pare le sol de pousses prometteuses. De jeunes abeilles épousent des fleurs champêtres. À l’aube d’un autre été, c’est la renaissance du Vieux Monde.
Tous ces silences terrifiants bousculent la conscience des « grands hommes » en un ultime défi. L’humilité d’hommes sages instruit alors de nouveaux horizons. L’illusion de siècles hybrides à tendance mégalomane s’estompe. Les particules meurtrières se pulvérisent en pénitence. L’inframonde se réjouit.
En papillon serein, je poursuis alors ma route là où la mort n’existe plus. L’alchimie de la création stellaire se perpétue. C’est le retour des jours heureux.

