Le Plongeur
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Le Plongeur
« Toi ! Voyageur né, l’œil entraîné à l’art martial de l’errance,
Tes pas tracent sillons et tranchées qui s’effacent
Comme une encre de mémoire qui a de l’eau la transparence,
Du vin la gorgée insatiable et la folie vorace.
Ta bouche est de brume, de braise tes yeux,
Une guerre contre le temps ronge ton cœur indocile,
Tu doutes encore de voir des pays doux, de grandes îles,
Les mains remplies de terre ton regard vers les cieux.
Toi ! Plongeur né pour la mort, vaste mer grise où l’on se tait,
Ne retiens tes larmes, sois l’homme antique que j’aimais,
Les soirs nostalgiques, quand mon cœur paisible et sourd
Parvenait illuminé à lécher le soleil de l’amour.
J’admirais ton courage, ton cœur d’homme fier,
Ton doux orgueil et ton désir au bras de fer.
Plonge ! Noir et volontaire, jette ton corps comme une pièce d’or
A la fortune ! Et nagent tes yeux despotiques vers cette grise mort."