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Page du journal d’une monomaniaque

Page du journal d’une monomaniaque

Pubblicato 1 set 2024 Aggiornato 18 set 2024 Poetry and Songs
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Page du journal d’une monomaniaque

*

Est-ce que ce que j’aime me détruit ?

Ou est-ce que je détruis ce(ux) que j’aime ?

Allons-nous mutuellement nous détruire ?

Je crois que je préfère encore cela à la froideur de l'indifférence 

J’ai envie de te pousser dans tes derniers retranchements

Je veux que tu souffres comme moi je souffre 

C’est puéril, je le sais bien  

J’ai presque envie que tu me frappes 

Ou que tu m’embrasses 

C’est un peu antinomique 

Tu me regardes 

Mais je ne te vois plus

Les ténèbres, lentement, m’engloutissent

Elles m’aspirent comme le siphon d’un évier happe l’eau

Je sens mon cœur se cristalliser

Avant de se rompre 

Oh non… 

Mes pensées sont fragmentées, désorganisées 

Incapacité à penser 

Incapacité à parler 

Incapacité à… vivre ?

Borne mentale

Tout est sombre

Je sens le corbeau noir se poser sur mon épaule 

Ah tiens tu es revenu toi ?

Je me sens partir 

Loin des vivants 

Loin de toi

« Non je ne viendrai pas » 

Ce sont les mots que tu as prononcés

Ceux qui ont suivis, je ne les ai pas entendus 

Tes lèvres s’agitent mais je n’entends qu’un bruit sourd 

Celui de mon cœur qui tape à m’en déchirer le tympan 

Si tu posais ton oreille contre ma poitrine, tu l’entendrais toi aussi

Je ne sais que faire de mon corps 

Il m’est étranger

Lourd 

Insupportable

Je voudrais hurler, hurler à n’en plus finir

Si je commence, mes hurlements ne s'arrêteront jamais

J’aimerais que les larmes jaillissent 

Je voudrais être capable de te parler 

Mais le rouage s’est arrêté 

Le mécanisme est bloqué 

Le temps s’est mis sur pause 

Tic Tac 

Tic Tac

Tic Tac

Je crois que les minutes ont défilé 

Ou n’était-ce que les secondes ? 

Pourrais-tu me serrer dans tes bras ? 

Rien que quelques secondes infinies 

J’ai envie de sentir ton corps contre le mien 

Des désirs, j’en ai moult lorsqu’il s’agit de toi 

Apathique je contemple la scène de l’extérieur 

Et ce foutu tapis bleu qui semble me narguer

J'aimerais que vous disparaissiez ; toi, ton tapis bleu, ton t-shirt océan et tes yeux azur

Trop de lumière 

Trop de trop 

Trop de toi 

Trop de moi 

Trop de nous 

J’aimerais tout fracasser autour de moi 

Pour que tu sentes comme tu m’as brisée moi

J’aimerais te dire que, oui, bien sûr, je comprends 

Mais je ne veux rien t’accorder

Alors je te punis avec mon silence 

Les rares mots qui franchissent mes lèvres sont tantôt froids, tantôt secs 

J’ai envie de te faire mal, même si ça me brise le cœur d’être aussi détestable avec toi

Terrible corps-à-corps, presque sensuel

Je me suis échappée dans la cage d’escalier 

En proie aux dangereuses oscillations de mes émotions

J'ai peur de tirer à l'aveugle et de faire trop de dégâts

Tu n’as même pas essayé de me rattraper 

Un geste de ta part aurait pu tout changer, mais tu n’as rien fait 

En pilote automatique, je suis revenue 

Tout est mélangé 

La colère, la tristesse, la déception, la lassitude, le désespoir, le désir, l’envie 

Mes émotions se mêlent dans une centrifugeuse

Smoothie fraise-colère ou bien gingembre-tristesse ?

Ce face à face me donne envie de m'ôter la vie

J’en vomirais presque 

Honnêtement, je suis épuisée exténuée 

Mais paradoxalement je n’ai pas envie d’être loin de toi 

Je voudrais rester près de toi 

Je l’avoue, je t’ai invité car je voulais briller pour toi ;  rien que pour toi

Je voulais que tu n’aies d’yeux que pour moi 

Je voulais peut-être que tu m’aimes un peu beaucoup, il est certain  

Un échange en dehors de ces 4 murs

Mais tu as tout balayé d’un revers de la main ; mes espoirs, mes rêves et mes aspirations

J’ai abandonné ma fierté et j’ai laissé éclater mon désespoir — recouvert d’une somptueuse couche de colère 

Si tu pouvais voir à travers mes organes, tu verrais combien mon cœur malheureux pleure

Pourquoi ? 

Pourquoi est-ce que tu ne veux pas de moi ? 

Pourquoi ne peux-tu pas m’aimer ?

J’ai envie de te secouer comme un prunier 

J’aimerais te dire que c’est toi qui me maintiens en vie parfois 

Mais que c’est toi qui me consumes également

Terrible paradoxe

L’équilibre se rompt néanmoins, je crois 

Tu peuples mes nuits tu es l’objet de tous mes désirs inavoués ; de mes fantasmes cachés 

Et lorsque je suis seule mes doigts descendent lentement et soulèvent la dentelle blanche de mes sous-vêtements 

C’est un peu comme si tu étais avec moi dans ces draps que tu soulevais ma jupe  

Mes pupilles se dilatent le vert de mes yeux disparaît 

J’imagine tes doigts dans ma bouche

Ta bouche sur mon corps 

Mon corps que j’ai envie de te montrer 

Que je touche, un nombre indécent de fois, en pensant à toi

Tu m’enivres mais demain j’aurai la gueule de bois

Je n'ai aucune libido, sauf lorsqu'il s'agit de toi

De toi que je ne peux pas avoir

Misère 

J’aimerais que tu me fasses l’amour ; qu’on en finisse

Entre euphorie et douceur entre intensité et tendresse

Un violent plaisir

Mes cheveux sont collés à mon front trempé de sueur 

Si tu glissais ta main sous mon corsage, tu sentirais comme ma peau brûle

Je m’abandonnerais à toi sans hésitation 

Avant chaque séance, je choisis soigneusement mes tenues

Je fais toujours en sorte d’être jolie pour toi 

J’ai envie que tu me regardes 

J’aime tant entendre ton rire, c’est pour cela que je préfère les séances remplies d'humour

Ces derniers temps, en revanche, les séances ont été pénibles 

Autant pour toi que pour moi 

Cela m’attriste, mais tu m’as fait tellement mal 

Les psy appellent cela le transfert 

J’appelle ça un sacré désastre, putain

Le transfert

Il peut revêtir de multiples formes, tout comme le métamorphe

Je crois bien te les avoir toutes fait vivre ha ha ! 

Seulement voilà ; je n’écoute plus, je suis devenue intenable 

Trop instable trop amoureuse 

Tu le sais bien 

Que je t’aime trop 

Que c’est perdu d’avance 

Que mes sentiments pour toi ont pris trop d’ampleur 

Maintenant, puisque tu ne veux pas de moi, il te faut me libérer

Je n’y arrive pas, je n’ai pas la force de te quitter 

Cependant, je n’ai pas envie que tu me quittes

Ambivalence 

J’ai envie que tu veuilles me garder auprès de toi égoïstement

J'ai envie de t'appartenir, moi qui pourtant revendique ma liberté haut et fort

Je ne sais plus quoi faire pour ne plus être triste 

Pour ne plus penser continuellement à toi  

J’aimerais que tu laisses tomber ta posture de psy que tu vives

Que tu vives avec moi

Que l’on s’essaie à quelque chose de nouveau 

J’aimerais que tu me séduises, en dehors de cette pièce 

Que tu me considères comme une femme et non comme la patiente 

Tu apaises mes démons intérieurs 

Alors j’aimerais apaiser les tiens 

Est-ce si inconcevable que ça ?

Je veux te rendre tout ce que tu m’as donné 

Tu as fait pousser des fleurs dans mon cœur alors qu’il n’y avait que des tempêtes 

Mais je me sens coincée 

Peu importe le sens dans lequel je tourne le problème, je ne trouve pas de solution 

Je ne sais comment clore ce texte 

Je vais peut-être simplement m’arrêter là ou bien ici  

Peu importe 

Je t’ai livré une partie de mon essence, sans fioriture 

S’il te plaît, avant de répondre, je te demande juste de ménager mon petit cœur 

 

Musiques : Drowning (remix ) - Vagues003 (slowed + reverb)

I was only on Temporary - my head is empty

The perfect girl (instrumental) - Mareux

 

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