Chapitre 4 : dernière ligne droite
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Chapitre 4 : dernière ligne droite
La dernière escale, avant de pouvoir enfin profiter de l'air frais de la montagne, accompagnée de ses habitants, les animaux. Sarah n'arrivait pas à poursuivre ses séductions avec autant de plaisir qu'auparavant. Bien qu'elle eût l'occasion de se repaître de ses partenaires d'un soir, elle s'arrêtait toujours avant d'aller trop loin avec eux. De simples baisers bon enfant, et elle retournait à ses quartiers. Seule une personne occupait désormais son esprit, le beau jeune homme de la pension familiale. Puisqu'il en était ainsi, elle le retrouverait sur son lieu de vacances, au fameux hôtel.
Au bord de la mer, elle observait le bateau censé l'emmener de l'autre côté de la rive, celle où se trouve Victor. Elle avait la journée entière pour se prélasser. Sarah marchait donc pieds nus, sur le sable adoucit par le vent, et réchauffé par les rayons du soleil. Cette légère brise permit à sa longue chevelure noire de s'envoler librement autour de sa tête, avant d'atterrir sur son visage. D'une main, elle la retira soigneusement, tout en les caressants. De son autre main, elle roula ses mèches soyeuses en repensant à son perturbateur. L'idée de pouvoir à nouveau ressentir sa présence, se nourrir de ses paroles profondes et pertinentes, la plongeait dans des situations imaginaires, extraordinaires. Elle commença à parler seule, à voix haute, sans personne pour l'interrompre :
« Et si c'était vraiment lui, la personne que je recherche désespérément depuis tout ce temps ? Et si c'était lui, l'amour de ma vie ? Ai-je réellement le droit d'être heureuse avec cet homme ? Si c'était le cas, nous ne nous serions certainement pas quittés à cette pension. Mais si nous sommes destinés l'un à l'autre, je n'ai plus à m'en soucier. Un homme sensible, mais à la fois sûr de lui. Un homme qui a su se relever de ses difficultés en restant doux avec les autres. Ai-je le droit de vivre avec un homme aussi humble ? Serai-je à la hauteur de sa valeur ? Si je pouvais enfin avoir une relation saine qui me rendrait heureuse, j'aimerais que ce soit lui. Le père de mes futurs enfants. Mais qu'est-ce que je raconte ? Je ne le connais même pas, et je suis déjà accro à ce beau gosse. Il faut absolument que je le retrouve. Ne serait-ce que pour en avoir le cœur net, si ce n'est qu'une folie passagère. Nous pourrions discuter de notre futur. Non, non. Il faut que j'arrête de rêver de la sorte, je pars en live là ! », termina-t-elle, en se secouant la tête de droite à gauche, se rendant compte qu'elle se contredisait elle-même.
Quelques heures passaient sans qu'elle ne s'aperçût du temps écoulé. Sortant de cette douce torpeur remplie de scénarios irréels, la nuit tombait déjà. Les lumières des projecteurs de son moyen de transport venaient de s'allumer. Elle avait l'impression d'avoir à peine cligner des yeux. Le temps passait si vite dans ces moments-là. La jeune femme rentra à l'abri de l'obscurité, afin de passer une bonne nuit de repos. Sarah ne voulait pas s'endormir pendant le trajet, en pleine mer, au risque de rater une vue magnifique ou une rencontre inopinée avec de merveilleuses créatures marines. Sentant la raison la quitter, elle dormit à poings fermés jusqu'à l'aube. Ce jour-là, elle avait, en effet, pu profiter d'une vue à couper le souffle, pendant tout le voyage.