Chapitre 2 : une escale chaleureuse
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Chapitre 2 : une escale chaleureuse
Sarah faisait une petite escale de plus, dans une sorte de pension familiale, où la chaleur humaine était de mise. Elle faisait connaissance avec les habitants des lieux. Parmi eux se trouvait un beau jeune homme aux yeux verts. Sarah pensait qu'il devait avoir 28 ans, tout comme elle. Celle-ci avait bien pris le temps d'admirer ses cheveux frisés, d'un blond naturel et assez épais. Elle se voyait les caresser lentement, une fois qu'il serait dans ses filets de velours. Il ne parlait pas beaucoup, mais semblait observer le comportement des personnes aux alentours. Après quelques instants, il avait enfin posé son regard sur Sarah. Il prit un petit temps de pause sur le tatouage du troisième œil au niveau du front de la jeune femme. Elle se sentait observée, mais se gardait bien d'en faire de même, au risque de paraître trop facile. Elle voulait utiliser ses charmes avec stratégie. Chasser avec calme et sensualité. Trouver la bonne personne signifiait pour Sarah de ne pas se laisser envahir par n'importe quel inconnu pouvant correspondre à ses critères, sans avoir pu explorer plus en profondeur la personnalité d'un potentiel candidat.
Avec assurance et sans exagérer, Sarah ne se languissait pas d'étendre ses prouesses professionnelles, devant un public éprit par ses paroles. Aussi bien de ses chutes, que de ses succès, celles et ceux qui lui permettait d'avancer dans sa vie. L'homme aux airs timides semblait également intéressé par son parcours de vie tumultueux. Intriguée par la cicatrice sur le visage du jeune homme, elle ne pouvait s'empêcher de lui en demander la cause, sans vouloir le mettre mal à l'aise. Peu confiant au départ, il finit par raconter des bribes de son histoire, mentionnant le fait de s'être fait trahir par son meilleur ami durant son adolescence, entre les mains de personnes très mal intentionnées. Vendre son amitié pour espérer obtenir une vie confortable. Sans entrer dans les détails, il préférait changer de sujet en affirmant passer une bonne journée jusqu'à présent. Sarah se sentait gênée d'avoir fait ressurgir de mauvais souvenirs d'enfance, et avait suivi le mouvement, en parlant de vacances.
D'habitude confiante, Sarah n'osait pas faire le premier pas vers l'homme qui semblait avoir un passé assez lourd, s'étant présenté sous le nom de Victor. Après tout, elle ne l'avait pas mis dans de bonnes conditions pour espérer le conquérir. En pleine dégustation de spiritueux, elle repensait à sa propre enfance, qui était loin d'être très joyeuse non plus. Elle se souvenait de toutes les attentes excessives que sa famille avait envers elle. Faire ceci pour devenir cela. Non seulement elle n'avait droit à rien, mais il fallait donner tout ce qu'elle avait, en plus de tout réussir. Une esclave des temps modernes. Le jour de ses 18 ans, sans l'aval de ses parents, elle partit avec le peu d'affaires qu'elle possédait. Tout n'était évidemment pas tout rose, mais elle se sentait libérée de ses chaines à ce moment-là. Elle ne regrettait en rien cette décision jusqu'à aujourd'hui.
Perdue dans ses pensées, la jeune femme sursauta en sentant une pression proche d'elle, sur la balancelle sur laquelle elle flânait depuis plus d'une heure. C'était Victor, venu pour trinquer avec son verre de rhum. Sarah ne s'y attendait pas après la conversation gênante récente. Elle ne pouvait que sourire nerveusement, en trinquant en retour, pour ne pas le plonger dans une nouvelle situation embarrassante. D'un rire discret, il entama la discussion :
— Je dois vous avouer que vous êtes très intéressante. Vous sembliez si entreprenante avant que je ne parle de mon passé. Je peux me tromper, mais vous n'êtes pas comme toutes ces femmes qui abusent de leur charme pour séduire coûte que coûte leurs proies, et à déblatérer leurs blandices. Vous avez ce petit quelque chose qui réussit à me fondre le cœur.
Sarah, prise au dépourvu, ne savait pas du tout comment réagir. C'était bien la première fois que cette situation lui arrivait, et ne pouvait s'empêcher de rougir. Ses fines oreilles ne pouvaient s'en cacher, ce qui amusa le jeune homme, se rapprochant progressivement d'elle. La jeune femme n'avait jamais été aussi nerveuse, et posa immédiatement son verre sur la table. Victor s'arrêta à son tour pour ne pas l'effrayer, et s'excusa pour ce malentendu. Elle avait perdu de son assurance et bafouillait qu'il n'avait pas à le faire, puisque c'est elle qui réagissait pour la première fois de cette manière. À ces mots, un sourire en coin s'afficha sur le jeune homme. Dans un élan de fougue, il posa ses lèvres sur celles de la jeune femme, incapable de le repousser. Elle n'y pensait pas. Au contraire, elle enchainait ses actions, comme pour poursuivre une pièce de théâtre prévue depuis quelques semaines déjà. C'était bien cela. La chose qu'elle recherchait depuis des années à changer de partenaire. Cette émotion qu'elle traquait sans le savoir. Son corps brûlait de désir, son âme suppliait cette passion, son mental poursuivait ce moment, dans le but de l'emprisonner pour l'éternité. Bref, mais intense. Elle voulait continuer jusqu'à en perdre pied, toute la soirée, toute la nuit. Elle se laissa complètement aller aux actions de Victor. Elle se laissa aller, entièrement, avec vulnérabilité. Victor s'arrêta en ricanant, la laissant sur sa faim, sans qu'elle puisse comprendre ce qu'il se passait :
— Pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? Pourquoi déclencher ce flot d'émotions en moi, si c'est pour finir aussi brusquement ? ne pouvait-elle s'empêcher de lâcher, pendant que Victor ramenait son verre vide vers l'évier commun de la pension familiale.
— Avant de continuer, je vous demande de réfléchir sur ce que vous voulez réellement. Des ébats torrides à réveiller tout un régiment, pour une seule et unique nuit ?
La première question semblait travailler le mental de Sarah, laissant un blanc de quelques secondes qui semblait une éternité. Il poursuivit sur sa lancée, son verre à peine lavé :
— Ou un amour basé sur la confiance, le véritable amour, où on se confie nos petits secrets, nos aspirations, nos faiblesses, nos forces, non pas en une seule nuit, mais pour toute une vie ?
Ses paroles furent comme un électrochoc pour Sarah qui s'était habituée aux coups d'un soir. Il est vrai qu'elle pensait à s'engager, en trouvant le bon partenaire, mais elle n'avait jamais imaginé que ce genre de choses pouvait se produire de cette façon. Du moins, pour elle. Le jeune homme, remarquant sa réflexion intense, décida de la laisser cogiter en assurant que la nuit portait conseil. Après avoir donné un baiser sur le front, il retourna dans sa chambre, laissant Sarah seule dans ses pensées.