The Apartments – Un trésor austral - In And Out Of The Light- 2020
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The Apartments – Un trésor austral - In And Out Of The Light- 2020
Photo © Anastasia Konstantelos.
The Apartments : un groupe que l’on suit toute une vie durant ; il y a pratiquement trente ans de cela -une vie en somme, la sienne comme la nôtre, je découvrais l’œuvre au noir –et pourtant par certains aspects si lumineuse- de Peter Milton Walsh.
Pour moi, ce fut dans le désordre, je pris en cours son deuxième album « Drift » en 1992, lors de sa sortie et rejoignis enfin le premier esquif en 1994 -alors réédité par New Rose- ce trésor fabuleux qu’est « The Evening Visits....And Stays For Years » qui sortit initialement en 1985.
Tous ces albums au fil des sorties et de la vie de PMW, dérivèrent du continent austral à Brisbane et entre Londres et New-York pour enfin rejoindre nos côtes - la France étant le pays qui sut le mieux accueillir ce « songwriter » unique et sa pop brillante, douce, profonde, d’une beauté fragile, dramatique et tendre à la fois, jusqu’à atteindre l’indicible.
« Drift » 1992,
S’ensuivirent au fil de sorties
« A Life Full Of Farewells » (une vie pleine d’Adieux) – 1995,
« Fête Foraine » - 1996,
Apart (son album trip-hop) – 1997
18 ans se passèrent sans nouvelles de lui jusqu’à ce magnifique opus –son avant dernier album que l’on n’espérait plus voir s’échouer sur nos rivages- ce fut « No Song No Spell No Madrigal ». 2015
« En 2015, Peter Milton Walsh, la plume et la voix du groupe australien, mettait fin à 18 ans d’attente en dévoilant sur le label Microcultures, No Song, No Spell, No Madrigal. Un album de deuil et d’adieu, déchirant à bien des égards, empreint surtout d’une beauté et d’une pudeur ineffables. »
Portail internet de son label de distribution en France Talitres
Et enfin Last but not Least «In and Out of the Light »2020
En écoute intégrale ici :
« L’enregistrement de In and Out of the Light, le septième album studio de The Apartments, débute à Sydney mi-2019 où résident Peter Milton Walsh et Eliot Fish (basse), et se parachève en début d’année, quelques jours avant le début du confinement en Australie. Entre temps en France (Natasha Penot et Antoine Chaperon) ou à Londres (Nick Allum), diverses pièces instrumentales furent enregistrées, pour finalement rejoindre les compositions. »
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Quelle belle œuvre en soi et quelle sensibilité incroyable, celle-ci développe au fil de ses tomes. Ses albums sont tous essentiels, différents dans leur structure, allant de la nudité à une richesse folle, traçant des chemins et des parcours où ce qui semblent être parfois des boucles électroniques s'en vont se mêler à l'organique...
Ils proviennent du cœur de PMW et représentent à chaque fois une étape existentielle et artistique pour ce musicien unique. Ce n’est pas une musique égotiste mais humaine oh combien et qui touche donc à l’universel.
Ces albums sont pareils à des phares qui éclaireraient les ténèbres environnantes. Amicaux, remplis de pierres précieuses et de gemmes, à loisir, s’épanouissant et offrant leur comptant de mélodies caressantes au fil des écoutes et qui demeurent –même après la dernière note entonnée- ancrées dans nos tympans.
Chaque album possède sa pâte, la voix déjà et surtout qui, au fil des années, devient encore plus profonde et rocailleuse, celle-ci s'accrochant pour ne plus vous lâcher. Des cordes vocales qui résonnent, développant autour d’harmonie et d’une ribambelle de notes, une mélancolie aux atours chatoyants où même lorsqu'il évoque la perte de son fils, Riley en 1999 (auquel il donnera le nom de sa structure phonographique, Riley Records), c'est l'humanité de l'homme qui sourd avec cette profondeur si particulière et non de simples gémissements.
Alors oui, sa musique ne cesse de nous hanter mais les fantômes de Peter sont loin d’être inamicaux (bien au contraire) et c’est le propre des grandes œuvres ; elle nous aide à supporter ces vicissitudes existentielles qui peuvent nous cerner et qui sont si difficiles à chasser au fil du temps passant.
Ses chansons sont comme des passerelles, elles permettent d’emprunter les chemins de vie où certes la mélancolie règne mais sans cette noirceur qui lui serait propre, ces habits sont faits de pourpre et d’ocre et peu à peu illuminent de leurs feux ces soirs solitaires mieux encore qu’un feu de cheminée.
“In And Out Of The Light…
Une seule écoute a suffi pour cet opus et la magie est revenue, royale et resplendissante. Seulement huit titres mais tous essentiels.
De Pocketful Of Sunshine à Fading Light aucun temps mort…
L’album est semblable à la pénombre légère d’un soir d’été où les fantômes baguenaudent et où les regrets, se mêlant aux réminiscences troubles et délicates, vous effleurent puis se révèlent dans cette transparence à peine troublée par un ciel entre deux eaux.
Des chansons d’une beauté sans pareille, qui vous emmènent de la pénombre au crépuscule jusqu’à atteindre le lever de soleil le plus étincelant.
La musique de PMW c’est cela, elle est comme une amie fidèle dont on aurait attendu des nouvelles et qui, avec une belle délicatesse, vous enverrait ses mots tressés, doux et furieux à la fois, entraînant ses notes sur le papier blanc, glissant sa plume sur le grain souple, afin de vous conter les nouveaux périples qui ont accompagné ce temps passé sans vous.
Les notes délicates, les trompettes qui résonnent, ces mélodies qui nous semblent simples mais qui en accroche-cœur vous enveloppent l'âme. Cette simplicité orne ce bel ouvrage, un album court mais dont chaque morceau –je le répète encore- demeure essentiel, du premier jusqu'au dernier, ce sans faillir ou se détourner du point final qu'il souhaite atteindre.
Et maintenant, nous voilà esseulé, le dernier morceau vient d’atteindre son apogée, et avec lui, les notes finissantes qui résonnent encore dans nos oreilles, ses derniers mots essoufflés résonnant en écho dans notre cœur, pourléchant les plaies de celui-ci afin de l’apaiser une toute dernière fois… Et c’est d’un geste sûr, que l’on appuie sur replay afin que les notes chatoyantes s’en viennent de nouveau caresser nos oreilles -toujours éprises- en quête de cette musique surprenante et si humaine.
Voilà…
Il nous a donné de ses nouvelles et il est reparti. On attend maintenant son navire, que celui-ci aborde encore nos rivages pour nous conter ses histoires douces tendres sombres lumineuses opaques et brumeuses, nuageuses et tonnantes…