Nell Smith and The Flaming Lips - La passion de l'adolescence
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Nell Smith and The Flaming Lips - La passion de l'adolescence
Where The Viaduct Looms 2021 covers of Nick Cave.
à écouter ici en son intégralité
Les Flaming Lips nous reviennent, accompagnés d'une jeunette inconnue pour l'heure, Nell Smith, au chant qui s'empare, au détour des neuf chansons de l'album, avec toute la fougue de son adolescence, des chansons de Nick Cave et ses Bad Seeds, proposant là de belles relectures.
En voici donc un projet osé mais, autant le dire tout de suite, le pari est réussi, celui d'emmêler le chant d'une jeune fille avec des briscards comme les Flaming Lips, sans qu'à aucun moment cela ne paraisse plat.
Pensez donc ! Osez partir sarcler les terres du grand Nick, et parvenir à y glisser sa voix, parmi ces mots poignants et durs, laissant, tout le long des bords de l'opus, un chant doux mais inspiré. Et bien cela n'est pas donner à tout le monde et cela montre que la demoiselle n'a pas peur et qu'elle possède même la ressource et l'inspiration qui vont de pair avec les interprétations qu'elle esquisse ici, parfois à pas feutré, à d'autres, cela bondit davantage et le groupe à l'allant.
Alors, elle fait repartir avec les Flaming Lips, en rang resserré autour d'elle, ces chansons que nous connaissons, la plupart d'entre nous, tous par cœur, vers des contrées véritablement originales. Ce côté électronique, l'écho et la réverbération sur certains titres et ces nappes légères créent, dans l'ensemble, comme un brouillard qui distord et rend flou la clarté originelle de l'instrumentation des Bads Seeds, cela pour tous les titres choisis, ce qui entraine une belle recréation de l'ensemble.
Elle n'a vraiment pas peur, Red Right Hand pourrait être introduit chez les Bad Boys de PEAKY BLINDERS dans la série qui remis en avant, entre autre, avec leur bande son bien goûteuse, l'univers du Cave et ses mauvaises graines.
Il faut savoir qu'à l'origine, Nell, à l'orée de ses 14 ans, ne connaissait rien de la discographie de Nick Cave, c'est Wayne Cone, le leader des Flaming Lips qui l'a introduit dans ce monde méconnu, en choisissant les titres qu'ils interpréteraient avec elle, au chant; Par ce choix, Wayne avait la volonté de confronter Nell à un répertoire sur lequel elle n'aurait aucun à priori et où elle pouvait à loisir s'introduire.
Et cela fonctionne à merveille, les instruments des Flaming Lips font s'envoler des textures d'un psychédélisme aérien et pâle mais qui sait aussi entrainer un beau trouble face à la musique baroque et tendue, si nerveuse et enragée de Nick Cave; et l'interprétation de Nell sur le titre Girl In Amber de Skeleton Trees (qui fut enregistré après la mort de son fils et qui exprimait dans des mots puissants ce qu'une perte impossible à oublier pouvait créer dans le coeur d'un père) sort bel et bien des champs battus pour s'en rejoindre celui d'une relecture profonde et habitée, tout aussi fantomatique que l'originale mais avec un supplément indicible, voici ce qu'en dit Nick Cave :
Nick Cave a évidemment eu vent de l’aventure, il déclare dans une de ses Red Hand Files : « J’allais dire que Nell Smith habite la chanson, mais c’est faux, elle quitte plutôt la chanson, d’une manière que je ne pourrais jamais faire » , un bien bel hommage à l’adolescente, et ajoute, visiblement touché : « Nell montre une compréhension remarquable de la chanson, un sentiment d’impartialité à la fois magnifique et effrayant. J’adore » . La grosse radio.Com
L'original
Au final, Nell n'a pas à rougir, elle trousse bel et bien, avec sa voix qu se glisse et s'épanouit tout le long, des efflorescences vocales aux pétales colorées, et d'autres parures, parfois vives et d'autres fois plus sombres, qui nous font redécouvrir toute la beauté trouble et vénéneuse des chansons de Nick Cave, grâce aussi aux Flaming Lips qui l'accompagnent en lui laissant toute la place requise faisant émerger de son chant des souffles et des sons qui partent en volute et qui s'évaporent peu à peu, comme la fumée d'une cigarette s'évasant d'une bouche.
Sur un titre, la voix de Nell, lorsque les dernières notes s'estompent, surgit, heureuse, avec un yes : de plaisir et sur un autre c'est un beau rire cristalin qui éclate à l'orée de celui-ci. Et c'est la même chose que nous ressentons, du plaisir et de la joie pure à l'écoute de cet ouvrage. Il y a une pureté rare ici qui se fait jour, car elle s'introduit dans chaque morceau, y apportant son coeur et sa passion.
Nell Smith, 13, pictured with her cat, Colin. (Submitted by Jude Smith)
Sur le dernier titre We Know Who You Are j'ai l'impression de retrouver The Virgin Suicides aussi bien le son que les images du film de Sofia Coppola, elle a cet âge où la mélancolie peut prédominer mais aussi où c'est la force de la prime jeunesse qui fait tout oser, énoncer, donner, offrir, avec cette passion propre à l'adolescence qui nous font dépasser nos limites, oubliant pour l'instant ce que serait l'avenir.
On peut penser qu'un bel avenir se dessine pour elle.