Spécimens à disposition des jeunes filles faciles
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Spécimens à disposition des jeunes filles faciles
(Avant toute chose je vous préviens, j’ai collé des parenthèses un peu partout dans cet article.)
(La preuve.)
(Et ça n’a rien à voir avec le livre.)
(Enfin je crois.)
(Ou alors c’est freudien.)
(Bref.)
Mon choix de livres se fait selon différents critères. Je cible des auteurs que j’ai déjà lus et appréciés. Mais aussi, souvent je flâne dans les rayons d’une librairie et je laisse vagabonder mes yeux jusqu’à ce qu’un titre et/ou une couverture m’interpellent (je sais, c’est particulier comme technique, ça fait pas sérieux hein ?), puis je feuillette, et la quatrième de couv’ finit de me convaincre (ou pas) . Évidemment il y a aussi les livres qu’on m’offre, qu’on me prête ou qu’on me conseille. Et puis parfois j’entends parler d’un bouquin et ce que j’en entends éveille ma curiosité, à la radio, dans un magazine, ou même à la télé. C’est donc dans une émission littéraire d’une chaîne publique que j’ai entendu parler de Spécimens à disposition des jeunes filles faciles qui avait l’air de cumuler à lui seul plusieurs bons points : un titre original et engageant (à mon sens), des commentaires assez élogieux à son propos (dans la dite émission télé), et son auteur Virginie de Clausade qui était invitée sur le plateau avait fait preuve d’une belle répartie et d’un esprit assez grinçant et vif au cours du débat sur je ne sais plus quel sujet du moment. En plus de ça elle est jolie comme un cœur ce qui remplit mon critère « couverture qui m’interpelle » précité. Hum. Ça, c’est fait.
Avant cette émission je ne connaissais pas Virginie de Clausade. J’ai appris bien après avoir lu son livre (je le précise pour qu’on ne me reproche pas de l’avoir lu avec des idées préconçues) qu’elle co-animait avec Arthur pendant un temps l’émission Les Enfants de la Télé. Le zouave en question me filant des boutons dès lors qu’un son s’échappe de sa bouche (c’est-à-dire en permanence quand il présente un truc à la télé ou à la radio), et ayant trouvé, je ne sais pas exactement quoi choisir comme terme entre grotesque et affligeante - mettons les deux – sa reconversion en humoriste de one-man-show, le statut de sa potiche de service aurait dû éveiller mes soupçons. Maligne comme un singe bonobo, la belle blonde tatouée s’est bien gardée de coller un stick-promo « conseillé par Arthur » sur son livre, et je me suis donc fait avoir comme un bleu. On ne peut pas gagner à chaque fois.
J’aurais pourtant tellement aimé que la jolie Virginie batte en brèche mes a priori à la con et me démontre avec brio que juger sur étiquette, même a posteriori, devrait me faire honte.
Manque de bol, elle a échoué dans cette mission.
Vous l’aurez deviné, je n’ai pas vraiment été convaincu par la chose.
Alors de quoi s’agit-il ? L’éditeur présente le livre comme étant une typologie romanesque des garçons qu’une jeune fille croise dans sa vie avant de trouver le Bon. Il se découpe donc en quinze chapitres, consacré chacun à un stéréotype de ces garçons : le Populaire, le Refoulé, l’Amicamant, le Trop Parfait, le Fruit Défendu, le Pygmalion, le Spécimen Rare, l’Inquittable, le Sparadrap, la Plante Verte, l’Animal à Abattre, le Décevant, l’Artiste Politisé, etc…
Pour chacun d’entre eux, Virginie de Clausade raconte comment on le rencontre, comment on le séduit, comment la relation évolue, et comment elle finit. Une des phrases d’accroche du livre est « Si les détails varient, les catégories persistent ». Je ne voudrais pas me montrer gratuitement méchant, mais non seulement je trouve la formule bien creuse quand on s’y attarde un peu, mais surtout les « détails » dont il est question… ben j’aurais bien aimé moi, qu’ils varient vraiment ! Parce que l’impression qui prédominait ma lecture, et ceci à partir du quatre ou cinquième chapitre, c’était l’impression de relire un peu toujours la même chose à intervalles réguliers. Même les vannes et l’étalage d’humour et d’esprit caustique sont malheureusement soumis aux répétitions un peu trop voyantes (et quelque chose me dit que l’auteur ne cherchait pourtant pas à jouer dans le registre de l’humour de répétition…). Ça n’a peut-être pas été écrit pour être lu d’une traite, je ne sais pas, en tout cas c’est déjà plutôt light comme lecture, alors si en plus ça se répète…
Je ne dis pas que je n’ai pas souri à un moment ou un autre, mais dans l’ensemble je me suis… ennuyé. Ce qui, vous en conviendrez, sied mal à un petit bouquin qui se veut percutant et impertinent (il était vendu comme tel en tout cas).
Sinon, en quelques mots je peux vous résumer les catégories dont parle la jolie décolorée à la moue boudeuse (euh… la nana qui a écrit ce livre). Les femmes sont soit des filles intéressantes (entendez par là : sexualité libérée –les filles faciles du titre-, chasseuse d’homme, caractère « moi je » bien trempé, top look branché et sexy), soit chiantes (toutes les autres, surtout celles qui ont un mec, croient en l’amour, ont des amis et du coup sont ennuyeuses à mourir). Mesdemoiselles, choisissez votre camp.
Pour les mecs c’est encore plus simple : ce sont tous des connards. Lâches, bêtes, puérils, salauds, égocentriques. Pas un pour rattraper l’autre.
Voilà, j’ai résumé le livre. Alors on va peut-être me rétorquer que je n’ai pas compris, que c’est à prendre au second degré (merci je m’en doutais un peu, mais même là je trouve ça fade et creux), que c’est de l’humour grinçant (à l’extrême j’accepte si on ajoute le mot « tentative » avant), ou même que je n’aime pas parce que je l’aurais pris à mon compte (ben oui je suis un mec, donc forcément bête et égocentrique, suivez un peu au fond là !).
Mais la vérité est ailleurs (© & ™ Fox M.). La vérité c’est que ce livre est un beau produit, bien emballé et très bien vendu, ce qui ne l’empêche pas d’être plat et très convenu.
Enfin ce que j’en dis moi… ça reste l’avis d’un mâle bêta.
Cet article a été initialement publié sur mon blog : www.moleskine-et-moi.com