L'Ivresse du kangourou
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L'Ivresse du kangourou
Après Le Koala Tueur et La Vengeance du Wombat, voici le troisième opus du triptyque de Kenneth Cook consacré à ses rencontres aussi malencontreuses que loufoques avec tout ce que l’Australie peut dispenser de représentants bizarres, animaux comme humains.
Comme les précédents tomes, L’Ivresse du Kangourou est un recueil de nouvelles (dans le cas présent quatorze récits différents) qui ont le point commun de narrer les mésaventures de Kenneth Cook à chaque fois parachuté dans un coin perdu de l’Australie.
Vous aurez ainsi l’occasion de croiser au fil des histoires un kangourou qui a pris goût à la bière, et qui connaît des réveils de gueule de bois plutôt mouvementés, une autruche qui voit d’un très mauvais œil qu’on lui subtilise son œuf et qui se lance dans une chasse à l’homme pour le récupérer, un pilote phobique qui voit son cockpit envahi de lézards à collerette, un rat mangeur d’homme bien décidé à rester maître chez lui, un champion de bras de fer fan de blagues carambar, un restaurant panoramique sans fenêtre, un voleur de voiture un peu distrait, un chien sauvage furibard et un chat sauvage encore plus monstrueux, etc, etc, etc.
Sans vouloir trop me répéter par rapport aux deux recueils précédents, sachez que la recette reste la même pour ce troisième et dernier volume. Toujours le narrateur malchanceux et un peu loser, toujours des situations improbables (mais qu’il jure pourtant véridiques) et toujours beaucoup d’humour et d’auto-dérision dans le ton du récit.
C’est drôle, c’est parfois complètement WTFesque, c’est rythmé et c’est léger. Ça se lit bien et vite, cependant peut-être faut-il veiller à ne pas s’enquiller l’une après l’autre toutes les histoires, et d’autant moins les trois recueils les uns après les autres, histoire d’éviter le phénomène de répétition qui pourrait apparaître à la longue, et conserver ainsi la fraîcheur de chaque histoire. Pour qu’un trop plein ne mène pas à l’indigestion, le mieux est donc d’échelonner sa lecture en plusieurs petites pastilles dans le temps, cela augmentera d’autant le pouvoir comique des nouvelles, et aura certainement beaucoup plus d’effet sur le lecteur qu’une lecture en un bloc.
Comme ce troisième volet reste exactement dans la même veine que les deux précédents que j’avais déjà trouvés plutôt réussis, je ne peux que le conseiller également. Ça fait du bien de temps en temps de lire des choses légères, déjantées et un peu foutraques comme celles-ci. Ça déride, ça lave le cerveau de ses mauvaises pensées. Il y a une petite part de moquerie envers le narrateur il ne faut pas s’en cacher, mais comme ce dernier est tout à fait complice et consentant on peut aisément déculpabiliser à ce sujet.
Et si une fois qu’on s’est bien délassé les zygomatiques on veut repasser à du plus sombre tout en restant dans la zone de l’outback australien, on pourra toujours s’aventurer dans un autre roman, beaucoup plus noir celui-là, du même auteur, en lisant Cinq matins de trop.
Cet article a été initialement publié sur mon blog : www.moleskine-et-moi.com