Nos voisins du dessous : chroniques australiennes
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Nos voisins du dessous : chroniques australiennes
Il y a deux pays qui me fascinent par leur immensité, leur aura et leur façon de conjuguer modernité et nature sauvage, ce sont les États-Unis et l’Australie.
Après avoir lu avec délectation American rigolos de Bill Bryson dans lequel il taille amicalement un short à ce beau et grand pays qu’est l’Amérique, je me suis donc précipité pour lire ce qu’il avait à dire sur ce continent aux antipodes de tout, l’Australie.
Bien que la présentation reste la même et qu’on les trouve au sein de la même collection aux éditions Payot, les deux livres ne sont pas du tout formatés à l’identique. American rigolos est un recueil de chroniques relativement courtes et bien senties sur les States, alors que Nos voisins du dessous est un véritable récit de voyage où Bryson raconte son périple à travers le pays en découpant ses chapitres « géographiquement » au fur et à mesure de l’avancée de son voyage. D’une lecture beaucoup plus classique donc, moins aérée et moins légère on sent parfois l’auteur moins à l’aise pour les transitions que dans ses courts billets du livre précédent.
Cela étant, on ne s’ennuie pas pour autant, le rythme est simplement plus lent et Bryson prend plus de temps à décrire l’Australie telle qu’elle lui apparaît. Sur le fond la formule reste la même : on apprend énormément de choses sur cette contrée éloignée, et on mélange allègrement faits historiques, informations de première importance et petites anecdotes amusantes et instructives.
Pour nous faire découvrir le pays, Bill Bryson aime se décrire dans toutes sortes de situations où il n’est pas forcément à son avantage, et sait faire rire à ses dépends. Il manie les traits d’humour avec finesse et talent, sans jamais toucher à la vulgarité ou à l’exagération outrancière, tel le parfait anglais d’adoption qu’il est. Son récit ne se départit que très rarement de l’humour qui le caractérise et quand il le fait c’est pour aborder des sujets graves et douloureux, comme par exemple le problème d’intégration au sein de la société australienne de la population aborigène.
L’image qu’il donne de l’Australie c’est avant tout sa démesure en toute chose. Sa taille, son climat, sa végétation, sa faune et ses habitants, absolument tout semble verser dans l’extrême. On a l’impression en le lisant que si l’Australie peut par bien des aspects ressembler à un petit paradis préservé de la folie occidentale, elle peut aussi bien basculer à tout moment dans l’enfer total pour qui n’y prendrait garde en s’y aventurant à la légère.
Bryson ne donne pas de l’Australie un visage idyllique, loin s’en faut, mais malgré la somme de dangers potentiels qu’il énumère et le nombre de mises en garde qu’il nous assène, sa description de ce pays-continent et le récit de son voyage à travers les divers territoires australiens donnent une irrésistible envie de découvrir cette terre du bout du monde, loin des prospectus de papier glacé à l’intention du touriste en mal de station balnéaire. Et au-delà même des paysages hors-normes et de la faune et la flore à nulles autres pareilles, on sent que l’intérêt principal de l’auteur aura été capté par les habitants, eux aussi exceptionnels à bien des égards. La description qu’il fait des australiens laisse transparaître une vraie tendresse de Bryson envers eux, sans pour autant que sa vision et son jugement en soient altérés ou ne manque d’objectivité.
Dans un tout autre style que American rigolos, Nos voisins du dessous est une plongée très intéressante et légèrement moins centrée sur les débordements loufoques que les aventures américaines de Bill Bryson. Quoi qu’il en soit, le bouquin reste une lecture en tout point recommandable !
Cet article a été initialement publiée sur mon blog : www.moleskine-et-moi.com