Jour 9 : La Petite Fille aux Allumettes
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Jour 9 : La Petite Fille aux Allumettes
La petite fille aux allumettes, par Jean-Christophe Mojard
Dans le froid qui dévore les jours qui se consument,
Tandis que l’année meurt sous un manteau de neige,
Une petite fille, sans rien qui la protège,
N’ose rentrer chez elle où la cheminée fume.
Car elle n’a rien vendu de ses maigres allumettes,
Et la peur du courroux de son père la foudroie,
Alors, elle se blottit dans un recoin étroit,
Sous les yeux des passants qui détournent la tête.
La morsure de la nuit lui arrache des pleurs,
Si bien que, sans regret, elle gratte un bâtonnet,
Et voit dans son délire un poêle, dont le foyer,
Apporte la lumière et un peu de chaleur.
La deuxième allumette, aussitôt enflammée,
Lui dévoile une table aux mille victuailles
Qui apaisent la faim du ventre qui tiraille,
Et vient à rassasier l’estomac affamé.
La troisième allumette illumine ses yeux :
Devant elle est dressé, immense et flamboyant
Un sapin décoré, brillant, étincelant,
Dont l’étoile, au sommet, illumine les cieux.
Mais c’est la quatrième qui embrase son cœur :
Sa grand-mère apparaît dans un halo doré ;
Elle qui était la seule à l’avoir entourée
D’un amour maternel pour vaincre sa rancœur.
Alors, pour la garder dans un petit soleil,
La fillette, une à une, enflamme ses bûchettes
En un feu éphémère et gagne sa couchette :
Dans les bras de l’aïeule, elle trouve le sommeil.
Au matin les passants découvriront ce corps,
Figé dans la candeur de son dernier soupir,
Des étoiles de givre accrochées au sourire,
Comme un croissant de lune, gelé dans le décor.
La petite fille aux allumettes, par Juliette Norel
Dans une ville danoise du 19ème siècle, l'hiver déployait son virginal manteau blanc, saupoudrant les pavés des rues et les toits pentus des maisons d'une neige scintillante. Les cheminées fumaient paisiblement, laissant échapper des volutes de chaleur qui s'envolaient vers les cieux étoilés, les fenêtres des maisons brillaient de mille feux, ornées de bougies vacillantes, réchauffant les cœurs même dans les nuits les plus froides, sauf peut-être...
En cette obscure vesprée de fin d'année, une frêle silhouette semblait se perdre sous le voile blanc recouvrant tout de sa pureté glacée. Une petite fille errait sans chaussures dans les rues, essayant de vendre des allumettes. Ses pieds étaient rougis et gonflés par le froid, ses vêtements en lambeaux, et elle avait faim et soif.
Personne ne lui avait acheté d'allumettes ce jour-là, et elle n'osait rentrer chez elle de peur d'être battue par son père pour ne pas avoir rapporté d'argent. Frissonnante et épuisée, elle trouva un coin abrité entre deux maisons. Elle s'y assit, espérant trouver un peu de réconfort, un brin d’éphémérité. Le vent glacial mordait ses joues cramoisies, et chaque pas était une épreuve contre la morsure du froid. Ses vêtements en lambeaux étaient trop fins pour la protéger des rigueurs hivernales.
Pour se réchauffer un instant, elle craqua une allumette. La flamme vacillante illumina brièvement ses yeux cernés, et devant elle apparut un poêle en fonte, crachant une chaleur bienveillante. Le crépitement du feu semblait si réel qu’elle tendit ses mains gelées vers lui, mais la flamme s'éteignit rapidement, et le poêle s’évanouit dans l'obscurité glacée.
Avec espoir, elle alluma une deuxième allumette. Soudain, une table garnie de mets délicieux apparut : un rôti doré à point, des pommes de terre croustillantes et des gâteaux alléchants. Le fumet réconfortant chatouilla ses narines, et son estomac cria famine, plus cruellement encore. Elle tenta d'attraper un morceau de pain d'épices, mais la flamme mourut, emportant comme se dissipe un mirage, le festin tant convoité.
Désemparée mais résolue, elle craqua une troisième allumette. Un somptueux sapin de Noël se matérialisa à travers la fumée, décoré de bougies scintillantes et de guirlandes colorées. Les lumières dansaient, créant des ombres chaleureuses qui caressaient ses joues pétrifiées. Elle tendit les mains vers les décorations, mais l’allumette se consuma, et l’arbre disparut.
Elle craqua alors une quatrième allumette, et cette fois-ci, elle vit sa grand-mère, la seule personne qui l'avait aimée et chérie. La vieille dame souriait chaleureusement à la petite fille, et cette dernière se sentait enfin en sécurité et choyée. Elle alluma rapidement toutes les autres allumettes pour prolonger cette vision rassurante. Dans une éclatante lumière, sa grand-mère l'embrassa et l'emmena dans un endroit merveilleux où il n'y avait ni froid, ni faim, ni douleur.
Le lendemain matin, les passants découvrirent la petite fille immobile, un sourire paisible aux lèvres, figé pour l'éternité et près de son petit corps, un amoncellement d'allumettes consumées. Ils crurent qu'elle avait simplement tenté de se réchauffer. Mais ils ne savaient pas qu'en réalité, elle avait trouvé la paix, emportée par l'amour et la chaleur de sa grand-mère.
(image réalisée avec IA et retravaillée avec Canva)
Nymphilis 2 giorni fa
Magnifique duo poétique. Tant pour la prose que pour la rime. Le poème est vraiment très beau.
(updated)Juliette Norel 2 giorni fa
merci infiniment pour ce si gentil commentaire 🤍✨️
(updated)