CHAPITRE XXII
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CHAPITRE XXII
Où le maire s’inquiète
Le lendemain, après quelques instants de souvenirs sensibles, le Maire reprend totalement ses esprits et dicte des mémos et commence à rédiger le discours qu’il devra prononcer lors de la présentation de la rue Monorgueil.
Il se promet de passer un coup de fil à son correspondant de la presse régionale, pour l’informer, en amont, des termes principaux, sous le couvert de l’exclusivité.
Rien ne vaut un peu de teasing n’est-ce pas ?
En outre, cela permettra de placer ses adversaires sur la défensive.
Il est évident que le 3ème adjoint ne se laissera pas manipuler aussi aisément, il a trop d’expérience politicienne.
Mais ses alliés de circonstance ne lui font pas suffisamment confiance pour lui demander conseil avant de réagir…
Il devra lâcher quelques informations, sur la caserne des services incendie, sur l’expropriation de la supérette, le financement de la nouvelle ligne de tramway et le blocage de l’accès nord de la ville.
Et bien entendu, sur le report de construction de l’autre ligne prévue.
Les propriétaires et promoteurs immobiliers intéressés sur le trajet, en seront fort marris et avec une phrase ou 2 bien tournées, il pourra peut-être leur faire comprendre qu’il ne peut s’opposer à ce mouvement dont certains adjoints sont les inspirateurs.
Cela ne l’empêche pas de savourer le coup qu’il pourra asséner à ces « investisseurs » qu’il n’apprécie guère et qui pour la plupart ne résident pas sur la commune.
La matinée se termine et il prend le chemin du restaurant où il espère rencontrer le policier.
Dès son arrivée, il aperçoit son ami, au bar, en train de discuter, avec le patron des lieux.
Le commandant est un homme d’une cinquantaine d’années, dont le physique d’environ 1 m 80 déclare qu’il est sportif.
Son visage est cependant marqué par des années qui ont dû être éprouvantes et ses cheveux gris sont plus la marque d’âge que de sérénité.
Il est confortablement vêtu d’un jean de marque et d’un blouson de cuir qui camoufle son arme de fonction.
« Mais quelle bonne surprise. Comment allez-vous ? »
Le patron, fine mouche, intervient :
« Je vous propose de dresser un couvert supplémentaire à votre table, monsieur le Maire. »
Ayant obtenu l’accord prévu, il les installe un peu à l’écart et leur apporte leur commande apéritive.
Les quelques mots échangés démontrent qu’une connivence certaine lie les 2 hommes.
Le commandant semble, cependant, particulièrement soucieux.
A la demande du maire, il expose qu’un nouveau meurtre particulièrement violent a été commis dans la nuit et que l’info va sans aucun doute sortir dans les prochaines minutes.
« Nouveau ? » : Interroge le maire.
« C’est le second, et j’espère qu’il ne s’agit pas du deuxième… » ironise tristement le policier.
« Il y a celui du mois dernier, sur lequel nous n’avons pas avancé d’un iota. Il était tout aussi violent, mais différent. J’espère grâce, ou à cause de cela, que nous n’avons pas à faire à un tueur en série ! »
« Il ne manquerait plus que ça pour subir une pression dingue des journaux et par suite du Juge d’instruction. »
Le maire écoute les détails, sur le premier, que veut bien lui donner le policier.
Le corps a été découvert à l’arrière de la centrale d’incinération des ordures.
Il semblerait que les traces laissées sur une serrure du bâtiment puissent faire penser que le meurtrier aurait voulu incinérer le cadavre.
Il s’agissait d’une femme d’une cinquantaine d’années qui a été torturée pendant, sans doute, des jours, avant de mourir de ses blessures. Elle avait un petit carnet à spirale dans la main gauche, dont de nombreuses pages avaient été arrachées pour qu’il n’en reste que les pages vierges.
Selon les dossiers policiers, il serait possible qu’elle ait pratiqué pendant des années l’activité de call girl. Il n’y avait, cependant, jamais eu de preuve formelle. Et ce d’autant plus difficile à démontrer que l’omerta s’appliquait puisqu’elle descendait d’une vieille famille locale, avant, éventuellement, de commencer à monter…
« Le deuxième corps est celui d’un homme, d’une bonne vingtaine d’années, dont la main droite a été sciée à vif. L’hémorragie, malgré une tentative de cautérisation, a entrainé la mort.
La souffrance fut sans doute plus brève que pour la femme, mais sans aucun doute d’une intensité à hurler.
Le poignet gauche portait des pointillés sur tout le tour laissant à penser que le décès dû à l’hémorragie lui avait évité la même torture sur l’autre poignet !
Il a été trouvé chez lui, lorsque les voisins se sont inquiétés de son absence.
Les services sont en attente des résultats de l’autopsie et des analyses du labo.
Pour l’instant, mais c’est trop récent pour en déduire quoique ce soit, il n’apparait pas de lien évident entre les 2. »
Le maire indique qu’il souhaite être informé le plus complètement possible, ce que lui promet le commandant.
Les 2 convives abordent ensuite les sujets prévus et le maire obtient 2 ou 3 informations croustillantes sur le 3ème adjoint et sur le professeur des écoles.
Il apprend ainsi que son adjoint s’absente régulièrement un WE par mois et que les services auraient découvert une liaison dont le partenaire est particulièrement
discret, puisqu’encore resté inconnu, malgré l’enquête.
Normalement, il devrait profiter du WE en huit…
Quant au professeur des écoles, il y a une enquête en cours sur ses relations avec le mouvement vegan qui a tagué les 3 boucheries du centre-ville.
Le policier en profite pour interroger le maire sur les ennemis éventuels du propriétaire des 3 boucheries visées.
Comme tout bon policier, il ne croit pas aux coïncidences !!!
Par ailleurs, le maire, sachant que le commandant est un proche du capitaine des pompiers, lui fait passer le message du projet de changement d’accès de la caserne et des difficultés d’accès pour les communes du Nord de la ville.
Il fait bien comprendre qu’il se doit de conserver une apparence d’accord au projet de végétalisation.
En fin de repas, il pose une question anodine sur le gardien, Marc BERGER.
« C’est marrant que tu me parles de ce personnage. Il est particulier, et nous avons reçu toutes sortes de signalements de la part des voisins et de ses différents employeurs. »
« Il n’y a jamais eu de plainte à proprement parler, mais on sent qu’il impressionnait son entourage. Et quand je dis « impressionner » c’est un euphémisme. »
« J’ai même demandé des renseignements à la sécurité du territoire. D’ailleurs, je n’ai toujours pas eu de réponse. Je vais les relancer et je te tiens au courant. »
Ces quelques échanges et communications accompagnés d’un vin léger de Loire et d’un bas Armagnac de haute tenue, rendent plus souriant le reste de la journée.