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Rêve d'amour

Rêve d'amour

Pubblicato 28 giu 2024 Aggiornato 29 giu 2024 Historical romance
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Rêve d'amour

 

                                                                                                    Un soupçon de 1827 aux allures de Paris

 

Lettrine J majuscule

 

e vous dois monsieur de grands remerciements pour les leçons si consciencieuses que vous donnez à ma fille... Toutefois, elles ne sauraient se prolonger davantage ».

Franz fixa l’homme dont les yeux glacés le transperçaient.
Comment réagir face à cet homme fait ?
Alors qu’à dix-sept ans il avait tant à découvrir             jusqu’à lui-même.
Face à ce noble dont les ancêtres lui avaient assuré son pouvoir d’aujourd’hui.
Le jeune homme ne s’était pas douté en étant convoqué si vite à l’hôtel de Saint-Cricq après le décès de Madame la comtesse que son avenir serait ainsi scellé.
La douleur au coeur il s’éloigna sans être autorisé à revoir sa bien-aimée qui devait espérer sa venue.

Note basse sur envolée de triolets, la mélodie accélérait
toujours
plus vite

Telle sa colère qui enflait après l’insulte déguisée.
S’il y a prétendant il n’est pas question d’envisager celui qui « n’est pas né » avait décrété le comte sans égard pour le bonheur de sa fille.

Franz marchait sans voir ni les gens ni les rues.

Notes en heurt
Arpèges saccadés
Qui portaient sa souffrance sans mesure.

Caroline avait dû attendre quelques étages plus haut alors qu’il se faisait renvoyer en bas.

Dissonance de notes écartelées entre des accords noirs de croches.

Il l’imaginait penchée sur son ouvrage qu’elle devait broder depuis tôt le matin.
Sa main avait-elle tremblé autant que son propre coeur quand elle avait compris qu’un avenir commun leur avait été refusé ?

Une pause
La ronde, silence, une autre, quelques blanches palpitent doucement

versant les larmes qui ne viendront pas.

Avant la reprise vertigineuse d’un affolement de trilles.

Le chant s’amplifia tout comme l’espoir qui venait de naître …
Franz sut ce qu’il devait faire.

 

Caroline caressait l’anneau à son doigt.
Franz le lui avait offert après l’heure scandée de gammes et d’exercices. Il s’était installé à l’instrument pour en faire jaillir une improvisation dont les notes fuselées avaient empli le jour finissant.
De sa méridienne la mère de Caroline observait les deux jeunes gens : oscillait sans cesse entre sermon et compassion. Elle n’ignorait pas leur attirance plus prononcée chaque jour et redoutait les réactions de son mari.

- Il fait nuit monsieur, vous allez vous mettre en retard.

Puis sous prétexte de prévenir un valet de son départ elle les avait laissés seuls quelques instants.
Il était venu s’asseoir à côté de Caroline dans le divan et dans un élan hésitant, avait tiré un écrin de sa poche: il le lui avait tendu ouvert et s’était arrêté au moment de lui passer la bague au doigt. À l’intérieur il avait fait graver « Expectans expectavi ».
Ils avaient failli s’embrasser mais le majordome était venu rappeler l’heure.

Madame de Saint-Cricq avait été si bonne pour eux.
Même atteinte de tuberculose elle avait oeuvré pour eux. Sur son lit de mort elle avait fait mander son époux. Tendant vers lui une main amaigrie qu’il avait finalement saisi avec tiédeur elle avait osé lui chuchoter ces derniers mots :

- Ne les empêchez pas d’être heureux.

Hélas il n’avait pas respecté le voeu de la défunte.
Aussi réputé soit-il le professeur de piano n’était qu’un employé et en tant que tel devait servir la famille en apprenant la musique à son héritière.

Privilégié des salons parisiens le virtuose était très recherché et se produisait souvent le soir dans un des salons Érard.
C’était alors le premier concert auquel Caroline avait assisté.
Ses longues mains, un instant, au-dessus des touches planèrent retenant dans cette attente la respiration du public. Derrière son piano, le visage dissimulé par des longs cheveux de soie blonde qui lui descendaient jusqu’aux épaules, l’artiste entra dans une forme de transe, ses yeux couleur tempête et son visage si expressif subjuguant les spectateurs.

Même sans programme la jeune fille aurait reconnu les morceaux : un trio de Beethoven puis en récital l'Ouverture de Guillaume Tell, l’Invitation à la Valse, une étude de Chopin et une Fantaisie inspirée de Robert le Diable.
Elle connaissait aussi bien l’homme que l’artiste.
Le morceau à peine achevé l’assemblée l’avait applaudi à tout rompre avant qu’il ait pu saluer.
Et toutes ces femmes qui rêvaient des doigts finement musclés de cet homme sur elles, se contenteraient de fantasmer.

Franz n’appartenait qu’à Elle.

Et il le lui prouva en mettant au point un plan dont elle n’aurait pu le soupçonner.
Par l’intermédiaire de sa femme de chambre elle avait reçu des instructions du jeune homme :
comment attendre la parution de la Gazette Musicale,
prétexter une course auprès de son père pour sortir avec sa complice
puis se rendre sur le lieu du rendez-vous.

La lettre terminait sur :

Extrait de la lettre à

 

Gazette Musicale année 1827

 

ZOOM

Article mort de Liszt

 

 

Photo de couverture : Tbleau de Santiago Rusiñol, A Romance,  Public domain, via Wikimedia Commons
Illustration dans le texte et lettrine : Chantal Perrin Verdier

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Commento (5)

En réalité Caroline de Saint-Cricq et Franz Liszt furent séparés, en tombèrent tous deux malades ; c’est ainsi que l’on crut l’artiste mort. Ils guérirent, chacun menant sa vie.


Ils ne se revirent qu’en 1844, elle mariée à un magistrat et lui en partance pour l’Espagne où la fameuse tournée l’attendait. Pendant huit jours ils se côtoyèrent mais durent accepter une simple amitié d’autant que Liszt avait entamé une relation avec la comtesse Marie d’Agoult depuis 1834.


J’ai voulu changé leur destin car il semblerait que leur premier amour ne se soit jamais totalement éteint.
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Jackie H 3 giorni fa

Et qu'il n'aurait demandé qu'à se rallumer si les circonstances avaient été plus favorables ?
Sans doute. Il se raconte que Caroline, comprenant que seule l'amitié leur était possible, aurait souffert de leurs retrouvailles "incomplètes". Quant à Liszt il a non seulement choisi par la suite une compagne qui ressemblait à Caroline de Saint-Cricq mais il a également mentionné la jeune femme dans un premier testament ...
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Jackie H 2 giorni fa

Oui... tout cela est effectivement troublant...
Traduction de « Expectans expectavi » : « j’ai attendu et attendu »

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