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Panodyssey : Lis mes ratures !

Panodyssey : Lis mes ratures !

Pubblicato 23 nov 2022 Aggiornato 25 nov 2022 Cultura
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Panodyssey : Lis mes ratures !

Et si la littérature acceptait enfin sa propre injonction : Lis tes ratures ?

 

Et si les auteurs offraient désormais à leurs lecteurs actuels et futurs la possibilité de s'asseoir à leur bureau ?

Et si les auteurs acceptaient les avis de ceux à qui ils destinent leurs œuvres avant même de les soumettre à leur éditeur ?

Et si les barrières séparant Auteur mythifié et Lecteur idéalisé disparaissaient ?

Et si l’œuvre en gestation s'offrait en échographie aux futurs yeux qui la découvriront ?

Et si les réseaux sociaux devenaient pour de bon l'avenir de la création littéraire ?

 

L'Auteur est un animal étrange. Seul au fond de sa forge pendant des mois à façonner, suant et pleurant, une œuvre qui souvent lui échappe même des mains, puis, quelques mois plus tard, au milieu de l'arène, le voici tout sourire face aux yeux brillants de lecteurs affamés.

Où donc se situe cette bête surprenante sur l'échelle de la solitude humaine ?

Est-il celui que la nuit enveloppe de ses bras à l'aide d'une couverture tissées de ses doutes, ou est-il celui qui s'ouvre au monde, tenant fièrement à la main son œuvre toute palpitante encore comme on tient un étendard ou un bouclier ?

Il est, en vérité, à égale distance de la solitude absolue et du peuple amassé. Il est celui qui tient les rênes d'une barque allant d'une rive à l'autre. Il part en explorateur vers des mondes inconnus et en revient, triomphant, une somme de phrases et de chapitres à la main.

Photo de Pfüderi disponible sur Pixabay

Telle est, depuis que l'humain a découvert l'art d'écrire, la représentation de « l'aède », du « romancier », du « poète maudit » et de tant d'autres appellations d'une seule et même réalité : la création littéraire a touché de son doigt féroce et tendre cet être-là.

Et pour qu'il existe, il a besoin de lecteurs chez lesquels on peut distinguer deux catégories :

La première a toujours été présente – car si la machine du destin a désigné telle main pour écrire, il faut bien qu'elle ait désigné telle autre pour tenir entre les siennes l'objet final, l'aboutissement – et ses yeux avides de mots croissent régulièrement en nombre, se reconnaissent entre eux, atteignent une apogée en termes de ventes et d’aura, puis, avec souvent la mort physique de l'Auteur, migrent invariablement vers d'autres plumes.

Seule la seconde catégorie – les savants, les érudits, les gardiens du temple littéraire – a permis que tel ou tel Auteur ne sombre pas dans l'oubli total et irrémédiable auquel est promis toute créature humaine. Ces esprits dogmatiques conservent, mettent jalousement en avant dans les vitrines et généreusement dans les programmes scolaires tous ces paragraphes qu'il leur semble indispensables de sauver de l'autodafé ou du pilon naturel du temps qui passe.

 

L'Auteur, au fil du temps, et son œuvre avec lui, sont donc triés sur un volet expert, un volet pensé par des super-lecteurs et deviennent, invariablement, une de ces espèces sacrées placées dans un formol réconfortant que concoctent quelques savants universitaires. Une science comme une autre, figée, étiquetée, stockée et étudiée.

 

Mais, en ce siècle adolescent que nous vivons, se pose une question :

Toutes ces mains qui tiennent tous ces ouvrages retirés des griffes de la décomposition des êtres et de leurs idées, savent-elles qu'en vérité elles n'accèdent qu'à un millionième, peut-être même encore moins, du vaste monde intérieur qui est ou fut celui de l'Auteur seul au fond de sa forge ?

Savent-ils, tous ces lecteurs cependant instruits régulièrement de quelques faits nouveaux et saillants concernant leurs œuvres de chevet, savent-ils l'étendue abyssale des doutes et des renoncements qui ont conduit un homme ou une femme, un jour, à créer telle ou telle œuvre, à choisir tel ou tel mot plutôt que tel autre ou même, simplement, un silence ?

sources : d_alexander33, image libre de droits sur Pixabay

S'ils le savaient, pris d'un vertige sans pareil, ils reposeraient aussitôt l'ouvrage entre leurs mains et reconnaîtraient, honteux, leur incapacité à seulement trier le bon grain littéraire de l’ivraie ordinaire.

 

Pourtant, dès 1674, Boileau, maître de tant et tant de plumes, promettait aux littérateurs dans son Art poétique toutes ces nuits d'errances et toutes ces pages peuplées de ratures : « Hâtez-vous lentement ; et, sans perdre courage, Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage : Polissez-le sans cesse et le repolissez ; Ajoutez quelquefois, et souvent effacez. »

Voici donc la triste réalité qui avait cours depuis des siècles : le Lecteur limitait l'Auteur sauvé des eaux du Temps à quelques malheureuses centaines ou milliers de pages publiées et l'Auteur, lui, jetait ses doutes, ses renoncements comme on jette ses déchets.

Avant notre tri sélectif, vint le XIXème siècle et son florilège d'Auteurs soucieux du devenir de la moindre de leurs ratures. La littérature commença enfin à écouter son auto injonction : Lis tes ratures ! (bordel !)

Ainsi, ce siècle torturé fut celui où l'on commença à se dire que conserver, trier tout du moins, pourrait avoir un sens. Flaubert n'écrivait-il pas à Louise Colet le 15 avril 1852 : « Quand mon roman sera fini, dans un an, je t'apporterai mon manuscrit complet, par curiosité. Tu verras par quelle mécanique compliquée j'arrive à faire une phrase. » ?

Le grand Victor Hugo, l'homme-siècle, lègue lui ses manuscrits à la BNF tandis que, un siècle avant lui, le Divin Marquis, pleurait, on le sait, la perte des siens entre les murs de la Bastille.

Le XXème siècle accentua tant le trait qu'il en résultat un musée des lettres et manuscrits (extraordinaire, du reste, pour qui eut la chance de le visiter à Paris ou Bruxelles avant sa fermeture) et un scandale et une escroquerie XXL, à la hauteur des enjeux historiques, littéraires et sociaux que supposent la possession et l'exploitation de tels trésors de notre patrimoine. L'histoire ahurissante de la société Aristophil et de son patron Gérard Lhéritier met à elle-seule en lumière l'importance qu'a prise, depuis les années 60, ce qu'il est de coutume désormais d'appeler « la critique génétique », l'étude des brouillons, des lettres, des esquisses, ayant mené à telle ou telle œuvre qui trône fièrement au centre de votre bibliothèque. Parfois, même, au terme d'un parcours digne des aventures de Rocambole, des manuscrits inédits surgissent de leur néant et remettent l'Auteur en tête de gondole, qu'il ait ou non commis la bagatelle d'un massacre. C'est étrange mais c'est ainsi.

Inutile, ici, de développer l'intérêt, pour les étudiants, chercheurs et autres lecteurs aficionados de se pencher sur ces reliques tapées à la machine, biffées au crayon et tachées au café. Le bon sens même suffit à en saisir la portée essentielle pour qui désire percer les secrets de l’œuvre qui le suit depuis tant d'années, le façonne, le construit, ou pour qui, simplement, désire explorer la mécanique complexe et toujours singulière en mouvement dans l'esprit de tel ou tel auteur. L'article critique publié sur le site Larousse pourvoira parfaitement aux appétits de ceux que la question turlupine : https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/critique_g%C3%A9n%C3%A9tique/185821#:~:text=%C3%89tude%20critique%20qui%20reconstitue%20l,interpr%C3%A9tation%20de%20ses%20avant%2Dtextes.

Non, grâce à l’avènement d'Internet et des réseaux sociaux, ce 21ème siècle adolescent ouvre, pour « le créateur de contenus » qu'est devenu « l'Auteur » des perspectives bien plus passionnantes et excitantes.

source : geralt, gratuit sur Pixabay

L'heure est en effet venue pour lui de co-créer son œuvre avec le lecteur ou, tout du moins, de partager – oh le mot à la mode ! – avec lui les questions qui l'assaillent et les doutes qui le torpillent.

L'heure est venue de sortir une main de la caverne qui sert à l'Auteur de refuge inviolable et de la tendre vers celui à qui est destiné le dur labeur qu'il s'impose.

Aujourd'hui, on appelle « followers », « suiveurs », ceux qui autrefois, n'avaient d'autre réalité physique que ces corps qui se succédaient lors des séances de dédicaces ou qui émettaient ces lettres enflammées ou injurieuses qui finissaient, en paquets, dans le secrétaire ou l'âtre de l'Auteur.

Aujourd'hui, qu'on les loue ou qu'on les blâme, les réseaux sociaux ont creusé leur sillon dans les esprits contemporains et nul ne peut passer à côté mais très peu les estiment utiles à leur démarche de création.

Les canaux sont pourtant présents et ne demandent qu'à irriguer la littérature d'une toute nouvelle et moderne eau de Jouvence.

Il suffirait pour les Auteurs, connus ou inconnus, de poser les questions et les doutes qui les suivent durant leur processus de création aux lecteurs qui attendent, frémissant, la sortie de leur prochaine œuvre.

Le Facebook des créateurs, me direz-vous ?

Oui, exactement.

Mais avec les ajustements et les bonifications que presque un quart de siècle a permis : aucune identité farfelue – tant il faut que chacun assume ses positions – un travail de collaboration entre créateurs, une communication simple et directe avec les Lecteurs.

Mais comment s'appelle donc ce merveilleux endroit ?

Patience.

Lisez le poème suivant car, comme chacun sait, les plus profondes vérités ne peuvent être révélées qu'en chantant. Embarquez pour une nouvelle odyssée sur Panodyssey :

 

Auteurs, venez bonifier votre antre secrète !

 

Que vous soyez roman, théâtre ou poésie,

Que vous soyez célèbre ou un vrai inconnu,

Que vous soyez ancien ou un nouveau venu,

Cette annonce est pour vous : Nous innovons ici !

 

Celui qui a voulu un jour montrer sa plume

Au monde et recevoir ses terrifiants avis

Sait bien ceci : le doute au-dessus de tout fume

Ses noires volutes sur notre pauvre esprit.

 

Dès que nos mots, jetés dans la mêlée du monde,

Vont comme un seul manant, il se fait en notre âme

Une curieuse plaie que le temps et ses ondes

Soigneront ou rendront béante comme un drame.

 

Un seul mot d'un suiveur peut vaincre bien des nuits

D'insomnies traversées à choisir le bon vers,

La bonne réplique ou le paragraphe inouï.

Tout en un seul regard peut vaincre nos misères.

 

Le doute est notre ami et un précieux moteur

Dès lors que d'un stylo ou d'un ordinateur

On cherche à extraire le plus doux des nectars :

La créativité qui fait de nous un tsar.

 

Mais le temps a passé et les nuits sans avis

Sont révolues. Internet et ses fils dorés

Tressent enfin pour nous les réseaux où poster

Nos brouillons d'écrivain, le fruit de chaque nuit.

 

Que nous soyons célèbre avec nos followers

Ou inconnus de tous, voici un chemin neuf

Où naissent sous nos clics de merveilleuses fleurs

Dont les parfums nouveaux rendent nos doutes veufs.

 

Panodyssey.com vous offre son réseau

De lecteurs et d'auteurs, confirmés sans un faux,

Pour poser à toute heure à vos communautés

La question qui pourrit vos nuits et vos idées.

 

« Critique génétique » est le nom que l'on donne

À l'étude des mots qui ne seront pas phrases,

À l'étude des vers qui pas assez ne sonnent,

À ces paragraphes qui pêchent par emphase.

 

Cessez donc maintenant de douter et osez

Soumettre à vos lecteurs et à ceux qui viendront

Vos brouillons tout froissés, vos mots mal-embouchés,

Car une fleur souvent naîtra d'un liseron !

 

Auteurs, venez bonifier votre antre secrète !

Alchimiste moderne aux doutes plein la tête,

On t'offre le mortier et le pilon parfaits

Pour soumettre aux lecteurs tes idées par milliers !

 

D'autres textes, poétiques, romanesques, théâtraux... à découvrir sur mon blog www.jaimecrire.over-blog.com

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Commentos (6)

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Bernard Ducosson 1 anno fa

L'IA se bannira d'elle-même d'interférer sur la conception de textes humoristes car l'humour est une déviance non normative d'un langage codé. Pour ma part je reviens 10 fois sur le premier jet, quitte à le transformer complètement dans le fond comme sur la forme, je sais où placer la ponctuation en fonction du sens à donner. Que ferait l'IA sans s'engager dans le pire...

Pour la cocréation, je suis impatient d'apprécier. Vraiment.
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Sophie Viguier 1 anno fa

Vous parlez de cocréation. Aujourd’hui, l’IA s’invite dans le débat, pour le meilleur et pour le pire !

En tout cas, votre article me rappelle une discussion récente que nous avons eue sur LinkedIn entre correcteurs, au sujet de grands auteurs, Proust, Balzac, Baudelaire, dont les innombrables « remises sur le métier » – un travail d’orfèvre ! – étaient un cauchemar pour les typographes.
Plus près de nous, Murakami décrit bien dans son ouvrage Profession romancier l’importance du travail d’auto-relecture.
En tant que correctrice, je vois bien que les écrivains en herbe n’ont pas conscience de ce travail que s’imposent les « pros ». Une fois le point final apposé, on veut publier. Et souvent faire corriger avant, mais alors la préparation de copie se double d’une inévitable bêta-lecture et presque d’une réécriture... pour le prix d’une correction :(
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Bernard Ducosson 1 anno fa

Dans une co-création, le partage de la confection d'une oeuvre en devenir ou simplement l'intrusion d'un tiers au cours de sa réalisation, accouchera d'un hybride qui ne ressemblera a aucun des intervenant. A l'accouchement à deux d'une souris parfaite, je préfèrerai celui d'un monstre qui sera proche de mon moi. A fortiori dans mon domaine du "jeu de mot", je m'estime exclu de cette vaste réflexion car trop de créativité la tuera. Mais votre étude est plutôt sympa. Un bon courage. BD

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