Ne le dis à personne
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Ne le dis à personne
Quand il est sorti, le film de Guillaume Canet Ne le dis à Personne a eu un beau succès non seulement critique et professionnel (il a remporté bon nombre de récompenses prestigieuses), mais également public avec un score plus qu’honorable en terme d’entrées.
Le film est adapté d’un roman réputé comme étant le meilleur de son auteur Harlan Coben. Ne l’ayant pas vu lors de sa sortie en salles, je me suis dit que l’occasion était bonne de me plonger dans le bouquin que je ne connaissais absolument pas, avant d'en voir l'adaptation en DVD.
Doublement bonne même, puisque je faisais d’une pierre deux coups : non seulement ça me permettait de lire un best-seller à la renommée excellente, mais en plus de cela je m’initiais ainsi à un genre littéraire que je n’avais quasiment jamais approché : le polar / thriller.
En effet, je me désespère de ne lire que si peu de romans au cours de l’année, et souvent je reste un peu cloisonné dans les mêmes genres, plutôt orientés S-F ou Fantastique la plupart du temps. D’où ma décision de me lancer dans la lecture de Ne le dis à Personne de Harlan Coben.
Le pitch de départ est, il est vrai, intriguant et donne envie d’en savoir plus.
David Beck, un médecin d’une trentaine d’années a perdu sa femme Elisabeth, tragiquement assassinée huit ans auparavant. Mais voilà qu’il reçoit des mails anonymes, mails qui lui donnent tout lieu de penser que contre toute logique, Elisabeth est bel et bien vivante et cherche à entrer en contact avec lui. Mais elle est formelle dans ses messages : « Ne le dis à personne » est la condition impérative s’il veut un jour la revoir… C’est aussi à ce moment que la police suspecte à nouveau très sérieusement le docteur Beck d’avoir tué sa femme. David va devoir mener son enquête pour savoir si les mails qu’il reçoit sont un canular ou non, tout en étant à la fois dans le collimateur des inspecteurs du FBI et surveillé par deux mystérieux hommes qui ont tout l’air d’en savoir beaucoup sur son passé…
J’avoue que moi qui avais des petites réticences à lire un thriller, ce roman m’a un peu fait changer d’avis. Avec ces 430 pages en format poche, le récit est fluide, bien mené, sans temps mort ni ellipse artificielle. L’histoire progresse vite, et le lecteur découvre petit à petit la vérité au fur et à mesure que le héros démêle le sac de nœuds dans lequel il s’est retrouvé bien malgré lui, jusqu’à un final plutôt réussi, qui donne toute sa cohérence au roman. L’action et la réflexion sont habilement entrelacées tout au cours du récit, et il n’est pas étonnant que cela ait donné un très bon film d’action à l’arrivée.
On ne s’identifie pas forcément au personnage principal mais on partage indéniablement son envie de découvrir la vérité, et ce bouquin a en tout cas cette qualité : il éveille, et parvient à maintenir tout du long, la curiosité du lecteur. Parmi les autres points forts du livre, il y a la galerie de personnages très charismatiques et bien écrits, des personnages qui donnent envie de mieux les connaître, ce qui est toujours bon signe pour une fiction, quel qu’en soit le genre. Au point d’ailleurs que j’ai un peu regretté de ne pas voir certains d’entre eux un peu plus développés, tels que l’homme de main Éric Wu, le caïd des rues Tyrese ou l’enquêteur du FBI Carlson. C’est d’autant plus dommage qu’on sent au détour de certains chapitre que l’auteur entame une description plus en profondeur de ses personnages-là, mais tout se passe comme s’il était pris par le temps ou comme s’il ne voulait pas dépasser un certain nombre de pages de peur de ralentir son roman. J’ai eu l’impression par moment qu’il s’arrêtait en plein élan, laissant un peu ses personnages les plus prometteurs en friche. J’aurais bien aimé en savoir plus sur l’asiatique Wu et l’obsessionnel Carlson par exemple, ils avaient un réel potentiel à être plus mis en avant.
Très bonne impression donc à la lecture de ce thriller, mais cela étant si je lui trouve bien des qualités, je ne dirais pas pour autant qu’il s’agisse là d’un roman incontournable. L’histoire est bien ficelée, on sent que l’auteur est à l’aise dans la mécanique du récit qui avance à coup de mystères et de révélations successifs, qu’il ne veut à aucun prix laisser le temps à ses lecteurs de s’ennuyer (tant mieux) quitte à passer un peu vite sur certains personnages (tant pis). Mais est-ce parce que finalement ce genre littéraire m’intéresse moins, toujours est-il que ce n’est pas un roman que j’ai eu du mal à lâcher pour aller me coucher. Pas non plus le genre à me faire relever la nuit pour connaître la suite. Un bon bouquin donc, intéressant et plaisant à lire, mais pas la révélation que de nombreuses critiques promettaient en quatrième de couverture.
Je le conseille toutefois, parce que l’intrigue est bonne, le livre est facile à lire, fluide et divertissant. Et le roman m’aura donné encore un peu plus envie d’en voir l’adaptation…
Cet article a été initialement publié sur mon blog : www.moleskine-et-moi.com