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Lâcher prise, au sens propre comme au sens figuré

Lâcher prise, au sens propre comme au sens figuré

Pubblicato 17 lug 2022 Aggiornato 17 lug 2022 Cultura
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Lâcher prise, au sens propre comme au sens figuré

Ce souvenir a refait surface, activé par la lecture du dossier Lâcher prise de Cerveau&Psycho [Comment concilier maîtrise et lâcher-prise ? ;Lâcher-prise : faites confiance à vos automatismes !].

En 1976, adolescent proche de la majorité, je roulais en mobylette.

Je me rendais à un rendez-vous, une belle matinée de fin de printemps. Je roulais vite, dans Toulouse, j’étais en retard.

J’ai voulu vérifier l’horaire, mais comme je n’avais pas de montre au poignet mais dans la poche gauche du pantalon, j’essayais de la sortir avec ma main gauche. Ce n’était pas la grande poche gauche le long de la jambe, mais une petite poche du jean sur le devant juste sous la ceinture. Comme je n’y arrivais pas avec la main gauche, je l’ai fait avec la droite. Pour cela, j’avais changé de main et attrapé la poignée d’accélérateur avec la main gauche, pour conserver ma vitesse maximale environ 50 km/h. Je me trouvais donc les bras croisés, la main droite cherchant à extirper la montre de ma petite poche. Ma vision, partagée très furtivement entre ce que faisait ma main droite et ma conduite rapide, m’a subitement prévenu d’un danger : je me dirigeais tout doucement vers le bord de la route et le trottoir. Mes réflexes de conduite de base se sont activés, au sens propre, et ma main gauche censée tenir le coté gauche du guidon a naturellement tiré pour corriger la trajectoire. Mais comme elle tenait la poignée droite, au lieu de corriger la direction dangereuse, elle l’a amplifiée.

Photo mes mains décroisées

Mon cerveau m’a fait « lâcher prise », mais mon souvenir l’a remplacé par un énorme trou noir. Le fil de mon souvenir reprend moins d’une seconde après cet état second, je me retrouve toujours à pleine vitesse mais mes deux mains à leurs bonnes places sur le guidon et en ayant évité l’accident grave en risquant de rencontrer le trottoir (ou les voitures garées le long, je n’étais pas en pleine campagne, je ne me souviens plus des détails).

Le reste de mon souvenir s’est effacé : à quel rendez-vous j’allais ?, suis-je arrivé à l’heure ?, Quelle réflexion ais-je eu de cette expérience ?…

À la lecture de l’article, je comprends que mon cerveau avait imposé un extraordinaire « lâcher-prise », au sens propre et au sens figuré, en faisant totalement confiance à mes capacités automatiques de conducteur de mobylette.

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