Les dimanches d'Alexandrine de Césure 5
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Les dimanches d'Alexandrine de Césure 5
Les dimanches d’Alexandrine de Césure
épisode 5
Le nain soigneusement posa le beau gâteau
Et là son vêtement me frappa comme il faut
De soie pure mordorée toute frangée d’argent
De beaux souliers moirés de velours chatoyant
Un bonnet qui semblait de poudre de cristal
Et un air qui était tout bonnement royal
Moi qui suis née au creux de l’aristocratie
Rien ne m’a échappé de son air adouci
Et quand j’ai reluqué cette petite reine
Elle portait sur elle un costume joyeux
Des bas de dentelle, un short court soyeux
Des talons aiguilles, une casquette à l’envers
Des lèvres qui brillent, un vrai beau pull over
Que leur arrivait-il à danser tout à coup
Et à battre des cils, et à crier au loup
Avais-je à faire ici à deux énergumènes
À quelques faux-esprits, à des clowns obscènes
La reine s’esclaffa en voyant ma mine
Puis elle m’invita dans cette dandine
Après tout me dis-je, trop de sérieux toujours
Me lasse et m’afflige et fait le temps trop lourd
Je me glissai entre eux, et soudain m’aperçus
Que je portais un vieux très très vieux pardessus
Oh visiteuse poète chantèrent-ils tous les deux
Dans les récits, les contes, on fait ce que l’on veut
Et ils avaient raison, l’imagination
Est bien faite pour ça, pour faire n’importe quoi
Tout ce qu’on n’ose pas, et j’ai dansé ma foi
Bien plus que de raison, mais la raison est trop
Souvent une prison, un carcan comme il faut
Dont il faut s’éloigner pour prendre son envol
Et courir dans les prés comme une fée bien folle
Je vous dis à dimanche, lorsque redescendue
De la rampe, des planches, je serais revenue
Que mes douze panards auront connu le pire
Et que les deux fêtards auront fini de rire
Alexandrine de Césure
Auteure unique des éditions « le pied qui pense »
La gaillarde conteuse
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