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Les Dimanches d'Alexandrine de Césure (3)

Les Dimanches d'Alexandrine de Césure (3)

Pubblicato 15 nov 2020 Aggiornato 15 nov 2020 Cultura
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Les Dimanches d'Alexandrine de Césure (3)

Les dimanches d’Alexandrine 6

 

...Et là mes chers amis, dans ce décor ardent

J’ai bien suivi ce nain de plus en plus charmant

Pour ne pas me trouver tout à coup esseulée

Dans l’endroit étonnant où nous étions posés

Le nain ne disait rien, oui mais il souriait

Car il savait bien ce qui nous attendait

Soudain notre sentier se fit petit petit

Puis large à peine comme un trou de souris

Pourtant rien n’aurait pu à ce point m’arrêter

Mes douze souliers étaient bien décidés

Palsambleu, dis-je alors (comme mon aïeul François)

Devant ce château-fort qui se trouvait par là

Une clairière douce de huit bouleaux plantés

Un ciel tel une orange de miel mordoré

Des gargouilles soufflant à chaque coin de murs

Le chant de tous les vents des plus doux aux plus durs

Le nain s’arrêta net, me fit signe d’entrer

Et moi, fille curieuse, je n’ai pas hésité

Aussitôt je fus prise d’une envie de rimer

Devant le paysage qui m’était révélé

Sur un tronc de sureau, couché de tout son long

La troupe joyeuse de très petits fripons

M’accueillit en riant et en frappant des mains

N’avaient-ils jamais vu dans l’étrange contrée

Aucune créature qui n’ait ces douze pieds ?

« Ho, dame de la terre, où vas-tu de ce pas,

De ces soixante orteils qui courent sur la dalle ?

- Je ne suis pas chez moi, je suis ce galopin

Mais je suis enchantée et ne veux pas de mal

À ce monde joli que je ne connais pas »

Ils cessèrent de rire et se dirent à mi-voix

« Une humaine qui rime, sur douze pieds ma foi

Voilà qui n’est point vu depuis le temps jadis

Laissons-la pénétrer dans ce lieu de délices

Peut-être saura-t-elle sauver la parole

De ces pauvres humains dont la raison s’affole »

On ouvrit grand le mur donnant sur une salle

Mais je n’osai ici poser le moindre pied

Ni avancer d’un pouce vers le trône posé

Qui était, sachez-le, coquille d’escargot

Une petite personne grosse comme un haricot

Était juchée d’aplomb sur le colimaçon

Et fredonnait avec douceur une chanson

Elle s’adressa à moi de sa voix de flutiau

Pour savoir si mon pas était bien comme il faut

« Car le rythme des œufs, classé par douzaines

(Dit la petite dame qui sentait la verveine)

Est le rythme parfait pour parler à mon cœur.

- Mais qui êtes-vous donc, et à qui est ce coeur ?

- Je m’en vais vous dire une confidence ronde

Je suis reine de tout, je suis reine du monde »


Moi je restais sans voix 

Dimanche prochain je crois

Que vous aurez la suite

Du récit insolite

 

 

Alexandrine de Césure

Auteure unique

Des éditions « Le pied qui pense »

la gaillarde conteuse

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