Faire le vide CHAPITRE II
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Faire le vide CHAPITRE II
CHAPITRE II : MANU
Manu sortit de la maison pour aller jouer avec Loïc Villon, son pote qui habitait le taudis d’en face. Bon, il était un peu peureux et introverti Loïc, mais c’était le seul garçon de douze ans dans le voisinage, alors il s’en accommodait. Les grands frères de Loïc étaient de vrais zonards, à cloper et picoler toute la journée devant leur baraque délabrée. Il n’y avait que la mère qui travaillait. Tous les jours, elle se levait aux aurores pour aller nettoyer la crasse des autres dans la zone commerciale d’à côté. On comprenait aisément qu’elle n’était pas d’humeur à faire le vide chez elle après cinq heures de ménage dans les pattes. Quant au père, inconnu au bataillon.
Manu et Loïc restaient très discrets lorsqu’ils quittaient le lotissement du Bois l’Abbé pour éviter que les grands frères Villon ne les « embauchent » pour les réparations dans la maison, le nettoyage du garage, ou même le jardinage. Ils passaient par la petite forêt de sapins et rejoignaient leur cabane planquée dans les arbres, pas loin du cours d’eau. Ici, ils étaient les rois du monde. Ils s’inventaient des vies : tantôt bandits, tantôt justiciers. Ils se confiaient aussi. Loïc, c’était Cosette mais en garçon. Manu, il aimait bien entendre les histoires sordides que vivait Loïc. Non pas pour le consoler, il n’en était pas capable, mais plutôt pour se complaire dans des récits réels et sales. Il faut dire que les personnes qui faisaient du mal l’avaient toujours fasciné. Il demandait souvent des détails à Loïc, mais ce dernier était peu loquace.
Ce que Manu aimait aussi, c’était mentir, mentir comme un arracheur de dents. Ça devenait même son sport favori, sa passion. Il possédait une imagination sans limite, surtout pour obtenir ce qu’il désirait. D’ailleurs, ses parents en faisaient souvent les frais, au sens propre comme au figuré. Ils ne lui en voulaient pas, il était leur seul enfant.
La vie suivait son cours pour Manu, dans un sens qui lui était plutôt favorable.