Le magasin mystérieux

C’était le mardi 24 décembre. Je venais de réaliser avec horreur qu’il me manquait des cadeaux. Oh là là, quelle catastrophe ! Comment avais-je pu être à la bourre comme ça ? Je saisis mon manteau, mon écharpe, et mes chaussures, et je m’élançai dans la rue.

Les vitrines illuminées clignotaient joyeusement. Les magasins encore ouverts étaient bondés. Les gens se bousculaient pour attraper les derniers articles, d’autres se pressaient aux caisses. Au milieu de cette frénésie, mon regard fut attiré par une boutique que je ne reconnaissais pas.

Un homme, assis près de l’entrée, un SDF d’une cinquantaine d’années, m’interpella :

« Pourquoi vous fixez la vitrine comme ça ? »

Il haussa les épaules. « Ça vous dit d’y entrer ? Moi, ils ne voudraient jamais de moi là-dedans, mais allez-y, ça m’amusera. »

Je poussai la porte. Immédiatement, je fus submergée par une explosion de couleurs festives. L’intérieur de la boutique semblait sorti d’un conte de fées : des guirlandes blanches, neigeuses, et vertes s’entremêlaient avec des boules rouges et dorées, tandis que de grands nœuds rouges étaient suspendus un peu partout. Mais ce qui m’émerveillait le plus, c’étaient les formes étranges et irréelles qui flottaient dans les airs. Elles défiaient toute logique, impossibles à décrire, comme si elles appartenaient à un autre monde.

Je tournoyais lentement, les yeux écarquillés comme une enfant, absorbant chaque détail. Une voix douce et fluette s’éleva derrière moi :

« Que puis-je faire pour vous ? »

Je me retournai pour voir une femme élégante, vêtue d’une robe verte et d’un bandeau rouge. Son sourire était chaleureux, presque magique.

Je lui expliquai que j’avais besoin de cadeaux, mais que c’était sûrement trop tard. Elle sourit.

« Vous avez de la chance, votre sac est prêt. »

« Mon sac ? Mais c’est impossible, je n’ai rien commandé … »

Elle tendit un paquet. J’étais abasourdie, mais je pris le sac. Avant de partir, j’ajoutai :

« Et pour le monsieur dehors ? Vous auriez quelque chose qui lui ferait plaisir ? »

« Tenez, » dit-elle. « C’est déjà compris. »

Dehors, je retrouvai l’homme.

« Qu’est-ce que vous aimeriez manger ? » lui demandai-je.

« Un bon sandwich, » répondit-il.

Je lui achetai un sandwich, une boisson, et je lui donnai aussi un paquet du sac. Ses yeux brillèrent d’émotion.

« Comment saviez-vous que je voulais ce sac ? » murmura-t-il.

Je ris doucement. « C’est mon secret. »

Quelques jours plus tard, je retournai dans la rue. Mais la boutique avait disparu. À sa place se trouvait une vieille enseigne de chaussures. Je demandai au commerçant voisin, mais il me répondit :

« Une autre boutique ? Non, celle-ci a toujours été là. »

Je restai songeuse, un peu incrédule. Mais quelques instants plus tard, en m’asseyant au café, je reconnus une voix.

« Vous ne vous souvenez pas de moi ? »

C’était lui, l’homme à qui j’avais donné le sac. Mais il n’était plus en haillons : il portait une veste élégante et un sourire radieux.

« Grâce à vous, j’ai retrouvé confiance et un emploi, » dit-il. « Et si vous le voulez, j’ai parlé de vous à mon patron. Il aimerait vous rencontrer. »

C’est ainsi qu’Antonin et moi sommes devenus amis, tout cela grâce à une boutique mystérieuse, une femme en robe verte, et un Noël pas comme les autres.

Fin

Image ChatGPT et Canva par mes soins .