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Livia, empathe dans un monde où les émotions sont considérées comme une faiblesse
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Livia, empathe dans un monde où les émotions sont considérées comme une faiblesse
Il y a ceux qui écoutent, et ceux qui entendent.
Il y a ceux qui regardent, et ceux qui voient.
Et puis, il y a Livia.
Livia ne fait ni l’un ni l’autre.
Elle ressent.
Les émotions des autres l’atteignent en plein cœur, s’infiltrent sous sa peau, se mêlent à ses propres sentiments.
Depuis l’enfance, Livia perçoit les fissures invisibles, les douleurs muettes, les non-dits qui pèsent plus lourd que les mots eux-mêmes. Une sensation puissante dans sa poitrine quand quelqu’un cache sa tristesse. Un frisson glacé dans la nuque lorsqu’une pièce est chargée de tensions. Un vertige lorsque la colère d’un inconnu la percute de plein fouet.
Un don, peut-être. Un fardeau, sans aucun doute.
L’hypersensibilité : une mer d’émotions sans rivage
Livia est comme une mer sans digue. Chaque vague émotionnelle la submerge, l’engloutit, l’entraîne vers des profondeurs qu’elle ne maîtrise pas toujours. Elle aimerait parfois pouvoir fermer les écoutilles de son âme, ne plus se laisser dériver au gré des tempêtes humaines. Mais comment ignorer ce qu’elle sent si profondément ?
Elle entre dans une pièce et tout la frappe. Un sourire forcé qu’on veut sincère, mais dont le cœur ne suit pas. Une main qui tremble légèrement sous la table, trahissant un malaise. Un regard fuyant, un soupir contenu, une tension à peine perceptible dans une mâchoire crispée. Tout est là, dans l’air, et Livia absorbe.
Elle voudrait ne pas ressentir autant. Mais comment ignorer la douleur quand elle est aussi forte que la chaleur du soleil sur sa peau ?
L’amour quand on est empathe : entre fusion et perte de soi
Aimer, pour Livia, c’est se noyer dans l’autre. C’est capter chaque nuance d’émotion, anticiper les besoins avant même qu’ils ne soient formulés. Elle comprend avant qu’on lui dise, elle ressent avant qu’on réalise. Et cela, parfois, effraie.
Trop d’amour, trop d’intensité. Elle est trop de tout.
Ses relations sont un feu où elle s’abandonne entièrement, oubliant souvent de préserver son propre espace. Elle donne sans compter, à s’en épuiser. Elle sent quand on s’éloigne, avant même que les mots ne viennent sceller l’inévitable. Et pourtant, elle reste. À ressentir. À espérer que l’autre entende son amour silencieux.
Mais quand l’autre part, il ne laisse pas qu’un vide. Il laisse une déchirure qu’elle mettra des années à refermer. Car chaque amour est un morceau d’elle qu’elle a donné sans jamais savoir si elle pourra le récupérer.
Un monde trop bruyant pour une âme trop sensible
Livia vit dans un monde qui va trop vite. Un monde où l’on masque ses émotions, où l’on cache ses failles, où l’on avance sans regarder les âmes brisées sur le bord du chemin. Un monde où l’on considère la sensibilité comme une faiblesse, où l’on admire ceux qui maîtrisent leurs émotions au lieu de ceux qui les embrassent.
Elle se heurte à cette réalité chaque jour. On lui dit qu’elle « dramatise », qu’elle « exagère ». On lui demande de ne pas « tout prendre à cœur ». Comme si elle avait le choix. Comme si elle pouvait simplement éteindre ce qui la définit.
Alors, parfois, elle s’isole. Elle fuit les foules, les bruits, les regards. Elle trouve refuge dans le silence, dans le vent qui caresse sa peau, dans le chant des vagues, dans la solitude apaisante d’un livre, d’une mélodie douce, d’une nuit étoilée. Là, enfin, elle respire. Là, elle se retrouve.
Apprendre à être une empathe dans un monde rationnel
Avec le temps, Livia a compris qu’elle ne pourrait jamais être autrement. Elle a appris à mettre des barrières, à ne plus absorber tout ce qui l’entoure comme une éponge. À reconnaître ce qui lui appartient et ce qui vient des autres.
Son empathie n’est pas une malédiction, ni même un don. C’est une part d’elle, une essence profonde qu’elle ne peut renier. Elle choisit de l’accepter, de l’apprivoiser, d’en faire une force.
Et si le monde n’est pas prêt pour les âmes comme la sienne, alors qu’importe.
Elle est.
Elle ressent.
Et c’est ainsi qu’elle existe.
03 mars 2025
Image : ma création AI
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Nymphéa 23 minuti fa
J'aime beaucoup votre texte ! L'avantage de ce sixième sens (si je peux l'appeler ainsi), c'est qu'il permet d'attirer les personnes qui lui ressemblent et qui ont la même sensibilité, ce qui est une grande chance, je trouve :)
Basty 5 ore fa
Bravo Corinne
Corinne Écrivaine 5 ore fa
Merci.